mardi 30 janvier 2007

Le bien parler

Ce matin, l'article de Pierre Foglia m'a touché et ému. Celui de l'autre jour, du petit bébé Louis et du mécène aussi, et tous les autres, mais bon...je dois vous parler de celui de ce matin si vous voulez me comprendre.
Donc, il parle de ses vieux amis, de cyclisme et de la vie qui décide de tant de choses.
M.Foglia me fait voyager, il me ramène à mon coin de pays. Ses amis sacraient, buvaient, fumaient, avaient un garage, sûrement pas avec porte électrique, y bizounaient et jasaient d'affaires de gars.
C'était comme ça au garage à mon père. Enfin, pas de bière mais beaucoup de pipes et de cigarettes. Un tas de cultivateurs y venaient et y restaient bien plus longtemps que nécessaire. Je les écoutais, bien assise sur un tabouret taché d'huile ou en train de ranger les tas de " boat", travail hautement important que mon père me confiait.
Je sens encore les vapeurs d'essence, d'huile et de graisse à détacher les mains... Je vois tout le décor comme si j'y étais. Me croiriez-vous si je vous disais que je rêve encore du garage à mon père?
Ce doit être de là que me vient mon goût de l'authenticité et du dégoût des artifices. Ces cultivateurs parfois bien trop pauvres pour payer mon père étaient en mode de survie. Leur femme et leurs enfants aussi. Chaque mot qui sortaient de leur bouche était une insulte à l'académie mais entraient dans mes oreilles pour s'y couler tout doucement, si lentement qu'ils sont arrivés à mon coeur il n'y a que quelques années...Un bien long voyage me direz-vous, mais il me fallait comprendre des choses avant.
Il m'a d'abord fallu quitter l'Abitibi. Ensuite en avoir ras-le-bol d'entendre des gens de Baie-Comeau parler comme s'ils étaient fraîchement débarqués de la veille de Paris-France.
Puis il y a eu cet écart constaté entre les humains, entre ceux qui se paient des produits pour les poils de nez à 100$ le mililitre et ceux qui essaient de boucler un budget d'épicerie pour 100$ par semaine pour une famille de 4. Et je ne parle pas de ceux qui ont encore moins.
Bref, avoir lu M.Foglia ce matin m'a ramené avec plaisir à ce temps jadis, en des lieux que j'affectionnais auprès de gens simples et vrais.

3 commentaires:

Medic a dit…

Je ne sais pas pourquoi mais on dirait que ce sont ses moments que je trouvais souvent plate quand j'y étais qui aujourd'hui me rende nostalgique d'un calme et d'une simplicité du temps

bibconfidences a dit…

Plus c'est simple, plus on touche à l'essence même des choses.
La simplicité permet de mieux voir les détails. Trop de couches de vernis ça épaissit.

Medic a dit…

Trop de couches de vernis ça épaissit......... je l'aime celle-là