dimanche 22 juillet 2007

À trop vouloir

Je me trouve plate ça pas de bon sens.
Je vais chez Renaud Bray et je regarde les magazines, il y a là un choix très grand de titres et d'articles qui m'interpellent et malgré ma prétention à une certaine curiosité intellectuelle, je ne choisis rien. Même pas le magazine qui présente des écrivains qui écrivent pour sauver la plantète. Rien, pas même une belle revue sur les relations parents ados ( mère ingrate que je suis ). Je me trouve douée d'inculture et prétentieuse à souhait de me croire un tant soit peu intéressée par l'actualité.
Je réalise que le Sélection Reader's Digest est la dernière lecture cultivée que j'ai faite depuis des semaines, à part la presse bien sûr. Mais même cette dernière... J'y lis Foglia et l'Actuel. Mes neurones doivent s'atrophier ou dépérir d'ennui c'est certain.
Même chose coté sorties. Je suis à Montréal depuis quelques jours. Tout à coté du centre-ville dans cette petite oasis kasher qu'on nomme Outremont.
À quelques pas de tous les festivals et spectacles que cette belle ville annonce à tour de bras.
JE NE SUIS PAS ALLÉE NUL PART.
Si on m'avait prédit cela quand j'habitais en Abitibi je vous aurais rit au nez.
Pas le goût, trop fatiguée quand arrive l'heure de " festiver" je reste là, assise sur le balcon à regarder passer les braves qui ont l'énergie de s'épivarder le soir venu.
Je vais vous dire: je me désole. Une partie encore vivante en moi sent ses tissus se regénérer et ses cellules se reproduirent jour après jour, signe que je ne suis pas morte, mais l'autre bout de ma personne me semble nécrosé à souhait et ne répond à aucun de ces appels à la joie de vivre que sont ces ressemblements populaires.
Comment se fait-il que moi qui se dit heureuse et aimant la vie je n'ai pas vraiment envie de me mêler à tout ce beau monde qui profite vraiment de ce que la vie leur offre?
Je vais au parc, je m'extasie devant la fontaine tout en souhaitant à chaque fois m'y baigner dans le plus simple appareil, je regarde les gens qui s'y promène, je fais mes courses et je reviens vérifier où en est la lumière à travers les arbres de ma rue.
Et ça me convient tout à fait.
Un film, Harry Potter, un lunch avec une amie aimée, mon tour de vélo sous les arbres à tous les matins dès l'aube, ma semaine a été ainsi remplie d'émerveillement et de joie.
Je m'en veux de ne pas profiter plus de tout le reste...De ne pas lire plus, de ne pas enrichir mes connaissances davantage. Mais j'ai pas le goût. Je ne suis même pas allée au marché Jean Talon encore...C'est terrible de ne pas aller au marché, de ne pas profiter des petites épiceries fines, je sais que je devrais essayer toutes sortes de trucs, goûter de nouvelles saveurs, mais j'ai juste envie d'un hamburger mayo piment fort ou d'un sandwich aux tomates toasté avec mayo à l'huile d'olive et beaucoup de poivre. Même chose pour les restos. J'avais une liste longue de même ( écartez vos deux bras comme si vous imitiez Jésus sur la croix; c'est ça, longue de même. ) de restos à essayer en vacances. Rien, niet, je vais chercher ma sauce chez Italissimo et je la mange avec des bucattis devant la télé en écoutant la troisième reprise d'Atlantis et de la porte des étoiles. That's it, that's all. Heureusement j'ai encore le goût d'aller au club vidéo. Je crois que je vais me relouer sous le soleil de la Toscane pour la troisième fois. Ce film me fait du bien.
Ça vous arrive parfois d'être au neutre bienfaisant? Partout je lis des suggestions de sorties, de randonnées, de voyages, de lectures, de pièces de théâtre... Ça nous tombe dessus quotidiennement, ça vient de la radio, des journaux, des magazines ( j'en lis quand même des fois) ou tout simplement des autres...C'est comme s'il fallait tout faire, tout voir, tout acheter pour vraiment profiter de la vie.
Et si on ne le fait pas, il arrive quoi? J'ai peur de recommencer l'école et d'avoir raté mon été, j'ai peur de mourir et de me dire : j'aurais du, j'aurais donc du. Mais j'ai pas assez peur pour me bouger le derrière, juste pour me le dire.
Je crois que je n'arrive plus à tout gober. Je n'ai plus l'énergie pour ça. Je sais que c'est ok, mais j'ai encore ce maudit réflexe de croire que j'ai manqué quelque chose alors que je me suis tout simplement donné le temps.

8 commentaires:

Mme Prof a dit…

Je vis également la même chose. Et j'ai compris une chose par contre suite à l'été passé. En gros, je m'étais organisé pour passer les 2 semaines du festival d'été de Québec chez des amis, assez éparpillée chez chacun pour ne pas leur tapper sur les nerfs, j'avais organisé mon horaire et choisi tous mes shows...2 semaines non-stop.
Je suis partie en plein milieu de la moitié des shows, je suis partie pour la Côte-Nord 1 semaine plus tôt que prévu et manqué les shows qui auraient dû être de ma vie, prête à tout pour ne pas les manquer. Pourquoi?
J'en avais simplement marre. Je voulais simplement ne rien faire.
J'ai compris que les meilleurs moments que je vivais n'étaient plus ceux que je pourrais raconter à mes petits-enfants en me sentant COOL (j'ai vu tel show, j'ai fait telle chose, j'ai parlé à telle personne...), mais plutôt de chercher en moi mon énergie parce que je l'ai tellement éparpillé dans les dernières années que je suis épuisée comme une tite vieille de 90 ans...

Le Voyou du Bayou a dit…

Pourquoi tu t'achèterais pas un hamac? Je pense que faire du hamac, c'est une des choses les plus le fun qui existe sur terre... On a l'impression de rien faire, mais de profiter de son été en même temps. C'est une combinaison gagnante!

bibconfidences a dit…

Je pense que c'est une autre façon d'être gourmande...Mais on finit par avoir un trop plein, comme avec la nourriture...
Pour le hamac j'y ai pensé, mais il faudrait que je teste parce que j'ai un peu peur des hauteurs.
Mais c'est vrai que ça doit être reposant avec un air de vacances...

Medic a dit…

welcome to the club

Anonyme a dit…

Pour le hamac, j'ai trouvé le meilleur des mondes...
Il repose sur un socle : donc déplacable même s'il y a absence d'arbres.
Il est attaché par 4 points : donc pas de danger de balancer, ce qui élimine le vertige.
50$ : acheté au loblaws. Cependant, c'est pour les personnes pas trop grandes (mon chum déborde) ni trop lourdes (moins de 200lbs je dirais). Ce qui fait que personne ici peut me l'emprunter!!

bibconfidences a dit…

Hello du kilt! L'été se passe bien?
Marâtre, je mesure 5'9'' ...

Zoreilles a dit…

J'ai le même problème : vouloir tout faire et en même temps, prendre la vie du bon côté. C'est peut-être qu'on mord dans la vie?

Le film « Sous le soleil de Toscane », a été une découverte pour moi, un vrai bonheur. Le seul que j'ai loué une deuxième fois.

Anonyme a dit…

Je vous félicite pour votre ténacité et votre persévérance car en effet, ne rien faire est une activité que peu de gens réussissent à exercer. Si ne rien faire, quand on a rien de prévu, ne demande aucune habilité, pratiquer la farniente tout en combattant une certaine « conscience » ou au détriment d'un programme qu'on a soi-même élaboré relève de l'exploit.

J'en serais incapable. Par paresse ou manque de volonté, je pratique l'activité continue et parfois ça me décourage. Vous êtes donc, en ce domaine, un modèle à suivre!

Accent Grave