dimanche 16 décembre 2007

Noël et indulgence

Le monde manque d'indulgence. Le mot lui-même est rarement utilisé de nos jours. Avoir de l'indulgence pour nos voisins, nos connaissances, nos collègues, nos élèves pour ceux qui en ont, nos conjoints ou nos enfants. Pour nos parents et nos patrons.
Pour nous-mêmes c'est déjà fait, la psycho pop n'arrête pas de nous le dire; il faut savoir se pardonner.
Pourquoi si peu d'indulgence envers les autres? Peut-être que notre seuil de frustrations et de stress psychologique est dépassé? Peut-être que chialer nous conforte dans nos certitudes chambranlantes ou sur notre valeur personnelle?
Soyons indulgents, polis et affables. Ça ne changera peut-être pas le monde mais...

Je m'ennuie de mes Noëls d'antan. D'avant, de quand j'étais petite et de quand j'avais des petits. J'attends encore l'émerveillement qui ne vient plus, sauf quand j'écoute le Père Noël de la 34e rue ou que je lis le Prince heureux, ce merveilleux conte d'Oscar Wilde.
J'ai beau dire et beau faire, je l'attends en vain jusqu'au 24 à minuit, j'ai foi en lui et je l'espère. Mais il n'arrive plus.
Qu'est ce que je lui ai fait pour qu'il passe tout droit sans s'arrêter chez moi?
Mon sapin est pourtant bien décoré, les couronnes fixées aux fenêtres, les cadeaux brillants enveloppés sous le sapin, les bougies miroitent doucement.
Mais pourquoi ne vient-il pas?
Il est venu chez moi pourtant, il connaît le chemin. Il est venu l'année où pour faire croire à mes enfants déjà un peu trop vieux que le Père Noël existait, nous étions montés sur le toit pour faire du bruit et laissé des traces de neige mouillée au pied du sapin.
Il est venu pour m'apporter des cartes de Noël fabriquées dans du papier de couleur et de vieux bouts de papier d'emballage.
Les petites têtes châtaines qui s'inclinaient doucement devant les maisons du village sous le sapin pour vérifier qu'un lutin n'y était pas caché sont maintenant trop pleine d'idées reçues pour croire encore aux contes de fées.
Les yeux brillants qui s'illuminaient devant le calendrier de l'avent sont désormais fixés sur l'écran d'ordinateur où défilent des blagues et des clips de youtube.
Il était là quand nous étions une famille unie qui ne se préoccupait pas de savoir avec qui les enfants fêteraient Noël cette année là.
Bien sûr, c'est encore Noël et son cortège de surprise, la douceur des nuits ouatées de neige et le plaisir de donner. Les chants de Noël et les pâtés au poulet.
Mais, Oh mon Dieu... comme j'aimerais que l'émerveillement repasse par chez moi encore une petite fois...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh! ma bibcocotte! L'émerveillement de Noêl, il est dans tes yeux à chaque fois que tu regardes ces petits, qui ne sont pas les tiens, que tu aides à faire grandir. A chaque fois que tu regardes, gourmande, ton amoureux. A chaque fois que tu penses à tes enfants, te rappelant les souvenirs bons et moins bons. Et à chaque fois que tu sors la pelle pour déneiger ton entrée!
Je te souhaite, ma belle amie, de te laisser envahir par l'esprit de Noel, afin qu'il chasse cette mélancolie qui semble t'avoir envahie. Et promis, dans le temps des fêtes, on vous invite pour un Egg nogg!

bibconfidences a dit…

Mercixxx

Anonyme a dit…

C'est pour ça que je m'ennuie d'enseigner en maternelle. Je m'ennuie de voir des yeux émerveillés croire mes sottises de Noël auxquelles je finis presque par croire à force de les dire avec conviction.

Je me console en regardant dehors et en voyant la neige tomber sans arrêt. Je me dis que nous aurons au moins un Noël blanc et sûrement sous les flocons parti comme c'est parti!

Anonyme a dit…

ça va paraitre niaiseux mais déjà juste la neige et il me semble que Noel est déjà plus Noel.

Contrairement à toi je ne m'ennuie pas des Noel d'antan parce que mes parents en faisaient trop, trop de partys où ils trainaient les enfants, trop de voyagment à Québec et à St-Jovite dans des maudites tempêtes de neige, trop de trop ou finalement je sortais de temps de Noel plus fatigué et stressé que d'autres choses.

Content de te revoir ré-écrire, ne nous laisse pas attendre un autre presque mois pour ton prochain texte SVP

Anonyme a dit…

On voudrait revivre l'émerveillement des Noël de notre enfance, encore mieux, ceux vécus avec nos enfants, au sein d'une famille qu'on aurait jamais pu croire dispersée...

Je comprends cette nostalgie. Mais j'ignore comment revivre dans le présent ce qui ne ressemble plus à nos souvenirs.

Peut-être doit-on penser
aux enfanrs d'aujourd'hui, à ce qu'ils vivent présentement et qui deviendra leur plus beau souvenir.

Accent Grave

Le professeur masqué a dit…

On peut aussi fêter Noël tous les jours quand notre coeur le veut.

Zoreilles a dit…

J'ai été très touchée, Bibco, par tes propos, et aussi par les commentaires qui ont suivi. Ce que tu dis, je l'entends si souvent et par toutes sortes de gens dans toutes sortes de situations.

On attend peut-être trop de ce temps des fêtes. Les cartes de voeux et les publicités nous parlent de « ce temps des réjouissances » de « la magie de Noël » alors que la vie continue, avec son lot de joies et de peines. Et nous avons l'obligation d'être heureux comme une pression supplémentaire.

Au temps des fêtes, des gens travaillent ou se reposent, voyagent ailleurs ou reçoivent chez eux, souffrent ou célèbrent, jouent dehors ou restent confinés au lit, rient ou pleurent, vivent ou meurent. Non, rien n'est magique, les gens heureux le sont peut-être davantage mais les solitudes et les discordes sont exarcerbées parce que nous sommes tous et toutes plus fébriles, plus sensibles et plus fragiles...

Je n'ai pas de trucs à partager. Ou plutôt, oui, j'ai les miens, mais ils ne feraient probablement pas l'affaire de personne d'autre que moi. Alors, je te souhaite la santé, la paix du coeur, du temps, oui, c'est ça, surtout du temps pour vivre. C'est peu. Mais je suis sincère.

Renart Léveillé a dit…

Joyeux Noël!