mardi 28 avril 2009

pit,pit

J'aime beaucoup me réveiller au chant des oiseaux. Je regarde paresseusement l'aube se diluer dans la nuit et finir par s'installer en maîtresse lumineuse. Étendue dans mon lit, je vois dans la toile pâle de ma fenêtre, l'ombre chinoise d'une immense branche d'arbre. Rarement elle est immobile. Elle suit le rythme doux du voilage de mon rideau qui palpite. Puis, les oiseaux se réveillent. Il me semble alors que ce petit peuple ailé soit composé de nations souveraines qui cherchent à se faire reconnaître par autant de pépiements différents qu'il y a de jeunes pousses sur ma branche d'arbre.
Je pourrais être dans un pays exotique ou dans une forêt centenaire, le bruit serait le même.
Il faut être à l'écoute au bon moment, car ils ne s'accordent que peu de temps pour leurs vocalises. Les nécessités de la vie les rappellent rapidement à l'ordre et leur ode au jour naissant s'évanouit peu à peu. Ce mouvement mélodieux de la nature est parfois entrecoupé d'une puissante fanfare, ce sont les outardes qui avec fracas, annoncent leur passage vers le Nord.
Ce bruit ancestral me fait toujours le même effet. Une nostalgie envahissante, l'ennui de mon pays plat, l'obligation de fermer les yeux pour retenir les larmes qui toujours débordent du contenant, bien trop étroit, d'émotions permises.
Une fois le passage de cette armée courageuse effectué, un silence respectueux s'entend et, pit par ci, pit par là, le droit du citoyen se fait à nouveau entendre. Je peux me lever, le monde, le mien, est à nouveau en marche.

dimanche 19 avril 2009

byebye

Pas d'ici, même si je fais beaucoup d'absentéisme je ne songe pas à fermer mon adresse. Nope, mon bye bye s'adresse à mon école. Je suis en surplus ai-je appris cette semaine.
On ferme deux classes et malheureusement, je dois lever les feutres.
J'ai beau avoir 47 ans, mon statut de montérégienne de moins de dix ans fait de moi une fragile candidate à la stabilité dans le milieu de l'enseignement. Je me croyais après 8 ans d'errance enfin affiliée à une école, à un groupe de collègues, à une petite ville sympa pas très loin de Montréal, et ben non. Remarquez que malgré mes deux ans de contrat et mon année à ce poste, donc, trois années au même endroit, je n'ai pas encore vu tous les profs. Une entre autre, qui sera en congé pour la quatrième année tout en gardant son poste dans mon école. Maternité et garde d'enfants paraît-il. Pourquoi moi au bassin et pas elle à son retour? Équité semble-t-il.
Et bien l'équité aura raison de mon engagement, de ma passion et de mon goût pour le bénévolat.
L'an prochain, je choisirai une école près du pont, j'apporterai mon sac d'école (au lieu des 56 caisses que je devrai rapporter au mois de juin, de mes 9 petites bibliothèques et du même nombre de chaises de lecture du coin du même nom...) et s'il y des saletés sous le bureau, le concierge s'en occupera.
J'abandonne la soutane définitivement. Je proscris le mot dévouement de mon vocabulaire pour le remplacer par professionnalisme. J'enseignement bien et correctement mais dorénavant je vais garder mon dévouement pour les miens, d'enfants, et pour moi-même personnellement.
S'investir comme je l'ai fait pour être mise dehors de mon milieu par l'inexorable inhumanité du système scolaire remet les pendules à l'heure. Personne n'est irremplaçable et personne ne me regrettera plus de quelques jours.
C'est comme ça.
Je pourrai faire mon travail d'enseignante tout aussi bien dans les heures prescrites par la ministre (you bet) et je m'occuperai de remplir le reste de ma journée avec des occupations toutes aussi agréables.
Amère la madame? Probablement un peu. Je me sens aussi flouée car j'avais renoncé à faire une demande de poste à poste pour Montréal *J'y déménage* car j'étais attachée à mon école et à mon milieu. Et voilà que la date pour le faire est passée et que je suis dehors. (Avis aux candidates montréalaises désireuses de venir enseigner sur la rive sud, y aura une place à échanger l'an prochain). Je ne sais pas dans quelle école je serai l'an prochain.... Deux déménagements en juin au lieu d'un ça me fait beaucoup.
Mais bon, faut le faire au jour le jour....
Alors voilà pour les nouvelles, en espérant que ça se passe mieux chez vous!

Au revoir
©.