dimanche 19 août 2007

Retour

Vacances merveilleuses, le soleil, l'évasion, l'immensité de l'océan, son mouvement, l'horizon, j'aurais voulu y rester toujours.
La réalité, la mienne, se trouvant plus près du Richelieu, me revoici à mon clavier.
La Presse et mon café, la radio et mes pensées, je retrouve ma vie.
Je lis Patrick Lagacé et j'ai une certaine irritation à lire une fois de plus que les montréalais sont un peuple et les banlieusards des piques-assiettes. On leur vole " leurs stationnements ", leurs "rues". C'est à croire que les gens du 450 comme certains montréalais nous désignent ont une tare pire que le kirpan à la ceinture.
Je ne me savais pas si différente des montréalais...
Faut croire que le racisme ne se contente pas d'émerger à la vue d'une peau noire ou d'une prière pas catholique, il se manifeste aussi devant un indicatif régional autre que le 514. Nous ne sommes pas si loin du populaire adage voulant que les immigrants soient des voleurs de "job".
Mon café refroidit.
Plus qu'une irritation, de la colère à la lecture de cette lettre écrite par une dame qui, faute de stationnement dans ce même bunker montréalais, ne peut accompagner son mari âgé à son traitement de chimiothérapie.
Je connais tout à coté de l'hôpital St-Luc tout un tas de condos qui vendent des stationnements au prix de 30 000$ et qui sont vides à soupirer alors que des gens malades partent de leur banlieue honteuse en auto faute de moyen de transport en commun inexistant chez eux et n'ont aucun endroit ou se garer une fois arrivés. Ne pourrait-on pas trouver un arrangement avec ces requins de la finance que sont les promoteurs immobiliers?
Mon café est froid, je pense trop.
Avais-je oublié tout ce qui ne tourne pas rond ici et ailleurs parce que j'étais en vacances.
Je vais aller voir le temps qu'il fait à Ogunquit. Je commence à apprécier la météo.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai l'impression qu'en ne lisant pas les journaux, non seulement je ne vois pas ces horreurs, mais qu'elles n'existent pas.

À une certaine époque je devais prendre plusieurs taxis quotidiennement. Les chauffeurs lisent tous le Journal de Montréal (pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un ramassis de potins et de faussetés).

À chaque fois que je montais dans un taxi, le chauffeur me parlait d'un meurtre commis la veille et faisait et s'en scandalisait. Un jour, j'ai répliqué au chauffeur que ces meurtres n'existaient pas.

En guise de réponse il m'a montré la première page du journal. Je lui ensuite demandé si en 30 ans de service il avait vu un seul de ces meurtre. Il m'a répondu non.

- Alors, vous voyez bien que ça n'existe pas.

Il a dû me considéré comme dérangé.
Peut-être avait-il raison.

Accent Grave

Magrah a dit…

accent grave: "Montréal, Montréal... c'est même pas vrai, ça, Montréal... c'est des histoires à ma grand-mère, ça, fou malade!" (citation extraite d'un sketch de RBO)

Bibco: La protection du territoire fait parti de nos instincts les plus primaires, directement extrait de notre cerveau reptilien! Le mieux serait peut-être de suggérer aux chialeux de pisser autour de leur parcomètre pour délimiter leur territoire...

;o)

Une Peste! a dit…

J'ai eu ce même agacement à la lecture du même article, ce matin.

J'avais presque envie d'écrire à ce journaliste pour lui proposer de me lancer des roches: dès fois que cela lui ferait du bien de ventiler sa grogne de nous voir - bin d'autres, parce que moi je travaille dans l'Autre direction" .. - miiichants 450 pollueurs, envahir SON territoire.

Qu'il soit outré de s'être fait fourguer une contravention, ok.
Mais que dois-je comprendre de son texte?

Que les contraventions pour stationnements, elles ne devraient être remises qu'aux banlieusards perdus sur l'Ile un soir de semaine? Vu qu'ils nous faut payer d'une quelconque façon ce très grand outrage qu'est celui d'avoir traversé leur pont.

Eh bin.
Mille pardons de faire rouler leur économie.

Il devrait prendre des z'omégas 3, c'est excellent pour l'humeur.
;-))

bibconfidences a dit…

Accent grave, si je ne voulais pas m'inquiéter je devrais me contenter de la météo, et encore, même elle n'est plus fiable!
Magrah, première visite ici je crois? Reviens vite, ton commentaire plein de vérité m'a valu un fou rire et j'adore commencer ma journée comme ça!
Une peste, j'ai entendu des commentaires dans mon entourage hier, c'est fou ce que ça peut provoquer...pas difficile de s'imaginer pourquoi il y a des guerres... Même problème de territoire à des dimensions plus larges, mais le fond du problème demeure le même...Je trouve ça fou.

Anonyme a dit…

j'avoue que lorsque que je restais à Montréal ce qui m'agacait le plus de cette séparation par les ponts c'était d'entendre un Lavallois ou quelqu'un de Longueil dire qu'il habitait à Montréal. Quand je demeurais sur le Plateau je ragais le samedi de voir ma rue remplie de voitures de gens qui une fois la fin de semaine venue venait magasiner sur la rue Mont-Royal. C'est un peu vrai aussi que les banlieusards ne paient pas de taxes à Montréal mais en profite pour y travailler ou y sortir la fin de semaine

Une Peste! a dit…

Y-Man,

"C'est un peu vrai aussi que les banlieusards ne paient pas de taxes à Montréal mais en profite pour y travailler ou y sortir la fin de semaine."

Justement.
1. Travailler pour quelqu'un, à moins que je me trompe, rapporte à cet employeur plus d'argent que cela n'en coûte. Sinon, les entreprises montréalaises feraient faillites, non pas?

Elles sont gagnantes. Et par la bande M'sieur le Maire et ses services supp. qu'il peut offrir avec les taxes foncières (et autres) qu'elles paient.
Ainsi, Monsieur 450 fait rouler l'économie de Montréal.

2. "Y sortir la fin de semaine". Idem raisonnement. Lorsque Madame 450 dépenses ses kopec$ dans les magasins, restos, cinémas, boîtes de nuit de Montréal .. c'est l'économie qu'elle fait rouler.

Et on voudrait taxer ces gens afin qu'ils puissent avoir l'honneur de dépenser leurs argents à Mtl?
Une carte de membre avec ça?

;-DDD

On se croirait chez Cosco.

Anonyme a dit…

@ Peste je crois que j'ai réveillé la fibre banlieusarde en vous. Le problème avec l'étalement urbain c'est que les infrastructures des villes sont beaucoup plus sollicités que les infrastructures des banlieues. Des camions 18 roues à Montréal font partie du quotidien, dans les banlieues c'est plus rare. De plus ces gens qui viennent des banlieues ne paient pas de taxes à Montréal ne contribuant pas aux renouvellement des infrastructures. Vous mentionnez que le seul fait que les banlieusards font vivre l'économie de Montréal et les commerces qui paient des taxes n'est pas assez pour remplir ce manque à gagner ... et ici je ne parle pas non plus de l'impact de la pollution des voitures des banlieusards (plus souvent de Mini-van que des Yaris) qui voyagent seul dans leur véhicule et qui mettent au bas mots 45 minutes de voyage jusqu'à leur travail.

bibconfidences a dit…

Si la ville de Montréal n'avait pas été encerclée par l'eau elle aurait pu se développer et la banlieue aurait été moins "envahissante". En attendant, la ville de Montréal déploie très peu d'efforts pour offrir une solution au logement déficient. Je viens d'une ville séparée en deux par un cours d'eau et ma foi je ne peux même pas imaginer que ma ville aurait pu être amputée de moitié à cause d'une rivière.
C'est vrai que les ponts sont utilisés par les gens de l'autre coté de l'île, mais ces gens viennent aussi faire rouler l'économie de cette même ville. Il faudra un jour ou l'autre trouver une solution qui arrange tout le monde.

bibconfidences a dit…

Tes commentaires Y-man sont pertinents. Mais je persiste à dire que cette ségrégation des peuples riverains est ridicule et nos élus devront se rendre compte que s'ils veulent continuer à développer Montréal à la hauteur de leurs ambitions ils devront aussi donner de l'espace pour y vivre, des transports en commun pour s'y rendre et y circuler, parce que pour le moment on y va pour tout un tas de choses sauf ça.

Une Peste! a dit…

@Y'man,
Ce sont vos chiffres. Ce sont mes chifrres. Moi je pense que oui, les banlieusards font vivrent Montréal. Que sans eux, ce serait vide et moins prospert.

Vous croyez que leur apport n'est pas suffisant. Ok. C'est votre idée.

Maintenant.
J'habite trop loin de Montréal pour être considérée comme une "banlieusarde". Ma ville et les villes environnantes ne sont pas dites: villes dortoirs. Désolée si cela vous attriste de ne pas pouvoir vous servir de cet élément pour argumentaire. ;-DD

Je vis presque au centre de ce très beau Québec, travaille aux limites des Cantons de l'Est (MRC d'Acton), et ne vais jamais à Montréal. Pas que je n'aime pas. Au contraire, il y a des coins super chouettes. De beaux arbres, des rues tranquilles et tout, et tout. Je trouve charmantes ces ruelles ..
Peut-être même qu'un jour, j'irai.

Mais.
Je trouve tout de même agaçant ce snobisme montréalais. À croire qu'hors de Montréal point de salut. Qu'il faille y vivre, y payer de mesquines contraventions et surtout y payer des taxes et ainsi avoir le bonheur de s'afficher comme une race à part.

Dans un party, en moins de deux, le montréalais présent s'est organisé pour s'afficher comme tel. Haut et fort. On est chanceux, il daigne se joindre à nous.

Ppfft.
Tout de même. Il n'a pas gagné une médaille olympique; il n'a pas trouvé un vaccin conte le cancer; et je ne crois pas davantage qu'il soit en contact outre-tombe(s) avec Jeanne-Mance ou Chose de Chomedey lui ordonnant de défendre Ville-Marie contre les féroces 450-du-patio.

Montréal, Boucherville ou Upton, ce ne sont que des territoires. D'la roche.
Nous sommes bien plus que cela. Sans vouloir démagogiser (quoique ..;-))) et comme le dirait ma mère: << Ma petite, dans la grande histoire de l'Humanité, est-ce que c'est vraiment si important? >>

Le nombre de fois où elle a réussit a me convaincre de ne pas aller à une sortie avec cet argument!! ;-DDD

Cheers!

Une Peste! a dit…

Chiffres, contre, elle a réussi ..

Mes excuses pour les erreurs. :-(

Zoreilles a dit…

Je viens de te lire, Bibco, ainsi que tous les commentaires qui ont suivi. Je comprends bien les arguments qu'on expose, d'un côté comme de l'autre et la seule conclusion à laquelle j'en viens, c'est celle-ci :

De mon Abitibi-Témiscamingue, oui, là exactement où ta rivière Harricana (et le pont) sépare (et unit) ta ville natale en deux, ben, comment dire... Je me sens tellement dans un autre pays que celui que vous décrivez. Ce n'est pas un reproche, c'est juste qu'il y a la réalité des 514, des 450 et personne ne se soucie qu'il y a aussi des 819.

Et pour montrer jusqu'à quel point notre réalité est différente, ici, dans un party, le Montréalais, il fait tout ce qu'il peut pour qu'on oublie qu'il est... Montréalais!

bibconfidences a dit…

Zoreilles, c'est peut-être pour ça que ça me surprend et m'agace tant cette séparation du territoire... celui d'où je viens, le tien est si vaste, peut-être pour ça que je ne me sens pas avare ni protectionniste de terrain...en tout cas, le fait est que c'est un problème, à un point tel que je sentais moins la différence entre moi et les montréalais quand j'habitais à Amos, c'est ben pour dire.
Et on aurait intérêt à s'inspirer des 819 et de tous les autres ...

Elle a dit…

Je viens d'atterir sur ton blogue. Premier billet intéressant, pertinent et littérairement bien.
:)
A+

bibconfidences a dit…

Merci l'indécise, tu reviendras, l'aérogare est vaste! À propos, pour l'appréciation, je dois aussi verser des "royalties" à mes lecteurs réguliers, les mots: intéressant¸et pertinent s'appliquent aussi à leurs commentaires et je les en remercie!