lundi 31 décembre 2007

Les célébrations du Nouvel An ont du être inventées pour oublier le fait qu'une autre de ces années fuyantes s'est écoulée à toute vitesse.
Ou alors on célèbre le fait d'être encore là pour en voir une autre arriver?
Je ne sais pas pour vous mais pour moi le temps passe trop vite.
Le seul truc que j'ai trouvé pour arriver à ne pas être étourdie dans ce manège qui va plus vite que la plus grosse montagne russe au monde c'est de bien remplir ses journées. Il me semble qu'une journée bien remplie est une journée qui passe moins vite. L'impression du devoir accompli peut-être. Quoiqu'il en soit, je n'arrive pas à changer... Ne rien créer ou ne rien faire d'utile dans une journée me donne l'impression de l'avoir perdue. Bien entendu quand je parle de faire quelque chose, je parle de bien le faire, d'arriver à un résultat satisfaisant. Courir comme une poule sans tête pour picorer partout ne m'apporte rien de bon.
Et pourtant c'est le tour le plus fréquent que me joue la vie!
Alors si j'avais à changer quelque chose ou à amélirer quelque chose dans cette nouvelle page du grand livre du temps, ce serait de me donner moins d'objectifs dans le but de les atteindre plus facilement.
Il paraît que les épuisements professionnels ou familiaux ( oui, oui, ça existe ) viennnent de là. Non pas de la tâche elle-même mais des tâches qu'on ne parvient jamais à mener à terme ou à bien parce qu'une autre nous attend avant même que nous ayons pu terminer celle en cours.
Si je peux cocher "fait" à la fin de la journée sur ma liste mentale des choses à faire je serai satisfaite et même si ce fichu temps se joue de moi en avançant plus vite que mon ombre j'aurai au moins la satisfaction d'en avoir profité.
À tous une bonne et heureuse année!

mardi 25 décembre 2007

La mémoire

Ça fait près d'une semaine que j'essais de venir écrire ici quelques infimes idées. Incapable d'entrer sur mon blog. Croyant à une perte de mémoire causée par mon âge avancé je n'arrivais plus à me connecter.
Ce matin à 6h. je me suis finalement souvenue que mon adresse émail pour me connecter n'était pas bibconfidences mais bien bibco.
C'était effectivement un trou de mémoire.
Heureusement je peux encore vous souhaiter un très heureux temps des fêtes sans ajouter un "en retard" à la fin.
La neige en a rendu plusieurs heureux, pour d'autres ça été le congé tout simplement et il y a toutes ces autres raisons pleine d'émotions qui nous font aimer Noël.
Ma famille est venue, ne manquait que mon grand garçon et un autre petit garçon cher à mon coeur, fils de l'aimé.
L'aimé est un homme bon, j'en ai eu la énième confirmation hier soir. Malgré l'ennui très fort et la peine de ne pas partager ces moments avec son fils il a accueilli Noël et ses cadeaux avec toute la joie possible et jamais il n'a montré un visage mélancolique ou ennuyé de toute la soirée.
Il a contribué au plaisir de tous, à la joie qui régnait et à la vaisselle.
Il m'a permis de voir tout ceux que j'aime heureux et de ça je lui en suis très reconnaissante.
Moi j'ai pensé à quelques reprises à ces accidents qui ont fait des morts depuis deux jours sur les routes du Québec... J'ai pensé à ces Noëls qui n'auront plus jamais la même signification pour d'autres familles en deuil ce matin.
J'ai aussi pensé à tous ces petits yeux qui ont été émerveillés devant leurs cadeaux croyant dur comme fer qu'un beau gros père Noël les y a déposés. Heureux parents de ces enfants innocents, je partage votre plaisir il fut le mien il y a de cela quelques années.
Mais je peux dire que même si les miens ne croyaient plus au père Noël hier soir, ils avaient des étoiles dans les yeux.
Leurs voeux ont été exaucés, leurs étrennes déballés, leur joie m'a fait sourire.
Je suis simplement reconnaissante de faire partie des gens qui aiment Noël parce que Noël leur apporte du bonheur. J'aimerais qu'il puisse en être ainsi pour tous mais je sais bien que ce n'est pas le cas.
Tout à l'heure quand ma famille se lèvera ils dévaliseront le frigo à la recherche de tous ces merveilleux restes qui sont indissociables de tout bon réveillon et iront placer leurs cadeaux dans leur chambre bien en vue pour les admirer encore quelques jours avant que ceux-ci ne fassent définitivement partie du décor désordonné de leur fief.
Quant à moi, je vais faire la vaisselle et ensuite je profiterai de cette merveilleuse journée où je peux me dire que j'ai encore deux longues semaines de congé.
Soyeux Noël à vous!

dimanche 16 décembre 2007

Noël et indulgence

Le monde manque d'indulgence. Le mot lui-même est rarement utilisé de nos jours. Avoir de l'indulgence pour nos voisins, nos connaissances, nos collègues, nos élèves pour ceux qui en ont, nos conjoints ou nos enfants. Pour nos parents et nos patrons.
Pour nous-mêmes c'est déjà fait, la psycho pop n'arrête pas de nous le dire; il faut savoir se pardonner.
Pourquoi si peu d'indulgence envers les autres? Peut-être que notre seuil de frustrations et de stress psychologique est dépassé? Peut-être que chialer nous conforte dans nos certitudes chambranlantes ou sur notre valeur personnelle?
Soyons indulgents, polis et affables. Ça ne changera peut-être pas le monde mais...

Je m'ennuie de mes Noëls d'antan. D'avant, de quand j'étais petite et de quand j'avais des petits. J'attends encore l'émerveillement qui ne vient plus, sauf quand j'écoute le Père Noël de la 34e rue ou que je lis le Prince heureux, ce merveilleux conte d'Oscar Wilde.
J'ai beau dire et beau faire, je l'attends en vain jusqu'au 24 à minuit, j'ai foi en lui et je l'espère. Mais il n'arrive plus.
Qu'est ce que je lui ai fait pour qu'il passe tout droit sans s'arrêter chez moi?
Mon sapin est pourtant bien décoré, les couronnes fixées aux fenêtres, les cadeaux brillants enveloppés sous le sapin, les bougies miroitent doucement.
Mais pourquoi ne vient-il pas?
Il est venu chez moi pourtant, il connaît le chemin. Il est venu l'année où pour faire croire à mes enfants déjà un peu trop vieux que le Père Noël existait, nous étions montés sur le toit pour faire du bruit et laissé des traces de neige mouillée au pied du sapin.
Il est venu pour m'apporter des cartes de Noël fabriquées dans du papier de couleur et de vieux bouts de papier d'emballage.
Les petites têtes châtaines qui s'inclinaient doucement devant les maisons du village sous le sapin pour vérifier qu'un lutin n'y était pas caché sont maintenant trop pleine d'idées reçues pour croire encore aux contes de fées.
Les yeux brillants qui s'illuminaient devant le calendrier de l'avent sont désormais fixés sur l'écran d'ordinateur où défilent des blagues et des clips de youtube.
Il était là quand nous étions une famille unie qui ne se préoccupait pas de savoir avec qui les enfants fêteraient Noël cette année là.
Bien sûr, c'est encore Noël et son cortège de surprise, la douceur des nuits ouatées de neige et le plaisir de donner. Les chants de Noël et les pâtés au poulet.
Mais, Oh mon Dieu... comme j'aimerais que l'émerveillement repasse par chez moi encore une petite fois...

mardi 20 novembre 2007

Je me sens ours ce matin. Je resterais chez moi à boire du café chaud au lait très sucré bien enveloppée dans une grosse couverture en chenillette épaisse et je méditerais.
Ce ne sont pas les sujets de réflexion qui manquent chez moi.
Ma mère par exemple ; elle me regarde de haut parce que je refuse d'aller au merveilleux royaume de Walt Mart voir les cadeaux de Noël. "C'est un magasin américain dit-elle, ça n'appartient même pas aux chinois! " Je sais bien que c'est américain mais leurs produits sont principalement fabriqués en Chine. Son regard condescendant à mon égard suffit à comprendre qu'elle a pitié de sa fille si bornée.
Ma propre fille elle regarde à la télé occupation double et refuse d'entendre un seul de mes commentaire à propos de cette émission. C'est désolant, je ne peux même pas l'éclairer.
Je médite là-dessus et je me demande si le gène du bon sens est comme le gène des jumaux; sauterait-il une génératation?
Peut-être que je me suis retrouvée par hasard à son point de chute. Ma mère et ma fille non.
En tout cas, elles écoutent occupation double ensemble parfois et n'ont aucun problème à aller voir les trucs en vente au royaume de Walt Mart.
Quand je vous disais que j'avais des raisons de méditer.........

vendredi 16 novembre 2007

La différence

C'est étrange, pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'en lisant l'article de La Presse sur les femmes à la chasse il y aurait une différence dans la vision que nous aurions des hommes qui font tout comme les femmes? Des hommes qui feraient du scrapbooking, des hommes qui traînent dans les boutiques de déco pour chercher un papier peint pour le mur du salon, des hommes qui ont un faible pour les beaux sacs fourre-tout en cuir. Sommes-nous vraiment prêts à accepter que si la femme est belle en smoking noir et cravate de soie, son compagnon sera tout aussi sexy en talons aiguilles et redingote de velours rose? Le trouverons-nous aussi débordant de mâlitude?
Avons-nous un sourire aussi complaisant devant la gang de gars qui vont aux danseuses que devant le groupe de matantes qui s'énervent et s'épivardent devant le gogoboy?
Sommes-nous vraiment aussi ouvert que ça?

jeudi 15 novembre 2007

Ces temps-ci en classe...

Je fais de belles choses.
Je fais du français, groupe du nom, groupe sujet, groupe verbe, c'est long à assimiler on dirait.
J'enseigne les terminaisons du verbe aimer.
Je fais de belles dictées où j'explique les accords au fur à mesure en leur donnant des repères et des indices, je leur fais penser à mettre leurs accents en faisant des mimiques, et je me tais quand j'arrive aux mots qui étaient à l'étude. Je fais la dictée raisonnée en la donnant plutôt qu'en la corrigeant. En deux mois j'ai vu une amélioration incroyable. Je donne toujours la quatrième dictée en méli-mélo des trois autres et cette fois, sans donner tous les petits indices auxquels ils ont droit habituellement.
Et bien ils ont en moyenne deux à trois fautes. Pas plus.
C'est formidable de voir leur fierté.
On fait un conte africain en dessin et nous venons "d'éditer" notre recueil d'histoires de peur fait à l'Halloween. Lundi chaque enfant apportera un fruit et nous ferons une grosse salade de fruits!
Je leur enseigne les bases du tricot et un groupe d'élève commencera sous peu en lego le château du Père Noël pendant que les autres monteront une mini pièce de théâtre pour les petits du premier cycle.
Nous faisons un midi de récupération et un midi pour les mordus des maths. On dîne ensemble et on travaille.
J'ai six atelier. Un où l'on peut créer des colliers, un où on fait de l'estampe, un en informatique, un en géographie ( placer les animaux sur une carte du monde ) un en dessin, un en scrapbooking et un en écriture.
Ah! j'oubliais celui où l'on peut écouter de la musique avec des écouteurs et dessiner ce que ça leur inspire. Ils ont fait un trophée à leur image, avec leurs forces et leurs qualités. Ils sont exposés sur le bord des fenêtres, véritables odes à l'estime de soi, hommage au papier d'aluminium, mon exposition de trophée a un succès fou.
J'enseigne aussi l'univers social et on se prépare à bâtir un village de la Nouvelle France. On fait beaucoup de grammaire et ça commence à "rentrer" comme on dit.
Pendant leur moment de lecture après le dîner j'arrive à corriger un brin, quelques minutes seulement parce qu'il y en a toujours un qui veut me montrer ce qu'il vient de découvrir dans son livre...
Il y a du français dans tout ce qu'on fait, des maths? Partout. Quand on veut c'est facile, il y a toujours une occasion de placer un beau mot, de corriger une belle phrase, de faire un calcul savant ou de résoudre un problème.
Le temps? Depuis que j'ai arrêté de m'en faire avec l'évaluation j'ai énormément de temps. Je l'ai annoncé à tous les parents. J'évalue moins mais j'enseigne plus. Ça vous va? Pas de problème qu'ils m'ont dit.
Il semblerait que ça va aussi aux enfants puisque les devoirs sont toujours remis à temps, les travaux se font sans attendre, les équipes fonctionnent bien et le lien avec eux est formidable.
C'est peut-être ma dernière année où j'enseignerai une année complète mais je vais en profiter pour faire ce que j'ai toujours voulu faire. Enseigner. J'ai enfin repris confiance en moi et je n'ai pas besoin d'avoir des tonnes d'évaluations pour savoir où en sont les apprentissages de mes élèves.
Là je vous laisse, je dois me faire belle, on s'en va au Salon du livre!
Ciao!

mardi 13 novembre 2007

Finalement...

J'ai fait deux erreurs dans la dictée, ai-je pu lire ce matin dans la Presse.
À aucun frais, il fallait un s à aucun. Aucuns frais. On met un s à aucun lorsqu'il est placé devant un mot qui s'écrit toujours au pluriel. Funérailles, frais. Ben coudon. Une autre règle que j'ignorais.
J'ignore beaucoup de choses semble-t-il. Des amis qui lisent mon blog et quelques collègues me targuent d'être pessimiste et de faire preuve d'irréalisme. Une collègue m'a même dit que c'était ennuyant à la longue m'entendre parler des problèmes dans le monde.
"On le sait que ça va mal, à quoi ça sert d'en parler?"
Bon, ben coudon. C'est comme ça qu'on en vient à avoir envie de s'la fermer?
J'ai au moins eu une oreille attentive hier, celle d'une autre collègue, qui ignorait qu'acheter au royaume de Walt Mart contribuait à l'enrichissement de la Chine. Elle ignorait aussi beaucoup de choses à propos de la Chine. À propos d'un tas de choses en fait. Mais elle connait ses règles de grammaire par coeur. Elle jette un coup d'oeil aux communiqués que je donne aux parents et moi je lui parle des méchants de ce monde. Ça me rassure de le faire, s'il fallait que les parents reçoivent un mot du professeur de leur enfant contenant une faute de français...Par contre, je ne suis pas certaine du contraire, pas certaine du tout que moi je la rassure.
À ce propos, la semaine passée, notre professeur de musique, un professeur dévoué qui fait beaucoup de projets avec ses élèves, a fait parvenir à tous les professeurs une lettre à remettre à tous les parents d'élèves. Ça fait beaucoup de papier ça. Hélas, il y avait une toute petite erreur dans la lettre. Un s demeuré à la fin d'un mot qui n'en avait plus besoin dans la version finale et qui avait été posé là, par conviction, dans la première version.
Nous lui avons promis que nous ferions effacer le s par chacun des élèves, ou mieux, nous l'effacerions nous-même avec le beau petit ruban cache blanc, mais ce n'était pas suffisant. La direction préfèrait que toutes les lettres soient imprimées une deuxième fois.
Lorsque je vous dis que tout ce débat autour du français tourne à l'inquisition...

lundi 12 novembre 2007

Quand même...

Je ne sais pas pourquoi (hé,hé,hé) mais j'ai eu envie de faire la vague dans mon salon quand j'ai entendu Fred Pellerin, jeune québécois de la même génération que ces jeunes professeurs qui ne savent pas écrire, proclamé "roi de la dictée" à Tout le monde en parle hier soir. Moins de fautes que Monsieur Lisée...Hon....
J'ai toujours aimé Fred Pellerin, maintenant je l'adore. Son frère aussi d'ailleurs, sa musique est belle comme tout. Leur cd sera sur ma liste de cadeaux.
Je regardais Fred Pellerin fermer les yeux hier soir lorsque Mia Farrow évoquait la situation au Darfour, je le regardais réfléchir intensément lorsque Michèle Courchesne avec son sourire que je n'aime pas déroulait son beau discours politique. Je le regardais tenter de nous livrer le fond de son questionnement intérieur et, même s'il n'a pas eu le temps d'exprimer toute sa pensée clairement, j'ai compris et j'ai partagé son incompréhension face à tous ces beaux discours qui ne veulent rien dire du tout alors que le problème du nous et du français est en vérité un problème de société. Ce nous qui passera son chemin devant les sans-abris qui mourront de froid cet hiver, ce français qui ne servira qu'à dire des phrases obscures et vaines comme : " l'articulation de la modernisation de la réforme" (c'était de Madame la ministre celle-là).
En passant, j'ai fait une faute dans la dictée hier, je n'ai pas mis de s à deux cents. J'avais oublié la règle!
Mais je vous jure que si j'écris une lettre à nos dirigeants pour donner mon appui à un quelconque mouvement qui leur demandant de ne pas envoyer nos athlètes aux Jeux de Pékin, je ne ferai aucune faute, surtout celle d'intention!

dimanche 11 novembre 2007

Vite de même...

Une petite mise en garde à propos de tout ce touin touin concernant la qualité médiocre de la langue enseignée dans nos écoles.
J'aimerais que vous vous rappeliez, agressifs détracteurs de la réforme, qu'au Québec le nombre d'analphabètes adultes qu'a produit votre bon vieux système d'éducation est assez embêtant à avouer quand on profère une vénération sans borne pour la bonne vieille dictée.
J'aimerais que vous vous rappeliez que les baby boomer et ceux d'avant qui savent si bien écrire sont issus de la même génération que ceux qui ont consommé nos ressources naturelles à outrance et valorisé le système capitaliste, celui-là même qui est responsable de nombreux problèmes d'environnement et de surconsommation. Certains de nos religieux, ceux-là même qui s'occupaient des Orphelins de Duplessis et qui étaient en poste dans les pensionnats amérindiens de l'époque, écrivaient sans une seule faute. Ce qui m'amène au propos de ce billet; apprendre aux enfants à écrire sans faute en revenant aux bonnes vieilles méthodes "qui ont fait leurs preuves" n'est pas tout. Driller dans le cerveau pour y faire apprendre des règles de grammaire ça se défend mais il faut aussi que l'enfant pour devenir un adulte responsable sache utiliser correctement cette belle langue française. Un contenant et un contenu. Apprendre le français et doter les élèves de compétances dans plusieurs domaines c'est ce qu'a tenté de faire, imparfaitement et avec plusieurs lacunes j'en conviens, la nouvelle réforme en éducation. Des enfants qui auraient un équilibre et des forces non seulement en français mais aussi en sciences, en univers social, en arts, en musique et en mathématiques. On voulait que les enfants développent le goût d'apprendre et soient capables de raisonner par eux-mêmes. Des êtres humains capables de réfléchir et non seulement d'apprendre par coeur. Pourrait-on à notre tour réfléchir un peu avant de vouer aux gémonies tout ce qui s'appelle réforme.
Avant de laisser aux politiciens le droit de tout bardasser afin de s'assurer d'un capital politique non négligeable pourrions-nous prendre le temps de démêler le bon grain de l'ivraie? Hier à la radio j'ai entendu un spécialiste du français au Québec parler de la réforme sur un ton méprisant en dénonçant comme superficiel le fait qu'il fallait aujourd'hui, à l'école, rendre les enfants heureux. Du bout des lèvres qu'il l'a dit le Monsieur.
Ben oui Monsieur, ce n'est pas si mal de rendre les enfants heureux. Les rendre heureux, souhaiter qu'ils aient déjeûné le matin et que leurs parents leur aient accordé un moment d'écoute avant la fin de la journée.
Ensuite, ils pourront apprendre et peut-être qu'avec cette génération on aura des adultes plus heureux de façon intrinsèque que ceux qui cherchent leur plaisir dans bien d'autres choses que la littérature.
Si l'homme apprenait de ses erreurs il serait possible de construire sur des fondations meilleures que les précédentes. Oui, notre système d'éducation a des ratés. À qui la faute? À nous tous. À nous tous qui acceptons que des fonctionnaires et des concepteurs de manuels tous plus inutiles les uns que les autres soient payés par le ministère de l'éducation qui devrait plutôt payer des orthopédagogues, des professeurs supplémentaires et des écoles saines et sécuritaires. À nous tous qui, comme parents, se servons de notre belle langue pour accuser les autres de mal parler et de mal écrire en oubliant que si un doigt se pointe en un geste de reproche vers l'autre, les trois autres pointent vers soi. À nous tous qui, en ce jour du souvenir, faisons tout sauf se souvenir, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain et prenons le temps de se donner un système d'éducation d'où émergera une génération qui non seulement saura bien écrire et bien parler, mais saura aussi réfléchir à notre avenir à tous.

Ajout du dimanche soir 19:01h. Que je ne tombe jamais sur un dirigeant de TQS qui se plaint de l'enseignement du français dans les écoles. Pourquoi? Écoutez le loft et vous comprendrez pourquoi je désire former des jeunes qui non seulement parlent bien, mais qui ont autre chose que leur petite personne au coeur de leurs préoccupations.
Nous savons tous fort bien par le biais des médias; journaux, télévision, que des atrocités coûtant la vie à des êtres humains ont lieu un peu partout dans le monde.
Nous restons là, assis, à tourner la page ou à zapper.
Nous sommes tous coupables de non assistance à personnes en danger.
Tant que penserons en terme de clan et non d'espèce nous sommes fichus.
À voir sur l'excellent site de renart L. un clip qui m'a beaucoup fait réfléchir.
http://renartleveille.blogspot.com/search/label/Droits%20de%20l%27Homme

jeudi 8 novembre 2007

En passant,

On dirait que je ne fais que ça ces jours-ci, passer. Mais ce matin je m'arrête pour vous faire part d'une petite pensée étroite qui, elle aussi, n'a fait que passer, dans ma tête cette fois.
Voilà, je suis d'accord avec le fait que, dans un avenir prochain, la communication avec certains immigrants deviendra plus difficile et ce, à cause de la langue française.
Certains d'entres eux parlent un français si impeccable qu'il nous sera bientôt presque impossible de les comprendre et vice versa. Petit aparté ici, remarquez bonnes gens que je n'ai pas écrit visse-versa comme dans La Presse d'hier, il reste encore un très grand nombre de professeurs qui savent écrire, rassurez-vous. Nous ne sommes pas à l'abri des fautes de français, Dieu m'en préserve, je suis humaine après tout. Mais, je travaille fort pour éviter d'en faire. Je m'efforce de me relire, d'écrire à des heures où la moitié de mon capital neuronique n'est pas au repos et surtout, j'utilise le bon coffre à outils!!! *psshuit! Zeste d'ironie*
Mon commentaire est ordinaire, ordinaire comme tous ces autres commentaires à propos des immigrants, du Québec et des idées qui sont véhiculées ces jours-ci par un peuple dans lequel je ne me reconnais plus.
J'ai toujours voulu avancer vers le meilleur, vers la solution, vers ce qui peut être fait pour le mieux et non pour le pire. Je suis résolument convaincue que la race humaine doit tendre à trouver une entente, une harmonie afin d'assurer sa survie. Mais là, je vois un peuple évolué, avancé, qui bénéfie d'une démocratie tellement souple que l'élastique est en train de perdre tout son ressort, un peuple qui fort de ses principes et ses valeurs se devrait de montrer le chemin vers la liberté, un peuple qui malgré tout cela, est en train de laisser émerger la petite bête en lui.
La petite bête plate du néo-conformisme, la petite bête plate de l'arrogance, de la petitesse, qui mord avant qu'on ne l'attaque, qui craint tellement pour sa pitance qu'il la cacherait au fond d'un trou plutôt que de la partager.
On ne voit qu'eux et c'est bien dommage parce qu'ils sont la minorité. Minable minorité.
De cette minorité émerge une drôle de rengaine. Celle de l'attachement à la religion catholique. Celle qui dit que tous les hommes sont égaux devant Dieu. Celle-là même ; celle que tous les Québécois ont clamé haut et fort vouloir rejeter pour sortir de la grande noirceur. Celle qui voulait nous voir rôtir en enfer ou errer au purgatoire.
Ironique non?
Je ne suis pas contre la religion catholique et si un homme tel que Jésus existait je voterais pour lui demain matin.
Parce que comme plusieurs autres religions, elle véhicule des valeurs nobles et justes. L'homme comme à son habitude l'a déformée à son image, s'est inventé des règles pour gérer tout ça, s'est créé des comités et des gouvernements religieux, des lois et des punitions... C'est ainsi, nous sommes humains. L'Église a servi de façade à bon nombre de méchants et d'hypocrites.
Après tout, c'est pratique et rassurant un code de vie ou on a qu'à passer à la confession pour être absolu de tout.
Encore aujourd'hui l'Église est en grande partie une barricade derrière laquelle se cachent les peureux, les bigots et les hypocrites.
Le monde n'est plus ce qu'il était, inutile de soupirer et de se languir dans une ronde de souvenirs mélancoliques. Le monde se parcourt maintenant en un clic de souris, le monde défile sur nos écrans, le monde est vaste et ses beautés n'ont d'égal que ses atrocités. Il y a tant de réelles souffrances, tant à faire, tant à réparer, tant à libérer, tant à éduquer, tant à guérir, tant à aimer, tant à voir. J'en ai marre de ces guéguerres de clocher, de ces esprits étroits, de ces médias qui les nourrissent d'une main pour mieux les écorcher de l'autre.... Si vous n'avez rien de mieux à faire, allez donc faire un tour à l'hôpital Ste-Justine, lire quelques dossiers sur Amnistie Internationale ou réparer quelques jouets pour les enfants pauvres à St-Vincent de Paul ; aller aider les profs à bien écrire tiens! Vous êtes si bons au micro....

Oh, j'allais oublier...Justement, tout ce tintamarre à propos des profs, du français et des politiciens qui veulent jouer aux pédagogues et qui semblent sortis tout droit du livre le Nom de la rose...Il fallait déjà justifier le salaire de tous ces fonctionnaires au ministère de l'éducation en leur faisant scribouiller des tonnes de paperasses sur la réforme, sur la déforme et j'en passe...voici maintenant que ces mêmes politiciens pour reconquérir les adhérants adéquistes, se font des airs de grands inquisiteurs...

dimanche 28 octobre 2007

Fin de semaine

Difficile de ne pas vous parler de ma sortie cinéma où j'ai eu le plaisir avoué de voir le film Death at a funeral. Comédie anglaise qui m'a réjouie à un plus haut point. J'adore les anglais, j'aime leurs comédies. Celle-ci a eu le mérite de faire travailler une quantité appréciable de muscles et de me voir faire preuve d'un sans-gêne incroyable à rire si fort que je ne pouvais plus m'arrêter. Ensuite, visite bi-mensuelle au marché, Atwater cette fois, où nous avons craqué pour des pâtes et des sauces divines et un filet mignon de toute beauté.
Une pause sur un nuage où un sourire béat s'est accroché à nos lèvres le temps de savourer chacun trois chocolats de Geneviève Gadbois pendant qu'on attendait pour payer ce petit vin délicieux qui accompagnerait les pâtes à la SAQ en face.
J'aime ce genre de journée.
Mon ex, le papa de mes enfants est aussi chanceux. Il est tombé sur la fin de semaine enfants/sortie du livre Harry Potter en français. Comme j'appelais pour leur dire bonjour (Je sais, ils me tuent quand ils sont en ma présence mais je m'ennuie d'eux dès qu'ils ne le sont plus, c'est comme une sorte d'allergie j'imagine) j'apprends qu'ils sont chacun dans leur chambre à lire Harry Potter. Pas dans le même livre, avec chacun un livre. C'est le truc. Il aura donc les enfants deux jours sans les entendre se détester une minute par heure et sans les voir essayer de s'assassiner réciproquement deux minutes par heure.
Je suis jalouse.
Ça tombe toujours sur lui ces trucs là. Ça où le film qu'ils avaient envie de voir depuis des mois sort la fin de semaine où ils sont avec lui.
Ça et l'envie de faire des commissions ou l'épicerie alors qu'ici ça prendrait un tremblement de terre pour les faire sortir de la maison.
Il paraît que c'est parce qu'ici c'est leur maison et que chez leur papa où ils se rendent tous les jeudis soirs et une fin de semaine sur deux c'est presque comme chez eux mais que parfois ils s'ennuient quand même de leurs "choses" (non, je n'ai pas l'honneur d'être mise au niveau de choses ). Entourés donc de "leurs choses" ils n'ont plus envie de sortir.
J'épluche donc le cahier actuel de la Presse absolument pour rien et je lis "sorties en famille" et Montréal plus sans aucun espoir de mettre en pratique tous les trucs sorties qu'on y propose.
Vous, familles avec enfants non ados, profitez-en et sortez car le temps où vous serez confinées à la maison avec vos choses approchent.
Bien sûr, tout peut être différent. Vous pouvez décider de faire une sortie où vous contribuerai généreusement à un organisme charitable tel que " maman achète-moi des souliers" ou encore " maman j'ai besoin de "linge" neuf", le " si on y va je peux m'acheter un jeu vidéo en passant au magasin?" ou le très connu " j'ai faim" situé dans tous les centres d'achat au Québec est aussi très populaire.
Vous avez le choix, il y en a des tonnes. Les enfants sont très attachés à ces causes sociales et sauront faire vibrer en vous votre fibre de donnateur déjà très sollicitée.
Ces sorties altruistes seront très appréciées je vous le garantie.
Mais comme j'ai déjà donné cette année à "la société des livres d'école" et que je devrai aussi contribuer très bientôt à "l'association des bottes neuves chaque année", je m'abstiens pour le moment d'oeuvrer au sein d'une quelconque oeuvre de bienfaisance. D'ailleurs ma conseillère Visa bronze est tout à fait d'accord.
Bref, l'ex se tape un weekend famille de rêve et c'est moi qui devrai me taper Halloween. Non mais... injustice quand tu nous tiens.

jeudi 25 octobre 2007

Je me demande...

Connaissez-vous l'histoire du gros qui frappe le petit? Le petit se retourne et en frappe un plus petit que lui. Et celle du patron qui engueule son employé? L'employé retourne chez lui et engueule ses enfants.
En tant que peuple conquis, et je le dis de façon très objective, et qui l'est encore à ce jour, se pourrait-il qu'il soit plus facile de mettre ses culottes et de faire le boss avec les immigrants qu'avec le reste du Canada? Le propos n'étant pas de divaguer sur nos opinions politiques respectives mais plutôt sur ces discours à deux vitesses qui me surprennent toujours lorsqu'ils sont ainsi éructés plutôt que prononcés.
Mettre ses énergies à la bonne place serait une bonne façon de s'organiser pour une unité réussie. Non? C'est d'un seul jet mais je me demande si ...

mercredi 24 octobre 2007

Rêver pour vrai

Ce matin j'étais assise sur le bord de mon lit en pliant du linge * les 4 paires de boxer que mon fils a utilisé ces deux derniers jours de même que ces trois paires de jeans ainsi que les t-shirts et camisoles de tout acabit, mâle et femelle. *
Lorsque j'ai eu fini je suis restée là à regarder ces deux petits tas de vêtements minitieusement pliés et je me suis prise à rêver qu'ils volent tout seul jusqu'au bureau de leur propriétaire respectifs.
Malgré toute ma concentration et mon hochement de nez (avec la main) je n'y suis pas arrivée.
Je rêve souvent à de tels exploits. Ça me faciliterait tellement la vie.
J'aurais aimé être Samantha, ma sorcière bien-aimée. Même Mary Poppins aurait fait l'affaire. Jinny sans la bouteille (J'aime pas être à l'étroit). J'aurais été très reconnaissante si j'avais possédé une de ces petites caractéristiques...j'en aurais fait profiter tout mon entourage élargi.
Ces rêves éveillés qui trottent dans ma tête font partie de la longue cohorte de souhaits récurrents. Gagner le million, savoir voler, habiter un tout petit village de rêve, avoir la plus belle voix du monde et rencontrer un extra-terrestre.
Certes je devrais pour mon équilibre mental avoir des rêves qui risquent de se réaliser un jour. Étrangement, les rêves possibles me semblent plus inaccessibles que les autres. Je ne rêve plus d'avoir un jour une belle petite maison ou de voyager, des trucs comme ça. Je sais qu'il y a l'impôt qui ne veut pas et que la maladie me guette à tous les âges. C'est tellement plus facile de rêver pour vrai.

*Réflexion de dernière minute sans aucun rapport avec le sujet. Je me demande ce qu'une commission comme celle de TB aurait donné à l'époque de Jacques Cartier...La commission Huron Iro mettons...Je me demande ce que les habitants de souche auraient eu à dire à propos de nos ancêtres et de leurs "demandes d'acommodement".

vendredi 19 octobre 2007

Chers parents de mes élèves

Vous savez déjà à ce moment-ci que vos enfants ont eu la drôle de chance de tomber sur un prof qui souffre d'un défaut vraiment mal placé chez un enseignement : la distraction allumée.
Vous vous en êtes aperçus lorsque vos enfants sont revenus à la maison avec leur carte du Québec photocopiée sur laquelle ils devaient faire un X là où se situent Montréal et Québec et que pour leur donner un indice il leur a indiqué où se situait l'île d'Orléans sauf qu'il leur a fait écrire "Orléans" en plein sur l'île d'Anticosti.
Vous vous en êtes rendus compte lorsque dans l'agenda de votre enfant ce prof a laissé un petit mot pour vous dire de regarder le beau travail de recherche en science et technologies sur les papillons monarques pour lequel leur progéniture avait travaillé si fort et qu'ils pourraient facilement retrouver ce travail dans le duotang de "science-fiction".
Vous n'avez pas pu ne pas remarquer que j'avais interverti la semaine où il y avait la rencontre de parents avec celle de la rencontre de l'infirmière dans l'agenda de vos pauvres enfants.
Non, vous n'avez pas pu passer outre toutes ces bizarreries qui font de moi cette personne étrange.
Mais peut-être avez-vous aussi ressenti une certaine indulgence pour moi parce que vos enfants sont heureux avec ce prof si lunatique mais en même temps si proche d'eux.
Ce prof qui, comme les gens souffrant d'Alzheimer se souvient avec une clarté aveuglante de ses onze ans mais oublie si facilement ce qui s'est dit sur les échelles de compétences à la réunion générale des enseignants de la veille.
Ce prof qui reste à l'école jusqu'à 21h. pour décorer la classe pour l'Halloween et défie le règlement de surveillance afin d'être dans la classe lors de leur arrivée au lieu d'être dans l'escalier à leur intimer le silence pour voir l'émerveillement jaillir de leurs prunelles.
Ce prof qui veut tellement que ses élèves réussissent à grandir en force, qu'il sourit souvent en les regardant parce qu'il veut être certain qu'au moins une fois dans la journée cet enfant a vu quelqu'un le regarder avec tendresse.
Ce prof qui aime leurs enfants.
Ils n'ont pas pu ne pas le remarquer.

samedi 6 octobre 2007

Mon existence


Vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai été absente si longtemps? Non? Je vais vous le dire quand même. Suite à mon dernier billet j'ai reçu une lettre d'un millionnaire de la Lousiane. Veuf, père de deux charmants enfants il m'a demandé si je voulais partager sa vie afin de m'occuper de son intérieur et de ses enfants pendant qu'il continuerait de s'enrichir en paix afin que nous puissions vivre une idyllique existence familiale. Je me suis donc mariée et j'épouse-ette maintenant notre mansion pendant que mon époux gagne ma vie.
Non, c'est même pas vrai. Héhéhé...j'vous ai eu hein!

Enfin, la photo c'est bien moi, jadis *clin d'oeil* mais l'époux n'était ni millionnaire ni américain.

Alors pourquoi n'écris-je plus?
J'ai juste pas le temps.
En ce moment je déborde d'admiration pour Stéphane Laporte. Écrire des blogs aussi intéressants que les siens jour après jour tient pour moi de l'exploit littéraire.
Le retour au travail est un tel changement de rythme pour moi que je n'y arrive plus.
Partie à 7 heures le matin il n'est pas rare que je sois de retour vers 18 heures le soir. Mes ados ont eu largement le temps de transformer l'antre en parcours d'obstacles pour professionnels et ils m'attendent de pied ferme dans la porte pour me renvoyer derechef à l'épicerie que je n'ai plus le temps de faire qu'à travers deux corrections et trois lavages.
Je sais ce que vous allez m'écrire...de bons conseils sur le lâcher prise et le penser à soi, ça ne marche pas avec moi.
Mais ce week-end je fais un blitz de ménage afin de respirer et d'harmoniser mon être en manque d'ordre avec son intérieur cacophonique.
Je corrigerai mes 26 dictées et productions écrites et je tenterai de cuisiner.
Mon corps me jouant des tours s'effondrera sûrement, épuisé, sur un fauteuil tout près de là, le temps de combattre la fatigue qui a élue domicile dans mon ying mais, grâce à mon yang, il repartira à droite et à gauche, tentant d'endiguer le flot de poussière que le dépot gracieux de mon postérieur sur le fauteuil aura provoqué.
Vous ai-je dit que j'étais fatiguée? Voilà, c'est ça. Je me plains et replains, je suis redondante à souhait et les écueils où j'aborde quotidiennement n'ont rien de drôle et ne sont certainement pas matière à écrire de gentils billets spirituels et cocasses.
C'est pour ça que je n'écris pas, ma vie est ennuyeuse et redondante mais cela va cesser bientôt, personne n'est éternel.
Non, sans blague, c'est comme ça pour plein de profs. Ceux qui comme moi sont sans aide-conjoint en arrachent peut-être un peu plus mais la plainte est généralisée. Manque de temps évident pour tout bien faire.
Et voilà la première communication aux parents qui se pointe le nez dans l'horaire de la semaine prochaine. Je dois leur apprendre si leur enfant progresse de façon très satisfaisante, satisfaisante, s'il présente quelques difficultés ou s'il a de grosses difficultés en écriture, lecture et mathématiques.................. JE L'SAIS TU MOI!!!!!!!!!!!!!!
J'en suis encore à les changer de places, à leur faire remplir leur duotang à l'endroit, à leur montrer comment s'écrit la date dans un cahier et à faire leur code de correction avec eux....
Bien sûr j'ai une petite idée pour certains d'entre eux, mais de là à tracer une ligne entre très satisfaisant et satisfaisant...De toute façon à part quelques uns où le portrait est très clair, très très satisfaisant, les autres devront se contenter de satisfaisant et quelques difficultés.
J'ai des sueurs froides à la pensée qu'avant la nouvelle prise de position de la ministre nous étions confrontés à une production massive de bulletins automnaux au lieu d'une communication....J'en aurais fait des cauchemars. Évaluer quand je n'ai rien pour évaluer ou à peu près me semble aussi honnête que voler un boeuf.
Enfin....ce sera moins officiel qu'un bulletin donc, moins informel. Heureusement.
Je songerai sans doute à ça pendant tout le congé à travers mes autres tâches en ramassant un ou vingt kleenex à coté de la poubelle, mon autre cerveau se demandant comment des ados aussi habiles au basket peuvent régulièrement manquer leur coup quand il s'agit de laisser tomber un kleenex à la poubelle à 2 pieds de distance.
Je vais quand même transformer certaines devoirs ménagers en partie de plaisir comme aller au marché Atwater au lieu d'aller à l'épicerie. Ça c'est mon bonbon à moi. L'amour du marché est inconditionnel chez moi. Et je ne fais même pas de conserves ! Mais j'adore cette ambiance et ces odeurs, les bruits et les couleurs.
Ça me permet d'être consommatrice en toute bonne foi...de la nourriture c'est pas superficiel ça!
Je dois acheter beaucoup de fruits car j'ai décidé de faire une salade de fruits en classe avec mes élèves. On fera une petite leçon sur le lavage des mains, sur la pulpe et les noyaux, les pesticides et les cultures, le métier d'agriculteur et l'alimentation. Tout ça en épluchant bien sûr.
Et je pourrai même en rapporter à mes oisillons affamés mardi soir!
Ce sera toujours ça de pris.

jeudi 20 septembre 2007

Il faudrait

Il faudrait diviser le monde en deux. Les hommes et les femmes qui aiment travailler à l'extérieur et les hommes et les femmes qui adorent rester à la maison.
Ensuite il faudrait que les couples se créent en prenant un spécimen des deux cotés.
Quelle belle harmonie. Ajoutons à cela une rémunération adéquate du gouvernement pour avantager celui des deux qui demeure au foyer, un travail honnête et satisfaisant pour l'une des deux parties et un logement de qualité dans un environnement sain et nous aurions des familles heureuses.
Dois-je vous dire de quel coté je me situerais?
Je suis à la veille de mettre une petite annonce pour trouver un homme qui a besoin d'une bonne épouse travaillante, qui cuisine bien, qui adore le travail de maison, qui aime les enfants et qui sait rendre un foyer accueillant et heureux. Bien entendu les finances seront équitablement réparties et les décisions financières comme le budget ou les placements seront prises d'un commun accord et bénéfieront aux deux parties.
Utopie? Mes parents fonctionnaient comme ça et sont toujours ensemble et heureux.
Pourquoi je travaille? Pour avoir de l'argent pour me nourrir et me loger.
Si je voudrais rester à la maison? Anytime. Revenir en arrière quand j'y étais à materner mes enfants? À cuisiner, à mettre de belles tables, à leur faire des surprises, à respirer, à nettoyer et à soupirer de satisfaction devant des fenêtres reluisantes de propreté? Anytime. J'suis plate hein, mais c'est la vérité. La vie où les deux parents courent et n'ont jamais le temps de faire les choses comme ils le voudraient c'est pas une vie.
Imaginez quand on est un parent pour tout faire.
Je regarde ma maison sale, je me tâte le pouls qui s'épuise à battre et je pense à mes nerfs qui sont déjà pas mal minces après une journée de travail et qui devront vibrer en silence quand mes enfants arriveront et je me dis que c'est mal fait...
C'est honorable de gagner sa vie, mais je vais vous dire, le travail à la maison l'est tout autant.
Non, ceci n'est pas un appel d'offres.

samedi 15 septembre 2007

Journal

Dans quelques minutes je vais aller lire la presse en écoutant Le bigot et en espérant me trouver normale en consultant le dossier sur la sexualité des québécois.
L'automne est toujours un moment fort pour moi en ce concerne la sexualité.
Je baigne dedans.
Comment ne pas être troublée par toutes ces mouches qui à l'approche de l'hiver tentent désespérément de s'accoupler afin de nous laisser un tas de petits oeufs noirs collés un peu partout dans la maison attendant le moment idéal pour éclore dans nos antres de chaleur et de confort.
Elles ne font que ça. Vous n'avez pas remarqué? C'est fatigant....Je ne me suis jamais informé sur les moeurs sexuelles de la mouche noire mais juste à les voir aller je suis certaine qu'elles détrônent le lapin.
En plus elles n'ont aucune pudeur. Elles font ça partout, dans toutes les pièces de la maison et je suis prête à parier qu'elles ne sont pas fidèles.
C'est agaçant de regarder un tel organismes que vous considérez comme inférieur, faire ce que vous auriez envie de faire plus souvent.
Pour en revenir à la presse, j'entends M. Le Bigot nous rapporter sur les ondes l'âge auquel les gens font l'amour pour la première fois. Ben ben jeune. En fait aussi jeune que les humains l'ont toujours faient de tout temps avant que la religion catholique puritaine ( et toutes autres religions de même acabit se mêlant de ce qui se passe dans votre chambre à coucher ) décident que c'était mal.
Avant ces beaux principes la puberté était le signal attendu pour se jeter les uns sur les autres.
Ça faisait partie de la game.
Était-ce mal, était-ce mieux? Je ne sais pas. Ce dont je suis certaine c'est que c'était considéré comme étant naturel et personne ne s'en offusquait.

jeudi 13 septembre 2007

Parfois

Je regarde Einstein qui écrit sur son tableau, enfin, sa photo...Et j'essais de me le représenter en train de faire l'amour. C'est fou, j'y arrive pas. J'ai moins de misère avec mes parents. Mais lui...pas capable.
Faut dire que je ne peux pas m'imaginer non plus quelqu'un ou quelqu'une d'assez hardi(e) pour se risquer à le faire. Pouvait-il s'empêcher d'analyser? ..............................Faut que j'arrête de penser à ça, ça me fait un drôle de feeling... comme quand on mange des bonbons surettes.

mercredi 12 septembre 2007

Finalement

La réunion de parents a eu lieu, du bonbon. Comme je l'ai dit à prof masqué dans un commentaire sur mon précédent billet, j'ai eu affaire à une autre sorte de clientèle scolaire dans ma vie, donc, autre modèle de réunion de parents. Je vais dormir ce soir, je l'espère parce que là, je ne me sens plus. Fatiguée? Oui, le stress qui retombe c'est comme se tenir debout sans colonne. Sans cerveau également car comment expliquer autrement le fait que j'ai passé une minute à tenter de voir l'heure sur la calculatrice?

lundi 10 septembre 2007

Enfin...

Demain soir c'est la réunion de parents. Je peux donc raisonnablement espérer pouvoir dormir ensuite. Amen.

samedi 8 septembre 2007

C'est drôle, je réalise que les commentaires que j'éparpille icitélà ces temps-ci, bien que truffés de fautes ( je ne dors presque plus ) sont beaucoup plus intéressants que ce blog. Ce grand carré blanc solitaire sans écho me laisse hélas sans inspiration la plupart du temps.
Inspiration qui se pointe hors de la carcasse durcie de mes pensées dès qu'un sujet intéressant émerge d'un blog voisin, ou que la radio diffuse des propos qui m'intéressent. Je dois donc en conclure que parler toute seule ne me dit rien qui vaille. Toute seule je dépéris, dans la vie comme à l'écran. (D'ordinateur, soyons modeste) Je suis faite pour être la Ti Mousse d'un Ti Gus, le public idéal des vedettes, la grande femme d'un grand homme, le bras droit incomparable d'un grand gauche au cerveau perdu. Toute seule je m'étiole au bout de ma branche sans savoir où atterrir, me voyant faner à vitesse grand V d'outardes dans un ciel d'Abitibi.
J'aime les conversations à bâtons que l'on rompt dans un grand craquement de joie, les répliques plus vite que l'ombre de la marmotte et les obstinations qui hérissent le poil de mon bulbe rachidien.
Je suis à mon meilleur à deux. Manque de peau, je suis seule. Je ne suis donc pas la meilleure des deux et à défaut de ne pouvoir trop me comparer, il ne me reste qu'à me désoler.
J'aurais voulu que vous me connaissiez sous mon vrai jour, celui qui dispense la lueur indispensable à ma brillance. Ne vivant pas dans l'ombre de l'autre, je me contente de n'être que l'ombre de moi-même.
Hélas, ici comme ailleurs j'ai les bras qui retombe le long de mon corps à défaut d'embrasser le monde ou une de ses composantes. J'aimerais être en face de la vôtre pour vous dire pleinement ce que vous manquez.

jeudi 30 août 2007

Je pense à elles.

Ça m'arrive souvent, quand je suis crevée en revenant du travail ( Eh oui, le retour au travail depuis quelques jours maintenant...), quand mes ados me font de la peine ou me font monter la moutarde au nez, quand je vois la maison en désordre où que mon regard se pose, quand je vois tout ce que j'ai à faire, seule pour le faire, quand je ne suis certaine de rien et insécure pour tout, ça m'arrive de penser à elles. Elles, les mamans seules qui ont des petits, les mamans qui n'ont pas la chance d'avoir un travail comme le mien, qui n'ont pas comme moi une sécurité "médium bien" financière, un bon syndicat, un bon père pour leurs enfants, même habitant dans une autre maison, des parents là, pour moi et des grands-parents pour mes enfants, toujours prêt à aider. Je pense à elles qui arrivent épuisées du travail un peu plus tard que moi, elles qui ne peuvent pas se permettrent de faire venir Monsieur St-Hubert si elles sont trop épuisées pour cuisiner, je pense à elles et je me demande comment ces femmes font pour continuer à avancer parce que moi je suis au bout du rouleau malgré mes ressources, ressources modestes, mais ressources tout de même.

dimanche 26 août 2007

Évaluation

J'ai résolu mon problème. Depuis quelques jours je lis des billets sur les blogs de mes collègues parlant d'évaluation et de toute la controverse (le mot n'est pas trop fort) que ce sujet soulève. Évaluation des étudiants du primaire en ce qui me concerne.
Donc, j'ai résolu mon problème disais-je, en appliquant des cotes nouvelles mais ô, combien claires et précises.
Le A sera remplacé par la mention Sidney Crosby. L'excellence incarnée et le dépassement de soi... et des autres.
Le B : cote Quick. " T'as fait de ton mieux (mon oeil) l'important c'est pas de gagner mais de participer. "
Le C sera renommé, on parlera maintenant d'un "Ron Weasley"
Pour le D, j'hésite encore...quoique on l'utilise si peu qu'il est peut-être inutile de le changer.

marie-josé a dit...
D : la côte Patrick Roy. Même si tu boudes, même si tu chiales, ça changera rien au fait que t'as peut-être déjà été bon, mais là, t'es pourri?

vendredi 24 août 2007

Eh ben

En arrivant de l'école j'ai voulu appeler ma copine. Horreur, mon téléphone neuf n'affiche presque plus! Vite, j'appelle Bell. (30 minutes plus tard.) Je viens de passer 30 minutes au téléphone avec Bell. "Je veux savoir Monsieur, pourquoi l'afficheur de mon téléphone est à moitié rempli de taches sombres, j'y vois le numéro à moitié....comme une image holographique de mauvaise qualité..." Bell, là où j'ai acheté cet appareil de bonne qualité, croyais-je, n'a jamais entendu parler de ce problème.
La batterie était en forme, pas d'eau dans les contacts...
Découragée, j'ai enlevé mes lunettes pour essuyer une larme, belles lunettes, neuves elles aussi...Doubles foyer, petite monture orange cuivré ( comme ma Yaris ), j'y vois tellement mieux maintenant. J'ai même acheté des lunettes de lecture à ma vue pour corriger et lire tout croche dans mon lit. (Avez-vous déjà essayé de lire tout croche dans un lit avec des doubles foyer?, Oui? Ca fontionne pour vous? Vous devez avoir le nerf optique plus souple que le mien. ) Bref, j'ai même poussé l'audace financière à m'acheter aussi des "clips", petits verres fumés qu'on installe après nos lunettes qui coûtent un prix de fou. Pause. Si j'avais eu un vidéophone le monsieur de Bell aurait pu me dire d'enlever mes clips sur mes lunettes.

jeudi 23 août 2007

Écrire et agir

Juste un petit mot pour vous dire ce que je ressens là, maintenant. Je viens de lire quelques blogs, ceux que je lis habituellement et ceux que je découvre grâce aux liens contenus dans les premiers. Beaucoup de blogs de profs et de gens concernés par notre monde et ce qui s'y passe et je me sens soudainement reconnaissante de découvrir quotidiennement grâce à internet que ce monde est peuplé de gens admirables. Des gens qui ont un coeur, des gens qui s'investissent. Dernièrement, j'ai lu je ne sais trop où, que le monde du monde était envahi par des profs, ce qui devenait lassant à la fin. Que le monde du blog était fait surtout de gens qui ne faisaient que parler sans agir. Quelle erreur...Bien sûr nous ne montons pas tous aux barricades, bien sûr nous ne guerroyons pas tous pour une cause...mais ce que nous pensons, nos valeurs, nos idéaux, nous le transmettons. Nous le transmettons à toutes ces jeunes âmes qui sont les élus et les décideurs de demain. Oui, nous écrivons beaucoup nous les profs, oui, nous discutaillons beaucoup, mais ce faisant, nous aiguisons notre jugement et le nuançons tout à la foi. Nous glânons expérience et trucs et tentons d'en tirer le meilleur pour l'offrir aux enfants. Nous nous contentons d'écrire? Ici oui, mais là où ça compte nous transmettons. Nous éduquons, nous formons.
Il y a aussi les blogueurs qui ne sont pas profs mais qui comprennent notre rôle, qui nous appuient et qui souvent nous donne la tape dans le dos nécessaire pour avancer. Il y a tous ces autres qui me ravissent et m'intéressent, qui me font découvrir d'autres horizons. Tous ces gens me font espérer en un monde meilleur, me font revenir à une réalité qui n'est pas uniquement désespérante et remplie de violence. Leur quotidien est parsemé de faits drôles ou cocasses qu'ils partagent avec leurs lecteurs. Nous découvrons des âmes généreuses, des coeurs courageux et des cerveaux géniaux! C'est parfois du bonbon, parfois une bonne soupe chaude qui réconforte mais toujours, c'est une vitamine à prendre au quotidien.

mercredi 22 août 2007

*Clin d'oeil*

Clin d'oeil aux Montréalais; j'ai payé mon dû à la grande ville! Stationnée légalement devant Renaud Bray sur la rue du Parc, j'ai dépassé de 10 minutes l'heure allouée aux automobilistes. 10 minutes de trop dans la voie réservée aux autobus. Contravention de 141.00$. J'étais sous la pancarte. C'est tout moi ça.
Enfin, j'espère que ça suffira pour mon quota!

dimanche 19 août 2007

Retour

Vacances merveilleuses, le soleil, l'évasion, l'immensité de l'océan, son mouvement, l'horizon, j'aurais voulu y rester toujours.
La réalité, la mienne, se trouvant plus près du Richelieu, me revoici à mon clavier.
La Presse et mon café, la radio et mes pensées, je retrouve ma vie.
Je lis Patrick Lagacé et j'ai une certaine irritation à lire une fois de plus que les montréalais sont un peuple et les banlieusards des piques-assiettes. On leur vole " leurs stationnements ", leurs "rues". C'est à croire que les gens du 450 comme certains montréalais nous désignent ont une tare pire que le kirpan à la ceinture.
Je ne me savais pas si différente des montréalais...
Faut croire que le racisme ne se contente pas d'émerger à la vue d'une peau noire ou d'une prière pas catholique, il se manifeste aussi devant un indicatif régional autre que le 514. Nous ne sommes pas si loin du populaire adage voulant que les immigrants soient des voleurs de "job".
Mon café refroidit.
Plus qu'une irritation, de la colère à la lecture de cette lettre écrite par une dame qui, faute de stationnement dans ce même bunker montréalais, ne peut accompagner son mari âgé à son traitement de chimiothérapie.
Je connais tout à coté de l'hôpital St-Luc tout un tas de condos qui vendent des stationnements au prix de 30 000$ et qui sont vides à soupirer alors que des gens malades partent de leur banlieue honteuse en auto faute de moyen de transport en commun inexistant chez eux et n'ont aucun endroit ou se garer une fois arrivés. Ne pourrait-on pas trouver un arrangement avec ces requins de la finance que sont les promoteurs immobiliers?
Mon café est froid, je pense trop.
Avais-je oublié tout ce qui ne tourne pas rond ici et ailleurs parce que j'étais en vacances.
Je vais aller voir le temps qu'il fait à Ogunquit. Je commence à apprécier la météo.

samedi 11 août 2007

À bientôt

Départ à la mer, de retour dans 15 jours, j'aime quand l'été finit comme ça!
Ciao!

dimanche 5 août 2007

Suite de:


http://bibconfidences.blogspot.com/2007/03/il-tait-une-fois.html

Édingway n'avait pas eu de toile à proprement parler. Il s'agissait plutôt d'un canevas de bois sur lequel un peintre amateur avait grossièrement étalé les couleurs primaires qui, juxtaposées les unes aux autres, donnaient un mélange de bruns ternes et sans relief, comme la personnalité du garçon.
Il en est ainsi des enfants échoués par hasard au milieu d'une histoire parentale plutôt décousue où deux adultes n'ont que faire d'une troisième entité dans ce noyau déjà si vieux qu'il en est tout égrené comme celui d'une pêche trop mûre­.
Édingway avait eu en égard à son jeune âge la chance de ne pas comprendre les circonstances de sa naissance qui s'était déroulée de manière tout à fait horrifiante.
Il avait en effet connu la noyade avant même que son premier souffle ne gonfle ses petits poumons. Sa jeune mère violée depuis l'enfance par un oncle admirateur d'Edgar Allan Poe avait déjà donné naissance à deux petits êtres morts nés et considérait les douleurs de l'enfantement comme un simple prélude à la délivrance d'un fardeau incommodant. Son mal de ventre pas si différent des autres la conduisant toujours au même endroit, petite bête d'habitudes et de peu de moyens, elle accoucha au dessus de la cuvette de la toilette et, épuisée par tant d'efforts, se coucha tout à coté, liée à la porcelaine froide par le cordon ombilical qui palpitait encore.
C'est ainsi que sa mère, créature revêche et de peu de mots la trouva à son retour du travail, presque morte et au bout de son sang.
La mère que rien n'effarouchait, se signa pourtant à la vue de la petite chose ensanglantée qui flottait dans la cuvette.
Elle coupa le cordon déjà séché et releva sa fille qui, avec l'aide de sa mère, trouva la force de se rendre sur son lit.
Convaincue de la mort du nouveau-né, la mère s'occupa de la fille, la lava, la rhabilla et lui donna à boire. Puis, elle retourna à la salle de bain se demandant si cette fois, considérant la grossesse déjà avancée de sa fille, l'enfant aurait pu vivre. C'était par simple curiosité, aucun regret à cette pensée car la mère avait déjà tant de soucis et si peu de goût pour la vie que de s'occuper d'un autre enfant ne lui aurait apporté aucune joie.
Alors qu'elle plongeait les mains dans l'eau rougie de sang, elle s'étonna de la souplesse du petit corps et lorsque de celui-ci un tressaillement se fit sentir, son premier réflexe fut de rejeter la chose dans l'eau et tirer la chasse.
Le bon sens la fit aussitôt changer d'idée. Jamais le bébé ne passerait dans le tuyau d'évacuation.
C'est donc grâce à sa grande taille et à son poids plus que généreux qu'Édingway vécu.

samedi 4 août 2007

Le retour


J'essais de ne pas en parler, consigne était donnée de ne pas en parler chez moi, mais les billets que je lis me ramènent tous vers la chose : l'école.
Cette semaine, en lien avec un billet de Jraffe revenue de vacances elle aussi et ayant retrouvé sa coquille de Gooba sur le blog " les rôles inversés chez Gooba ", je suis allée lire un autre billet, celui-ci sur l'excellent blogue du professeur masqué qui nous dévoile les raisons de son choix de carrière.
Plusieurs professeurs ont fait de même dernièrement sur leur blog ce qui m'a amené à me poser la même question. En toute franchise je vous répondrai que l'idée d'avoir deux mois de vacances l'été y a été pour quelque chose * clin d'oeil * C'est vrai.
La déception de mes parents, qui avaient de plus hautes ambitions pour moi, m'a évidemment poussée à faire le contraire de ce qu'ils désiraient, soit adhérer à un syndicat et devenir professeur avec l'option d'une éventuelle grève.
Finalement, comme j'ai toujours adoré lire, apprendre, observer, contempler et pouvoir partager tout ça avec d'autres je ne voyais que le métier de prof pour conjuguer avec harmonie tous ces plaisirs.
Jamais je n'ai pensé que j'aurais besoin d'un bac en administration pour classer tous les papiers que la direction dépose gentiment dans notre casier, non plus que je serais mieux équipée avec en surplus un bac en psycho. Heureusement j'avais suivi mon cours d'économie familiale en 6e année sinon jamais je ne serais arrivée à survivre avec le budget qui nous est alloué annuellement.
Par contre je me suis trouvée fort démunie face aux parents, étant trop jeune pour avoir connu la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS. Je suis certaine que certaines tactiques m'auraient été fort utiles dans certaines discussions.
Ma mère, femme autoritaire s'il en est, ne m'a jamais préparée à affronter des enfants qui ne respectent pas les adultes. Je ne savais même pas que ça existait!!! C'est vous dire....
Par contre cela m'a fort bien servi dans mes rapports avec la direction.
Le contrôle des autres ne me dérangent pas je sais comment fermer la porte de ma classe.
Combien d'autres habiletés aurais-je dû posséder pour être le bon prof que je voulais être? Des centaines, parce que ce métier en demande tout autant.
Malheureusement, autant de qualités se retrouvent rarement chez une seule personne. Mes élèves et leurs parents doivent donc faire avec.
Le bonheur, c'est qu'ils auront la chance, tout au long de leur vie étudiante, de rencontrer plusieurs profs et ils finiront bien au bout de leur chemin par avoir connu toute une kyrielle de modèles d'enseignants aussi différents les uns que les autres. J'espère qu'ils pourront profiter du meilleur de ce que chacun d'entre nous ont à offrir et ainsi développer le goût du savoir et la tolérance envers l'humanité.
Quoi d'autre....Ah! Il m'apparait évident que j'adorais l'école et tout ce qui s'y rapportait, comme le papier et les crayons. Oh oui! Ça j'aimais beaucoup...Beaucoup.

Les enfants? Est-ce que j'adore les enfants? Les miens certainement. Ceux des autres? Hum...adorer est un mot trop fort naturellement. Aimer? Ce mot est trop facilement utilisé. Je n'arrive pas à dire que j'aime les enfants. C'est autre chose. Cela a un certain rapport avec le besoin de protéger les enfants, de les rendre heureux, de leur faire plaisir, de les regarder vivre, de les rendre plus forts, meilleurs, plus instruits. De voir des sourires sur leur visage, de les intéresser, de faire d'eux des adultes bons et courageux.
Il y a certains enfants que je finis par aimer bien sûr, parce qu'ils sont ce qu'ils sont, parce que nous nous sommes apprivoisés. D'autres envers qui je ne ressens qu'une gentille sympathie, qu'une loyauté de prof et d'adulte envers l'enfant qui mérite notre protection et notre aide. Mais aucun d'eux ne me laissent indifférente. Naturellement j'enseigne au primaire, les choses seraient sûrement différentes si j'étais prof au cegep ou à l'université. Finalement je trouve que j'ai fait un bon choix. Ça en fait au moins un dans ma vie!!!
(Si mes enfants http://bibconfidences.blogspot.com/2007/03/le-deuil-des-petits.html lisent ce blog ils ne doivent pas se sentir concernés par le mot choix. Ils n'étaient pas un choix, ils se sont trouvés là sur ma route et j'en suis ravie, c'est pas pareil. )

vendredi 3 août 2007

Judith et Manon

Je pense à ces deux femmes ce matin en regardant mon nouveau bol à café, celui que je rêvais d’acheter depuis 2 mois.
Manon et Judith ont en commun un trait de personnalité qui m’enchante. L’amour et l’attachement qu’elles ont envers la plupart des objets qui composent leur univers respectif.
C’est un espèce de respect, de fidélité que j’ai de la difficulté à traduire en mot mais que vous comprendrez en lisant ces quelques lignes.
Les objets que l’on retrouve dans leur maison y sont depuis longtemps. Peu importe les déménagements, les modes, elles sont fidèles à ces objets achetés avec soin ou reçus avec amour.
Chacun de ses objets a une histoire et elles se souviennent toujours de la personne qui le leur a offert ou du lieu où elles l’ont déniché.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur cet attachement et en posant nos yeux sur ces chats peints sur une assiette, ou ce cadre qui enjolivent le visage d’un être aimé, ou cette petite boîte rapportée de France, ou ce bel oiseau offert par une communauté amérindienne en signe de reconnaissance, on sent un bien-être nous envahir, une reconnaissance qui se fait en nous comme un repère sécurisant qui ne bouge pas dans notre vie mouvementée.
J’imagine que la maison de nos grands-parents était un lieu semblable où, enfants, nous sentions l’immuabilité des choses et du temps si rassurante pour les jeunes êtres que nous étions.
Nous avons tous en nous des souvenirs qui ont marqué nos jeunes années comme autant de traditions jalonnant notre vie. Ce bol à chips ou à peanuts que plaçait grand-maman sur la table fraîchement desservie sitôt le souper avalé, les décorations de Noël de notre enfance que notre mère ressortait année après année, la couverture à motif avec laquelle elle nous couvrait quand on était malade et qu’on était étendu sur le divan.
Vous avez de ces souvenirs matériels qui ont su régner dans votre mémoire?
La mode est une bien jolie chose, mais elle a la triste habitude de ne pas durer. Elle est à l’image des relations d’aujourd’hui qui sont trop souvent jetables ou des objets qui meublent notre vie et dont leur vie à eux ne dépasse rarement que quelques années.
Manon et Judith ont un décor qui leur ressemble, qui parle d’elles, de leur vie, de leurs amours, de leurs voyages, de leurs amis. C’est le plus beau décor qui soit à mes yeux. Je ne sais pas si elles savent à quel point je prends plaisir à poser mes yeux sur toutes ces petites choses qui sont leur univers. Leur ai-je seulement déjà dit?

dimanche 29 juillet 2007

Suite au billet de JRaffe.

Comme elle écrit toujours des billets intéressants je me permet souvent de répondre par un commentaire qui tente de traduire ma réaction en quelques mots. Après tout je ne suis pas chez " moi " et il n'est pas poli de prendre trop d'espace chez les autres parait-il.
Toujours est-il qu'on y parlait, entre autres choses, de quétaineries.
J'ai déjà parlé de ce sujet, encore suite à un blog, celui de l'homme en kilt, sur les quétaineries des uns qui ne sont pas toujours les quétaineries des autres.
Ça m'a donné envie de partager avec quelqu'un quelques unes des choses que j'aime et qui sont pourtant considérées comme étant quétaines.
Je ne sais toujours pas comment on fait pour juger de ce qui est quétaine ou pas, tellement la chose qui est somme toute, une question de goût, me semble une affaire personnelle comme tout ce qui touche l'objectivé.
Je me demande si parfois étant peu à l'aise avec nos choix ou nos préférences on se dépêche d'affirmer avant d'être jugé comme tel, que nous sommes quétaines d'aimer telle ou telle chose ou encore tel ou tel artiste. Que le dictionnaire me donne une définition, ou même plusieurs de la quétainerie, ne m'influence pas plus que lorsque je lis la définition de la beauté dans le petit Robert.
À ce compte, ma grand-mère qui était pourtant la plus belle femme du monde à mes yeux ne valait rien comme belle de jour, à part pour Dove peut-être...
Donc, j'adore les petites lumières en guirlande que l'on retrouve dans les campings. Lorsque j'étais petite, mes parents ainsi que les propriétaires des chalets voisins (eux-mêmes parents de mes amis de chalet ) avaient accroché tout le long du sentier qui reliait nos chalets des mètres et des mètres de ces petites lumières de plastique multicolores. Il me suffit aujourd'hui d'en revoir une pour ressentir à nouveau un enchantement et un plaisir presque physique à la pensée de ces jours heureux où je vivais un bonheur sans mélange.
J'adore aussi les casques de bain à fleurs. Je trouve ça joyeux et coloré et signe d'une imagination enthousiaste que possède peu de gens.
J'adore les nains de jardins parce qu'une vieille légende dit qu'ils sont les gardiens du foyer et qu'ils veillent sur le bonheur des familles.
Je ne vous nommerai pas tous les chanteurs dont on se plait à dire qu'ils sont quétaines et que j'aime.
Pourquoi s'excuser d'aimer Elvis?
Jamais au grand jamais on ne montre de frigo avec des penses-bêtes ou des aimants décoratifs dans les revues de déco et pourtant je ne connais pas une famille qui n'en ai au moins une. Aucun lien avec la quétainerie me direz-vous ? Pas si sûre...

mardi 24 juillet 2007

Faut pas croire tout c'qu'on lisse

Hier midi assise à l'espace bouffe du complexe Desjardins j'attends une amie qui commande le couscous. Je suis tranquille comme une jeune fille sage car faute de place, nous avons du nous asseoir à coté d'une femme superbe dans la plénitude de l'âge.
Il n'y a pas que son visage qui est magnifique, son expression d'un calme olympien, ses yeux qui ne cillent pas, son visage calme qu'aucune inquiètude ne trouble est hypnosant et mes yeux sans le vouloir reviennent sans arrêt se poser sur lui.
Les gens passent devant elle comme des fantômes, rien ne la distrait, elle ne fronce pas les sourcils même quand une vieille femme ivre s'accroche devant nous dans son foulard simili indien qui traîne par terre. Moi je sursaute quand le cellulaire d'un homme se met à chanter la marseillaise, elle, ne fait que tourner la tête vers le patriote sans qu'un seul muscle de sa bouche n'ai frémit.
Elle m'impressionne.
Un homme lui demande si le journal lui appartient, son regard marmonéen se pose sur lui et c'est à peine si ses lèvres se déscellent pour lui jeter un oui sans chaleur et dénué d'invite même si le monsieur était franchement admiratif et lui -même assez bien de sa personne.
Là où mon admiration se transforme en atterration c'est quand une petite fille se plante devant notre table en état de curiosité indéniable devant mon cabas de paille orné de belles fleurs roses et oranges. Elle est si mignonne qu'elle arracherait un sourire à un banquier. Mais la Vénus du snack la regarde avec un sourire si étrange que je commence à douter de son bon sens.
Tout à coup elle s'anime, une autre dame au maintien très digne s'installe, c' est la copine qu'elle attendait. La mienne aussi se pointe avec notre assiette et la conversation s'engage entre nous, entrecoupée de silencieuses mastications qui me permettent SANS QUE JE LE VEUILLE, si, si, sans que je le veuille, (d'écouter) d'entendre malgré moi, ce qui se dit à la petite table à coté.
On y parlait de chirurgie esthétique et des nouvelles technologies qui permettent de rester jeunes et belles.
Et mes voisines de se toucher les lèvres et le nez et les joues, alouette! Et je comprends qu'elles ont eu toutes les deux un traitement de botox et qu'elles s'en réjouissent.
C'était là le secret de ma voisine. Son visage aux muscles inexpressifs était en fait un masque sous lequel ne palpitaient plus que des nerfs et des muscles maîtrisés par une toxine botanique.
Mon admiration est tombée sur le coup, remplacée par un soupçon de colère mêlé d'amertume.
Peut-être étais-je aussi un peu jalouse ou ma pensée était-elle empreinte d'un sentiment d'injustice face à la facilité que possède certaines personnes à obtenir ainsi la beauté et la jeunesse.
Moi je vais vieillir en voyant l'outrage du temps marquer mon visage. Chaque ride racontera l'histoire de ma vie. Je ne m'en glorifie pas tant que ça vous savez, j'aimerais bien moi aussi être aussi belle que la dame.
La fillette est revenue vers nous, mon sourire est réapparu sur mon visage, elle m'a tendue la main et je lui ai donné mes belles fleurs à toucher.
Nous avions toutes les deux le même sourire. À ce moment-là une pensée furtive a traversée mon esprit. Je regardai à nouveau ma voisine, j'étais sûrement la moins belle de nous deux, mais je me suis demandé à ce moment-là qui de moi ou de ma voisine était la plus proche de la jeunesse.

dimanche 22 juillet 2007

À trop vouloir

Je me trouve plate ça pas de bon sens.
Je vais chez Renaud Bray et je regarde les magazines, il y a là un choix très grand de titres et d'articles qui m'interpellent et malgré ma prétention à une certaine curiosité intellectuelle, je ne choisis rien. Même pas le magazine qui présente des écrivains qui écrivent pour sauver la plantète. Rien, pas même une belle revue sur les relations parents ados ( mère ingrate que je suis ). Je me trouve douée d'inculture et prétentieuse à souhait de me croire un tant soit peu intéressée par l'actualité.
Je réalise que le Sélection Reader's Digest est la dernière lecture cultivée que j'ai faite depuis des semaines, à part la presse bien sûr. Mais même cette dernière... J'y lis Foglia et l'Actuel. Mes neurones doivent s'atrophier ou dépérir d'ennui c'est certain.
Même chose coté sorties. Je suis à Montréal depuis quelques jours. Tout à coté du centre-ville dans cette petite oasis kasher qu'on nomme Outremont.
À quelques pas de tous les festivals et spectacles que cette belle ville annonce à tour de bras.
JE NE SUIS PAS ALLÉE NUL PART.
Si on m'avait prédit cela quand j'habitais en Abitibi je vous aurais rit au nez.
Pas le goût, trop fatiguée quand arrive l'heure de " festiver" je reste là, assise sur le balcon à regarder passer les braves qui ont l'énergie de s'épivarder le soir venu.
Je vais vous dire: je me désole. Une partie encore vivante en moi sent ses tissus se regénérer et ses cellules se reproduirent jour après jour, signe que je ne suis pas morte, mais l'autre bout de ma personne me semble nécrosé à souhait et ne répond à aucun de ces appels à la joie de vivre que sont ces ressemblements populaires.
Comment se fait-il que moi qui se dit heureuse et aimant la vie je n'ai pas vraiment envie de me mêler à tout ce beau monde qui profite vraiment de ce que la vie leur offre?
Je vais au parc, je m'extasie devant la fontaine tout en souhaitant à chaque fois m'y baigner dans le plus simple appareil, je regarde les gens qui s'y promène, je fais mes courses et je reviens vérifier où en est la lumière à travers les arbres de ma rue.
Et ça me convient tout à fait.
Un film, Harry Potter, un lunch avec une amie aimée, mon tour de vélo sous les arbres à tous les matins dès l'aube, ma semaine a été ainsi remplie d'émerveillement et de joie.
Je m'en veux de ne pas profiter plus de tout le reste...De ne pas lire plus, de ne pas enrichir mes connaissances davantage. Mais j'ai pas le goût. Je ne suis même pas allée au marché Jean Talon encore...C'est terrible de ne pas aller au marché, de ne pas profiter des petites épiceries fines, je sais que je devrais essayer toutes sortes de trucs, goûter de nouvelles saveurs, mais j'ai juste envie d'un hamburger mayo piment fort ou d'un sandwich aux tomates toasté avec mayo à l'huile d'olive et beaucoup de poivre. Même chose pour les restos. J'avais une liste longue de même ( écartez vos deux bras comme si vous imitiez Jésus sur la croix; c'est ça, longue de même. ) de restos à essayer en vacances. Rien, niet, je vais chercher ma sauce chez Italissimo et je la mange avec des bucattis devant la télé en écoutant la troisième reprise d'Atlantis et de la porte des étoiles. That's it, that's all. Heureusement j'ai encore le goût d'aller au club vidéo. Je crois que je vais me relouer sous le soleil de la Toscane pour la troisième fois. Ce film me fait du bien.
Ça vous arrive parfois d'être au neutre bienfaisant? Partout je lis des suggestions de sorties, de randonnées, de voyages, de lectures, de pièces de théâtre... Ça nous tombe dessus quotidiennement, ça vient de la radio, des journaux, des magazines ( j'en lis quand même des fois) ou tout simplement des autres...C'est comme s'il fallait tout faire, tout voir, tout acheter pour vraiment profiter de la vie.
Et si on ne le fait pas, il arrive quoi? J'ai peur de recommencer l'école et d'avoir raté mon été, j'ai peur de mourir et de me dire : j'aurais du, j'aurais donc du. Mais j'ai pas assez peur pour me bouger le derrière, juste pour me le dire.
Je crois que je n'arrive plus à tout gober. Je n'ai plus l'énergie pour ça. Je sais que c'est ok, mais j'ai encore ce maudit réflexe de croire que j'ai manqué quelque chose alors que je me suis tout simplement donné le temps.

jeudi 19 juillet 2007

Scènes de vie communales

Potron-minet 19 juillet. J'ai chaud, je dois m'aérer. Je sors en catimini sur mon balcon. Lumières éteintes je laisse l'air frais et humide filtrer dans mon corsage de robe de chambre en chenillette ratine blanche javel. Un bruissement dans les fils électriques, un courant, d'air, vient de passer.
Je hume les odeurs nouvelles de la nuit, mouffettes et downy, ça assouplit l'esprit.
Le bruit d'une porte qui chuinte doucement et mon voisin en boxer sort sur son patio bien camouflé par un nuage qui s'éparpille devant la lune arrondie.
Je guette son prochain mouvement tel un radar en manque de victime.
S'il n'était pas pieds nus je suis certaine qu'il enlèverait ses souliers pour ne pas faire de bruit, mais il n'en a pas. Qu'à cela ne tienne, comme une ballerine il fait des pointes jusque chez la voisine.
Mes yeux ronds sont à la limite de l'écarquillement.
Ma voisine est en ménage avec un policier et mon voisin le sait bien puisque sa propre femme craque pour son nuvite forme, je le sais, elle me l'a dit.
La voisine a du pressentir la visite car la voilà derrière son moustiquaire, apeurée et craintive. On le serait à moins avec un homme qui n'est pas le sien sur son balcon. Celui-ci est galant pourtant car il rassure la belle en la prenant dans ses bras. Je crois qu'ils ont échangé un baiser. C'est plus que rassurer ça, c'est même sussurer.
3 minutes volées à la dérobé et aux devoirs conjuguaux. Le bon voisinage est habituel dans nos banlieues mais à ce point je ne pouvais même pas me l'imaginer!
Nous vivons en commune, collés les uns sur les autres, la promiscuité est inévitable mais pas nécessairement souhaitée.
Et pourtant...
J'en aurai vu de belles en cette nuit d'été.

mardi 17 juillet 2007

Dans mon temps.

La scène se passe au paradis dans un parc verdoyant.
Deux enfants s'amusent à faire des pâtés de nuages. La plus jeune, habillée d'une jolie robe rose à dentelles assortie aux rubans du même rose qui ornent ses nattes tombant sagement sur ses petites épaules frêles, regarde avec curiosité le jeans patchwork fleuri de la seconde fillette aux cheveux bouclés.
-Tu es ici depuis longtemps? demande la fillette en jeans?
-Oh oui, très longtemps, je suis arrivée en même temps que le président Kennedy, ma mère trop occupée à le regarder tomber de sa belle auto m'a laissée jouer dehors toute seule et un homme qui conduisait et qui pleurait lui aussi ne m'a pas vue et m'a renversée. Je suis morte à l'hopital, et toi?
- Oh moi, je jouais aussi dans la rue et un homme pleurait, il avait bu a dit le policier qui m'a sortie de l'auto, je suis morte dans ses bras moi.
-Ah....
Elles continuent à jouer en silence, réfléchissant sans amertume sur leur mort commune qui se ressemble un peu.
-Ta mère et ton père ont eu beaucoup de peine? demande la fillette à la robe rose?
-Oh oui, beaucoup, j'essayais de les consoler mais ils ne m'entendaient pas. Ma mère a même cessé de travailler.
La fillette tortille son index gauche autour de sa natte...elle regarde la fillette qui lui fait face avec un air d'incompréhension totale sur son visage.
-Ta mère avait un travail?
-Oui, ma mère était avocate.
-Oh, et qui s'occupait de toi?
-J'allais à la garderie.
-Ah....
-Tu n'es jamais allé à la garderie demande la fillette en jeans?
-Je ne sais pas ce que c'est...
-C'est là ou on apprend à socialiser.
-Ah bon, c'est quoi socialiser?
-C'est apprendre à jouer.
-Moi c'est ma mère qui jouait avec moi.
-Oui, mais ta mère ne t'a pas appris à socialiser, pour ça tu dois aller à la garderie.
-Ah bon....

-Ah...
-Regarde mon pâté, il ressemble aux gâteaux que ma mère faisait pour mon anniversaire! dit la fillette d'un autre temps.
-Moi ma mère, elle achetait mon gâteau.
-Ah oui?
-Oui.
Je regardais encore un moment les deux fillettes jouer ensemble et je repris mon vol lentement pour profiter du coucher de soleil...
J'imaginais une conversation entre ces deux enfants, conversation du genre que nous les parents avons souvent au sujet de nos ados lorsque nous nous plaignons de leurs nombreux défauts et que nous nous comparons avantageusement à eux au même âge...''Nous étions tellement mieux'', aimons-nous à croire.
Je me disais que la fillette en rose aurait pu avoir la même réaction au sujet de la mère de la fillette aux cheveux bouclés et lui dire sur un ton affecté à quel point les mères dans son temps à elle, savaient se tenir...savaient s'habiller comme une vraie femme, savaient cuisiner, savaient comment tenir une maison et n'abandonnaient pas leurs enfants à une autre femme afin d'aller s'épanouir dans un travail à l'extérieur, que les mères au lieu de blogger faisaient du ménage TOUS LES JOURS afin de s'épanouir ainsi que des petits gâteaux et des tartes maisons. Qu'elles racontaient des histoires de fées au lieu de parler au cellulaire et lisaient des livres de recettes au lieu des cours de la bourse sur leur blackberry.
Je me suis dit alors que nous avons tous la fâcheuse habitude de croire que tout était mieux avant. Que nos ados sont ce qu'ils sont capables d'être en 2007 comme nous sommes les mères et les pères que nous arrivons à être dans cette vie de fous.
J'ai battus des ailes, jeté un dernier coup d'oeil au ciel embrasé et suis retombée sur mes pieds juste à temps pour mettre l'assouplissant dans la laveuse.

Espoir

Ce matin aucune urgence ne m'appelle. Je suis désoeuvrée pour 10 minutes avant de reconnaître que oui, il y a de la poussière, oui, je pourrais m'avancer dans ma préparation de classe, oui, le frigidaire doit être lavé, etc. N'ai je donc vraiment rien d'autre à faire?
Je me sens tout à coup sans but. L'évidence de l'âge, des imperfections me pèsent soudain très lourd.
Ça vous arrive? Un passage à vide, un questionnement sur la réelle utilité de respirer entre le moment où l'on naît et celui où l'on meurt?
Je dois gratter sous la couche durcie de l'endurance pour chercher un petit espoir ce matin.
Il y en a un là qui me fait signe.
En 1969 Golda Meir a été élue Premier ministre d'Israël. Elle venait de célébrer son soixante et onzième anniversaire.

dimanche 15 juillet 2007

Territorial même dans la mort

Réflexion inspirée par un reportage réalisé au cimetière côte des neiges en lien avec la grève qui y sévit.

D’abord sachez que je veux être incinérée. Je veux finir en poussière, des cendres qui seront aussi légères que l’air.
J’aimerais m’envoler du haut d’une belle montagne avec le fleuve à ses pieds. Voilà ce que j’aimerais que l’on fasse de mon corps lorsque mon âme ne l’habitera plus.
Ce souhait énoncé vous comprendrez qu’il est facile pour moi d’écrire ce qui suit et de le penser, ce qui ne peut être le cas pour d’autres. De plus, je n’ai aucune conviction religieuse particulière, je ne crois qu’en la vie, la nature et l’être humain.
Je ne comprends pas pourquoi nous tenons tant à donner un territoire que nous revendiquons comme étant "familial" à ces corps qui sont les restes inanimés de ceux que nous avons aimés. C’est comme si l’on croyait qu’il y a encore quelque chose d’eux, de ce qui les rendait unique, qui soit resté prisonnier de cette matière en décomposition.
Pourtant, il ne reste rien dans cette tombe que de la matière organique. L’essentiel de ce qu’ils étaient, de ce qui faisait d’eux des êtres vivants et animés est maintenant en nous. Nous les portons en nous. C’est en nous qu’il faut se recueillir pour retrouver leur souvenir. Le lieu où nous faisons cela importe peu. J’ai déjà lu quelque part qu’une des nombreuses chicanes que les catholiques ont entre eux porte sur un désaccord ridicule. Le lieu où l’on peut pratiquer la prière. Certains disent que ce lieu doit être une église sanctifiée, d’autres soutiennent que Jésus lui-même aurait proclamé que nous sommes notre église et que nous avons en nous ce lieu de prière.
(J’aurais pu être plus claire, plus exacte dans mes propos, mais le dit propos de ce billet n’étant pas la religion je ne ferai pas de recherche en ce sens). Donc, pourquoi tenir à tout prix à un lieu ressemblant à une petite banlieue bien propre avec des belles rangées de monuments baignant dans un gazon bien vert et bien coupé ou pas un brin d’herbe folle poussant vers le ciel, glorifiant la vie, n’est toléré.
J’aimerais mieux me fondre dans la nature, faire partie de ce qui la nourrit, permettre de nouvelles vies, un épanouissement fécond. J’aimerais mieux devenir un esprit des bois sauvages plutôt qu’un corps couché sagement à coté d’un autre et d’un autre, bien aligné comme dans un tiroir de morgue.
J’aimerais que les miens me voient dans l’eau qui coule, dans les arbres qui poussent, partout où le vent aura porté mes cendres.
Je comprends que les traditions soient importantes, mais nous sommes justement à la croisée de notre destin d’être humain où nous devons comprendre que, si certaines traditions ont été bonnes pour nous, elles sont maintenant sources de problèmes.
Certaines nuisent à l’environnement, d’autres à la paix dans le monde.
Certaines seront toujours bonnes, d’autres devront être remplacées ou améliorées.
Un point très important à mon sens a été soulevé dans l’entrevue. Le Mont-Royal est une montagne. Si le cimetière continue de s’étendre, si des trous toujours plus nombreux sont creusés, on fera face alors à des problèmes importants d’érosion des sols.
Je ne dis pas qu’il faut abandonner le cimetière, mais il y a là néanmoins une réflexion importante qui va au-delà du conflit de travail qui perdure en ce moment.

samedi 14 juillet 2007

On ne la leur fait pas

Hier, assise avec un petit bonhomme de 7 ans que j'aime bien qui revenait de son camp de jour.

-Alors, tu les aimes tes vacances?

Je dois vous dire que les parents de G. n'ont rien ménagé, surtout pas les sous, pour que le mignon petit homme ai un congé scolaire des plus enlevants. Papa, maman au travail, fiston profite des tendances éducatives au goût du jour; camp nature avec les insectes qu'il adore, camp de cirque à l'UQUAM, camp culturel au musée Mc.Cord, et tout ça de jour, faisant courir papa une semaine, maman l'autre à travers la ville et même en banlieue! ( Les insectes comme chacun sait se retrouvent à la campagne).

Et G. de me répondre tout en étudiant candidement ses chips au sel marin :

- Je ne suis pas en vacances encore.

- Ben voyons...l'école est finie non?

- Non, c'est juste un autre genre d'école. Mais c'est encore des cours....

Et il m'a dit ça sur le ton raisonnable du monsieur qui t'explique que 2 + 2 ça fait 4.
Alors je lui ai demandé c'était quoi les vacances d'été pour lui....

- Ben c'est quand je vais être en congé avec papa ou maman.

Coup de poing dans le ventre de papa qui écoutait. On a beau dire, on a beau faire, de nouvelles façons de nommer les choses, les vacances c'est toujours quand on a rien à faire voyons, et ça, les enfants le savent bien mieux que nous.

Merci pour les trucs!

Zoreilles et Jraffe, vos trucs, se connecter et cliquer le titre permettent de fonctionner.
C'est assez irritant ce truc. Ce doit en effet être du à l'ordi car hier j'étais sur un ordi plus récent et " updaté" de frais et ça ne faisait pas ça.
Je pense que je vais aller chez le monsieur qui répare tout. :-)

jeudi 12 juillet 2007

Sécurité

Je n'arrive plus à lire aucun commentaire sur le blog des gens que je vais lire régulièrement. Le petit carré gris de sécurité se réinscrit dès que j'ai donné l'autorisation de pouvoir lire ce blog. Ça s'inscrit à répétition et je n'ai aucune chance de lire....
Quelqu'un sait-il ce que je pourrais faire afin de ne plus avoir ce problème?

À ne pas lire si le mot environnement vous donne de l'urticaire

J'ai trouvé une solution à mon dilemme. Le dilemme étant le suivant : quand je récupère et que je rince mes boîtes de conserve je gaspille de l'eau potable. J'y pense à chaque fois. J'essaie de le faire dans mes chaudrons qui sont déjà remplis d'eau, ou encore dans ma vieille eau de vaisselle, mais parfois j'oublie et je me retrouve avec des boîtes sales à rincer. Que faire? ( Je suis devenue fatigante j'en conviens mais ça me fait du bien de le faire ) J'ai mis un gros bac en plastique sur le patio ( oui, je peux le faire j'ai un patio. ) qui recueille l'eau de pluie et j'y dépose mes boîtes de conserve qui trempent le temps d'y faire décoller les résidus. Ce matin justement j'ai sorti de mon bac trois cannes de tomates et un pot de coulis aux tomates. Secouez et le tour est joué!
Boîtes de conserve prêtes à envoyer au recyclage, eau potable utilisée, aucune.
Je jetterai l'eau souillée le long de ma haie régulièrement et mes cèdres auront des bonnes vitamines!
Bien entendu, je ne peux le faire avec toutes les boîtes de conserves. Celles de sirop d'érable par exemple auront avantage à être rincées dans l'eau de vaisselle afin que l'eau sucrée s'écoule dans l'égout plutôt que de servir à attirer une colonie de fourmis.
Voilà, de rien, ne me remerciez pas, ça m'a fait plaisir de partager!

mercredi 11 juillet 2007

Eh ben

J'arrive de faire les courses. J'ai acheté mon papier Cascade ce qui m'a amené à penser à mon blog. Me voici donc.
Je n'ai pas acheté que des rouleaux de papier j'ai aussi acheté une nouvelle auto.
Toujours constante j'ai pris soin d'acheter un véhicule qui convenait à mes valeurs.
Mon portefeuille n'ayant pas les ambitions de mes valeurs, malheureusement, je n'ai pu acheter d'hybride, j'ai donc arrêté mon choix sur une jolie Toyota Yaris.
Orange cuivré mica. Comme mes cheveux.
Très concept.
Consomme peu, comme moi. Contient beaucoup et tient bien la route. Comme moi. Logeable elle pourra même transporter mon beau vélo à l'intérieur car pour me sentir jeune je me suis acheté une hatchback. Ma Matrix l'était déjà et j'adore ça!
Voilà pour le nouveau. Si Stephen Harper tient promesse je devrais même recevoir avant la fin de l'année un beau chèque de 1000.00$ qu'on remet aux acheteurs d'autos économiques comme la Yaris.
Merveilleux, je pourrai acheter mes pneus d'hiver.
Mais entre vous et moi, ça me pue au nez de dépenser pour un char!!!!!!!!!
C'est terrible....
J'ai pourtant tourné ça dans tous les sens, j'ai besoin d'un véhicule à moteur.
Je travaille à 15 km de chez moi quand ce n'est pas à Montréal... Mes enfants vont à l'école à 25km de la maison. Les parcs de la Sepaq sont loin. Que puis-je faire?
C'est un vrai casse-tête hein...Pourtant il parait qu'en Suède le territoire est aussi grand mais au contraire de nous, les banlieusards ont une vie dans leur banlieue.
Ce matin un monsieur en parlait justement à Richard Masbourian dans la suite des choses ... Tellement intéressant, j'aurais voulu que vous l'écoutiez. En fait vous le pouvez, l'émission est sur le net je crois, ou rediffusée. On y parle de la démographie, de la natalité, de plein de choses que les gens n'ont plus envie d'entendre parce que ça fait peur et qu'on préfère parler de ces gens comme étant des alarmistes plutôt que des personnes pleine de bon sens.
Enfin...
Dans un autre ordre d'idée je vous dirai que je suis allée dans le vieux Montréal aujourd'hui, par affaire, spécifions-le. Le nombre de camions affairés à transporter des gens qui réparent, qui installent, qui rénovent, qui déconstruisent est effarant. On entend que le bruit des moteurs et des gros trucs qui piquent et martellent et qui défoncent et cognent. C'est bruyant et ça sent mauvais.
Je me demande si je verrai ce magnifique quartier en paix et serein de mon vivant?
C'est tellement beau là-bas, toutes ces vieilles pierres et ces statues témoins de notre passé. Je ne dis pas qu'il faudrait tout arrêter mais j'aurais aimé connaître le vieux Montréal comme mes petits-enfants auront la chance de le voir. En paix, beauté retrouvée.
Ce qui est bien dans le fait d'être professeur c'est d'enseigner l'univers social. L'histoire si vous préférez. Ça me permet de garder vivant dans ma mémoire ce que certains d'entre vous oublient tout naturellement faute de le pratiquer. Chaque fois que je vais dans le vieux je pense à notre histoire et j'ai hâte d'y retourner avec de nouveaux élèves et de voir dans leurs yeux une petite étincelle lorsqu'ils reconnaissent un monument dont il aurait pu être question en classe.
Contrairement à ce qu'on pense ou même à ce que je peux dire parfois, il est facile d'apprendre aux enfants. Il faut raconter et raconter....
J'ai hâte en septembre finalement. J'ai déjà plein d'idées. Mais en attendant, je vais profiter de ces moments de liberté en commençant par aller faire un tour de vélo.
Un vrai là, pas avec le vélo dans la Yaris....

dimanche 8 juillet 2007

Je suis fière de : Utiliser les papiers cascade. Uniquement les papiers cascade. Je ne comprends pas ceux qui ne le font pas pour économiser quelques sous par semaine mais qui donneraient volontier 100.00$ par année pour sauver 50 000 arbres alors que l'on sait pertinemment que : " si chaque foyer canadien utilisait un rouleau de papier de toilette recyclé par année, 50 000 arbres seraient épargnés! " Alors imaginez si on utilisait que ça!
Franchement, donnez-moi une seule raison valable de ne pas le faire.

bibconfidences

bibconfidences
Un billet récent sur le nationalisme d'Accent grave me fait réfléchir.
Ne pouvant décemment plus imposer mes pixels dans son espace de blog je prolonge ici ma pensée.
Prolongement qui prend la forme d'une réflexion sur les régions éloignées.
N'ayant pas fait de référendum sur le sujet je me vois obligée de parler pour moi seulement et non au nom de mes compatriotes d'Abitibi.
Je viens d'Amos, seule ville au Québec ayant un maire de race noire. Il a été mon professeur de religion au secondaire et lui et sa famille sont des membres aimés et respectés de notre ville.
Jamais, et ici je pèse mon mot, jamais je n'ai entendu de propos racistes à leur sujet.
Au contraire.
Il en est de même pour les quelques vietnamiens de notre ville. Appréciés et respectés.
Je n'ai eu à faire au racisme face aux noirs et autres ethnies que quand je suis déménagée ici, près de Montréal.
Ce qui ne fait pas de moi une personne innocente . À coté d'Amos il y a une réserve amériendienne. Nous n'aimions pas les amérindiens. Ils buvaient, vivaient dans un désordre total et se battaient à l'école comme des chiens enragés.
C'était suffisant pour ne pas les aimer, pour les traiter d'alcooliques et pour devenir finalement, racistes.
Je ne le suis plus maintenant, cela depuis que je suis consciente de leur passé et des problèmes graves auxquels ils font face. J'admire les efforts que plusieurs personnes de leur communauté, particulièrement les jeunes, déploient pour sortir ce peuple de leurs dépendances tout en menant un difficile combat pour la reconnaissance de leurs droits comme première nation.
Mais je ne peux que constater comme il est facile de méconnaître son voisin.
C'est facile de dire qu'on est pas raciste quand on a pas à cohabiter avec une autre ethnie. Ça le devient un peu moins quand on partage notre territoire.
La vraie victoire c'est quand on arrive à ne pas l'être tout en cohabitant.
La vraie victoire ce n'est pas juste de dire qu'on adore le spaghetti italien et le pâté chinois, la salade grecque et le riz au curry. Je sais de quoi je parle. Disons qu'en ce moment je mène un combat personnel avec moi-même et mes valeurs car je suis amenée à faire des séjours fréquents en plein coeur d'Outremont. Je cotoie les juifs hassidims et même si je n'arrive pas à comprendre comment ils font pour porter ces chapeaux en pleine canicule j'essais de ne pas les trouver fous de le faire. ( parce que moi la chaleur, sans chapeau c'est déja insupportable, alors avec...) J'aurais tellement envie de parler à cette voisine pour lui poser des tas de questions sur sa vie, lui demander des trucs parce que ses grandes filles ont l'air si obéissante, j'aimerais savoir si elle est heureuse, c'est quoi le bonheur pour elle....Mais je n'ose pas, et de ce que je sais, je ne crois pas qu'elle me répondrait vraiment. C'est dommage, tellement dommage.

dimanche 1 juillet 2007

Les robinets en laiton

C'est une invention du diable. Le pire c'est que c'est moi qui les ai installés il y a longtemps. Enfin, par moi j'entends « qui les ai fait installer ».
Je trouvais que le jaune doré du laiton se mariait mieux avec le vert limonade fraîche de ma petite salle d'eau.
Stupide femme superficielle que je suis. On est toujours punie de sa superficialité. Prenez Paris Hilton. Ou Martha Stewart.
Moi ma prison c'est le brossage quotidien avec une petite guenille et du brasso de mes robinets en laiton allègrement soupoudrés de gouttes d'eau issues d'un lavage de mains alléatoire sans essuyage sommaire de mes enfants. J'ai tout essayé; menacer mes enfants d'une coupure de câble s'ils ne passaient pas un petit kleenex sur les robinets après usage ( même sommaire ), passer moi-même avec le kleenex après eux, considérant que c'était moins fatiguant de le faire que consacrer 10 minutes par jour à enlever les taches, les faire frotter eux-mêmes les taches d'eau, ce qui n'a en rien amélioré l'allure des robinets. J'ai même dans une fièvre d'écoeurement profond, enlevé le savon de la salle de bain espérant les faire dévier vers le 2e étage pour un lavage adéquat des mains. "..." Ben oui, je sais, quel ado a besoin d'un savon pour se laver.
Bref, je suis revenue au bon sens et j'ai décidé de consacrer quelques dollars à l'achat d'une robinetterie cheapette ordinaire qui s'essuie sans problème avec de l'eau et un peu de vinaigre.
Reste à convaincre mon père de venir l'installer. Vu ma connaissance en plomberie DE MAISON, peu développée, j'hésite à me lancer moi-même dans cette tâche.
Un chum me direz-vous? Pfffffffffffff................J'ai tout essayé j'vous dis.
Pour en revenir à l'achat stupide de cette robinetterie en laiton ( cheapette aussi ) je dois dire que c'est une magnifique allégorie sur les choses inutiles que nous acquérons au nom d'une envie superficielle, pour ensuite le regretter amèrement. Le regret prend la plupart du temps la forme d'un compte de banque délesté de plusieurs dollars alors que la chose en question gît abandonnée ou molestée dans le fond d'un garde-robe ou encore, comme moi, il s'agit d'un matériel destiné à l'embellissement de notre vie ou de nos loisirs et qui, dans la réalité nous destine à un esclavage supplémentaire. Des exemples? Une roulotte, une deuxième résidence communément appelé chalet mais qui en réalité n'est que prétexte à magasiner une deuxième fois pour décorer un nouveau nid, une piscine, qu'il faut nettoyer ( mais ça, ça ne me dérangerait pas ), de nouvelles prothèses mammaires qui nous obligent à garder un corps d'enfer pour aller avec et ainsi s'abonner à un gym et suer et toutes ces choses qui coûtent cher et qu'on ne peut utiliser parce qu'il faut travailler deux fois plus pour les payer.
Bref, nous sommes drôles parfois, ce qui n'est pas pour autant prétexte à rire.
En vieillissant j'abhorre tout ce qui me donne du trouble. Tout ce qui complique ma vie. Tout genre de superficialité. Ce qui ne m'empêche pas de fondre de désir devant une paire de souliers craquants mais totalement inutiles. Le changement vient du fait que je ne les achèterai pas.
Je vieillis j'vous dis. Je deviens ennuyante. Je deviens intolérante quand j'entends les chroniqueuses de mode nous exhorter à acheter la nouvelle cuisinière à gaz viking pour le patio.
Par contre, ce qui est bien avec l'âge, le mien en tout cas, c'est que l'émerveillement demeure. L'émerveillement devant la vraie beauté, la bonté et la simplicité. Ces beautés que je n'ai pas besoin de posséder, celles qui se donnent et s'offrent généreusement. L'émerveillement est encore plus présent parce qu'élagué de toutes fatuités indésirables qui jadis polluaient mon esprit en me poussant à désirer posséder et à "montrer".
Si vous n'avez rien compris à ce que j'écris et que vous désiriez une robinetterie en laiton vous pouvez me contacter à mon adresse email.

* En cette journée de la fête du Canada j'ai une pensée pour les familles, les mères surtout, dont le fils ou la fille sont décédés en Irak. Cette traditionnelle fête du Canada revêt certainement pour eux un sens qu'ils ne lui avaient jamais donné. Je ne crois pas qu'aujourd'hui j'aurais le coeur à célébrer mon pays, ce pays où il fait si bon vivre comme tous ces hommes d'état canadiens nous le diront certainement.