jeudi 12 mars 2009

Le printemps

Moi le printemps est arrivé tôt dans ma classe.
Il s'est pointé le nez lentement et a éclos définitivement au retour de la relâche.
Je vous explique. J'ai perdu trois élèves. Trois élèves qui étaient assez problématiques pour se retrouver dans des classes spéciales. Pour qui connaît le milieu de l'éducation, il vous sera facile de vous imaginer à quel point c'était difficile.
N'empêche qu'une de ces trois élèves me manque, contrairement aux deux autres, elle n'est pas partie de notre chef si je peux m'exprimer ainsi, mais a été déplacée par la DPJ.
J'en ai été désolée car je sentais que je faisais beaucoup pour elle même si coté comportement c'était lourd à gérer, mais au moins, je lui apportais du positif, ne serait-ce qu'au niveau relations humaines.
Alors voilà, je me retrouve cette semaine avec 22 cocos, aucun cas diffiicle de comportement, je peux enseigner, je peux quitter l'école le coeur léger, je peux dormir sans rêver à ce que j'aurais dû faire et ce que je n'aurais pas dû et j'enseigne comme jamais je n'ai pu enseigner depuis le début d'année.
Ma direction a été soutenante, a tenu son bout face à la machine sans coeur qu'est la commission scolaire, notre psycho-éducatrice s'est investie à fond et moi j'ai survécu.
Je souhaite à tous les profs une classe "normale" comme celle que j'ai maintenant. Oh, j'ai encore des "tannants, des TDH, des enfants très faibles au niveau académique, mais c'est la vie ça. Et je suis prête à m'investir pour eux car les parents reconnaissent le problème, la plupart des parents de ma classe sont présents dans notre vie de classe et les autres ne sont pas du tout hostiles. "J'ai de bons parents" et c'est formidable.
Je vous le dis, je suis aux anges.
Même le bulletin à venir me stress moins!
J'ai gagné mon ciel et aujourd'hui je pars travailler le coeur léger.
Ce que je me demande, c'est pourquoi ce n'est pas toujours comme ça? Il paraît que malheureusement, les cas TED sont de plus en plus nombreux et ces enfants grossiront les cohortes d'élèves. Les cas d'enfants en déficit d'attention ne font que s'additionner eux aussi et que ce soit le médicament ou une structure de classe différente qui soient la solution, nous ne sommes pas équipés comme prof pour faire face correctement à trois ou quatre élèves de ce genre dans notre classe, à moins qu'ils ne soient suivis par un médecin.
Je ne m'embarquerai pas dans le difficile débat des médicaments et j'arrête ça dret là. Je ne suis pas médecin.
Alors si nos classes deviennent des laboratoires ou des lieux où il faut " accueillir la diffénce" et bien il faudra reformer les profs et s'attendrent à des résultats moindres coté apprentissage.
Moi quand je vois Mâme Courschesne déblatérer sur la qualité des profs au public qui est aussi bonne que celle du privé je m'étouffe... Ce ne sont pas les profs qui sont au coeur du problème, c'est la clientèle. C'est mon opinion qui vient directement du terrain, de la tranchée même!