jeudi 25 janvier 2007

Ici et maintenant

J’ai décidé ce matin de faire des changements dans ma vie. De vrais beaux changements dignes du mois de janvier. J’étais décidée et enthousiaste. J’en suis pourtant à une phase de mon cycle menstruel où mes hormones sont supposées ralentir, voire tuer tout élan de dynamisme en moi. Quel tortueux chemin mon œstrogène avait-il pris cette fois pour dopamiser mon moral au lieu de le ramollir telle une nouille trop cuite au fond d’un chaudron?
L’éternel mystère féminin, l’alchimie des hormones, la sauce servie à la va-vite pour remplacer la haute gastronomie Freudienne du 20e siècle.
Il n’en était pas moins évident pour moi que cette journée du 25 janvier allait être la pierre tournante et la porte angulaire de ma vie. Où était-ce le contraire? Bien sûr que c’était le contraire…à moi, il me semble pourtant évident que ce sont les pierres qui roulent et que les portes ont des angles. Enfin…
Bref, j’allais tourner par ici et passer dans la porte qui ouvre sur le renouveau. Animée d’un vrai courage, j’ai décidé de commencer bien assise tout de suite après l’école, sur le tabouret d’un salon d’esthétique.
C’est là que mon corps m’a parlé. Quelque chose comme : « Heille cocotte, tu te trompes de cible, lâche les ongles, le problème est ici, j’en peux plus, fais quelque chose! »
Cet appel de détresse s’est fait entendre sous la forme d’un sinistre craquement ; le tabouret coquet de ma manucure non moins coquette venait de protester de criante façon sous le poids de ma gourmandise.
Péché capital, pire que le péché originel celui-là. Vous l’héritez quand même de votre origine, mais on vous en tient pour seul responsable.
Bien évidemment l’incident de la patte cassée du petit tabouret n’était imputable qu’à moi et à moi seul. Aucune excuse n’était requise ni admissible, la honte rougissante qui flamboyait sur mon visage était à elle seule l’acte de contrition le plus sincère qui m’ai jamais envahi.
Cachant ma douleur sous le couvert d’un rire nerveux j’ai jeté à la ronde quelques vaudevillesques blagues à propos de mon trop plein cellulaire et voyant la gêne faire place avec soulagement au rire bon enfant des belles de jour présentes, je me suis esquivée avec ma grâce coutumière vers la salvatrice solitude des toilettes.
« Il faut que je maigrisse » requiem pour une âme d’une grandeur équivalente à la taille de mes pantalons et souffrante à sa mesure. XXX Large. Ma vision sur moi-même venait tout à coup de voir grand!
Et c’est là, à moins de trois heures de maintenant, que j’ai décidé qu’il me fallait maigrir.

Maigrir, la quête de toute une vie, la mienne et celle d’une multitude de femmes. Mon poids est une entité vivante beaucoup plus dense qu’il n’y paraît. Il est mon siamois intégré, mon ombre surdimensionnée, la bête la plus fidèle qui soit. Je dois diminuer cet ombre pour laisser place à la lumière! Quelle sage décision, cela mérite une petite célébration ; place au champagne!

3 commentaires:

Medic a dit…

avec ou sans gateau

bibconfidences a dit…

cretons, biscuits soda et raisins sans pépins.

Medic a dit…

sans pépins ......... mes préférés