samedi 14 juin 2008

LA GROSSE ET BELLE RIGUEUR

J'en ai pas. Enfin, je n'en ai pas tout le temps. Je ne suis pas rigoureuse dans ma rigueur. C'est un aveu, une confession. Mea culpa au Dieu des profs, je suis sans extrême rigueur. J'ai remarqué dernièrement, en particulier sur le blog de prof masqué que les gens associaient bon prof à rigueur. Ben voilà, le verdict est tombé. Je ne suis pas un bon prof. Ou peut-être que oui, mes élèves ne sont pas là pour en témoigner. Je n'ai jamais été rigoureuse de confession, ni avec mes enfants, ni avec mes chums, ni même avec moi. Je suis une molle, une accommodatrice raisonnable, une sensible qui ne veut jamais faire de peine ou qui flanche devant la lèvre qui tremble. La vie est déjà tellement dure je refuse d'en ajouter. Suis-je par conséquent quelqu'un qui n'a aucune autorité? Ben non, on ne le dirait pas. Dans ma classe ce n'est ni le bordel ni l'armée. C'est juste comme la vie, des fois c'est bon, des fois c'est difficile. Je fais du cas par cas, j'y vais au pif, je fais des bulletins adaptés dans ma tête pour tout. Je me mets toujours à la place des enfants, je regarde leurs yeux et leurs soucis et si les deux me semblent lourds j'essais de comprendre ce qu'ils vivent avant de juger et de sévir. Je donne peut-être trop de chances, peut-être... J'ai essayé de changer mais je n'y arrive pas. J'ai une confiance quasi inébranlable en l'enfant et sa bonne foi. Parfois je suis déçue, mais la plupart du temps j'arrive à instaurer en classe un climat harmonieux où les plus sages influencent positivement les plus agités. Ma mollesse me sert parfois, surtout avec les enfants récalcitrants ou heurtés par des années de confrontation avec l'autorité. Il n'y pas vraiment de tentative de contrôle de ma part. Je suis curieuse de chaque être humain et en particulier les enfants parce qu'ils sont si vrais. Un exemple pour illustrer simplement ce charabia? La gomme. La gomme est un excellent exemple de ma mollesse. Dans notre code de vie à l'école, une balise est inscrite noir sur blanc. Pas de gomme à l'école. Si gomme il y a, on peut donner un papier-truc du genre avertissement négatif et laisser des traces écrites qui obligeront le parent à signer ce code de vie. Je trouve ça inutile. Ça m'apparaît tellement énorme... Je leur demande de jeter leur gomme poliment, ils s'excusent tout aussi poliment et la jette. Il arrive oui, que je doive le leur demander plus d'une fois dans l'année. Mais ce n'est rien comparé au nombre de fois où la directrice demande le silence aux profs en assemblée générale. Je réserve mes écrits au code de vie pour des fautes que je juge plus graves et plus dommageables au bien-être de l'élève et des autres. Je n'ai rien contre les gens rigoureux à la lettre, mais le contraire est faux. On me juge souvent, je le sens. J'aimerais bien qu'on me sacre patience avec mon moi-même et qu'on se mêle d'affaires autres que les miennes. Le prof est par nature un genre particulièrement contrôlant et une partie de sa journée se passe à trouver des trucs pour contrôler mieux et plus. EN GÉNÉRAL. C'est correct, chacun gère sa classe et sa vie comme il l'entend. J'aimerais bien qu'on me donne le même droit cependant. La rigueur et la morale de droite ont envahi nos vies. Dans tout...dans l'environnement, dans l'éducation et pourtant je vois chaque jour des "infractions" à ce beau code de vie qu'on se plaît à afficher. Que d'hypocrisies... Ça me fait suer un brin. Et j'aime pas la chaleur. Ne pas être rigoureuse est un signe de faiblesse m'a-t-on déjà dit. C'est possible, je suis une faible donc. Je ne m'en fais pas pour moi, je survivrai à ça. Le roseau ploie, le chêne casse. Mais à tous ces profs hyper contrôlants allez donc voir dans vos classes si vos élèves mâchent de la gomme, assumez votre goût du contrôle et voyez mes qualités au lieu d'anticiper mes bourdes. L'intransigeance envers les autres cache souvent une insécurité maniaque et malheureusement cela corrompt l'atmosphère. Ça m'empêche de respirer et respirer est un droit reconnu à tous, fake, ceux à qui je pense, (pas vous là) arrêtez de me pomper l'air.

jeudi 5 juin 2008

L'éternel combat des femmes

Ça ne commence pas à vous tanner de voir les caricatures des gars qui bavent devant Julie Couillard? Moi si. En tout cas, si les jeunes filles qui s'habillent sexy croient posséder un certain pouvoir, elles ont raison.
Elles possèdent le pouvoir de se faire remarquer beaucoup plus que toutes les Julie Payette de ce monde.
Moi je ne me rappelle pas qu'on ai parlé d'une femme pour son intelligence ou ses réalisations professionnelles autant que l'on parle de Julie Couillard et de son décolleté. Et je ne me rappelle pas qu'aucun homme politique n'ai été autant critiqué à propos de la moindre petite ligne fripée de sa peau que ne l'a été Hilary Clinton.
Juste comme ça, en passant, j'ai jasé avec deux fillettes assises sur un banc d'une cour de collège privé. Elles faisaient la moue en regardant les garçons grimper dans l'espèce d'araignée qui trône au milieu de leur espace de jeux.
Depuis le printemps et le port de leur jupette obligatoire elles ont cédé tout le terrain aux garçons qui eux ,portent le bermuda, vêtement bien plus adapté aux jeux physiques que la jupette.
Elles n'aiment pas la jupe, ce sont des garçons manqués... Elles n'ont pas le choix, pour les filles c'est la jupe, pour les garçons, le bermuda.
Bien entendu la jupe c'est plus pratique si on veut faire carrière dans les évènements. Mais elles ne sont pas encore perverties à ce sport, elles ne veulent que jouer avec leurs camarades et grimper au sommet...Elles apprendront bien assez tôt que la jupe et le décolleté peuvent aussi propulser une fille au sommet.
On est encore bien loin de l'égalité entre hommes et femmes...et ça commence à la cour d'école.

lundi 2 juin 2008

The Savages*lien*

Autre film. Je suis chanceuse, deux films de qualité deux soirs de suite. J'ai touché le pactole!
Celui-ci est d'un réalisme assez dur. La vieillesse y est montrée sans complaisance. Ça m'a fait penser qu'un jour j'ai été jeune. C'était il n'y a pas si longtemps. Puis sont venus les enfants, le stress, les séparations, les soucis et je me réveille vieille.
Je suis passée sans avertissement, de l'espoir à la fatalité. En ce moment, je survis sans plus d'espoir, en attendant que ça passe et que finalement, je cesse de respirer.
C'est comme si les rêves étaient passés go sans réclamer vie.
Je joue mon tour et je reviens sans cesse deux cases derrière en payant l'impôt. J'imagine que quand j'aurai cessé de me faire prendre à ce jeu, je devrai avancer jusqu'à la case hôpital. C'est un jeu de Monopoly très répétitif et l'Atlantic Ave. est bien au-dessus de mes moyens.
C'est fou comme le temps qui passe peut nous surprendre sans crier gare.
Mon truc de survie lors de ces heureuses pensées sont légions. La musique en est un, kate Bush dernièrement, l'art sous toutes ses formes, surtout le design et le scrapbooking parce qu'ils se renouvellent tous les jours et qu'ils s'inspirent de notre quotidien.
Une visite chez un bon libraire ou chez Omer D. pour y voir couleurs et papiers. Tout ça me donne le goût de créer, de me renouveller, de me botter le derrière pantouflard pour me remonter un brin l'estime et prendre les choses à la venvole!

dimanche 1 juin 2008

Lars et l'amour en boîte*lien*

L'histoire de Lars, ce gars qui a tellement peur d'aimer et d'être aimé qui se commande une poupée gonflable sur le net. Tout dans ce film m'a ému.
Les personnages, les femmes en particulier, habillées pour la plupart comme ce que plusieurs qualifieraient de chienne à Jacques...et pourtant...sous leur tricot et leurs chandails en coton ouaté se cache toute la sagesse du monde.
La bonté d'un village, la simplicité d'une vie modeste.
Peut-être parce que je viens d'un endroit un peu comme ça...ou que j'en rêve. Peut-être parce que la solitude me tue tranquillement.
J'aimerais faire ma valise et rentrer dans ce film. Comme ça.