samedi 20 janvier 2007

Lewis Carroll

Il a écrit Alice au pays des merveilles, il aimait trop les petites filles et il était un merveilleux professeur.
Le 22 janvier 1878 à Oxford il écrivait à Jessie Sinclair ce qui suit et qui est selon moi un petit bijoux de simplicité.
« Ma chère Jessie, Votre lettre m'a fait plaisir plus que tout ce que j'ai reçu ces temps derniers. Peut-être dois-je vous signaler quelques-unes des choses qui me font plaisir, de sorte que, chaque fois que vous voudrez m'offrir un présent d'anniversaire ( mon anniversaire revient une fois tous les sept ans, le cinquième mardi d'avril ) vous saurez quoi me donner. Voici: ce qui me fait plaisir, vraiment grand plaisir, c'est un peu de moutarde, sous laquelle on a eu soin d'étaler une mince tranche de boeuf; ce qui me fait plaisir aussi, c'est la cassonnade, à condition qu'on y mélange de la tourte aux pommes pour qu'elle ne soit pas trop sucrée; mais ce qui me fait le plus grand plaisir c'est peut-être le sel, sur quoi l'on a versé une assiettée de soupe ( l'utilité de la soupe, c'est qu'elle empêche le sel d'être trop sec et qu'elle permet de le faire fondre ). Il y a encore d'autres choses qui me font plaisir; par exemple, les épingles- à condition qu'elles aient toujours un coussin autour d'elles pour les tenir au chaud. Ou encore, deux ou trois poignées de cheveux, pourvu qu'elles aient toujours sous elles une tête de petite fille où elles puissent pousser; sans quoi , chaque fois que vous ouvrirez la porte, le courant d'air les éparpillera à travers la pièce et alors elles seront, voyez-vous, perdues à tout jamais. »
J'adore ce passage, d'abord parce que j'aime les traductions qui respectent l'anglais du 19e siècle et ensuite parce que j'aime les subtilités.
J'en profite pour vous dire que j'adore aussi le seigneur des anneaux, pour tout et pour les elfes en particulier.
Ce film fait sûrement partie des meilleures adaptations d'un roman au cinéma. J'ai lu ce roman à 13 ans et tel le petit garçon d'histoire sans fin, je vivais l'histoire moi aussi. Je me souviens, qu'à la toute fin, lorsque les elfes s'en vont, j'écoutais en boucle une chanson d'Anthony Phillips, (sur le disque Wise after the events), Now what ( are they doing to my little friends ) et je pleurais, oh que je pleurais....Je pleure toujours lorsque c'est la fin de quelque chose...lorsque ce qui fut n'est plus.
Bonne nuit.

1 commentaire:

Medic a dit…

Je n'ai jamais lu les traductions de cette époque mais je sais par contre que j'adore lire des textes français d'autres époques. Où je travaille nous avons un livre qui a été publié en je ne sais trop quelle année mais je sais que ça date d'avant l'arrivé de Jacques Cartier au Canada, ça m'avait frappé quand j'ai vu la date de parution. J'ai lu quelque passage du livre c'est vraiment bizarre à lire en fait un peu trop tellement qu'il fallait relire la phrase deux et trois fois ............ ça montre bien l'évolution des langues