J'étais la plus belle rêveuse romantique fantaisiste idéaliste irréaliste que j'ai connue.
Je vivais des émotions qui m'emmenaient faire un tour de montagne russe extrême au moins une fois par semaine.
Je rêvais que je volais, je rêvais en couleur, je rêvais même quand je ne dormais pas.
Qu'est ce qui m'est arrivé?
Je pense qu'on m'a éteinte à coup de réalités bien infusées.
Terre à terre et antiromantisme conjugués m'ont travaillé au corps pendant des mois.
Comment ne pas devenir insécure dans ce monde qu'on s'applique à nous faire voir avec des lunettes miroir difformes au lieu de mes belles lunettes corail à peine teintées.
Si vous êtes de ceux ou celles qui finissent toujours par céder vous comprendrez qu'on peut céder plus que son âme, on peut parfois céder son coeur à un prêteur sur gage qui ne sait pas le choyer, qui ignore qu'à ce genre d'organe ça prend un bel emballage et un ruban qui enserre sans jamais étouffer.
L'insidieux du mal c'est son indifférence face à votre peinture qui s'écaille et sous laquelle vos sentiments indulgents se rouillent peu à peu. Et que devenez vous? Une vieille chose aux articulations qui grincent, aux clapets du coeur qui font mal à force de refoulement, aux yeux qui pleurent devant une photo de la femme de Brian Mulroney qui mets sa mère en terre. C'est vous dire!
On se fait étirer comme un élastique si loin de soi qu'on doit crier pour entendre sa propre voix. Tellement étirée que des fois, à l'occasion, ça pète.
Clac. Le lastic est pété comme disent les petits.
Pour rien, à peine une petite phrase dite sur un ton monocordement impatient ; y as-tu aut'e chose là?
Et vous vous dites qu'il y avait bien autre chose à dire, une tonne de choses mais si y a pas le temps........
Et ça fait mal un lastic qui pète croyez-moi.
On ramasse les morceaux un peu partout et on cherche avec quoi on va rattacher tout ça.
Tiens, je vais aller voir sur mon bureau, j'avais justement une vieille rallonge électrique...Des fois que ça me rallumerait.
9 commentaires:
Yep...
Petite tranche de vie en lien avec ce que tu racontes. À la fin de mes études collégiales, après quelques détours quand même, je me suis dit qu'il me fallait un métier où je pourrais être une véritable agent de changement. Je me suis dit pourquoi pas l'enseignement?!
Finalement, enseigner en maternelle me permet cela et en plus, de découvrir que les enfants d'aujourd'hui n'ont plus ces lunettes à écailles. Ma mission: leur permettre de voir avec les miennes. Ça fait en sorte que maintenant, mes élèves arrivent à voir un trésor imaginaire, à croire qu'un pirate a réellement caché son trésor sur une île déserte qui s'est transformée en école dans le futur, de voir et entendre le déclic du cadenas du trésor... Je travaille leur imaginaire, parce que dans le fond, c'est le meilleur outil de survie que je ne pourrai jamais leur donner pour passer au travers de la vie le plus heureux possible... Enfin, je crois....
Tu as tout à fait raison, la part de rêve est indispensable à la survie.
continuer de rêver est un must même si à l'occasion c'est difficile ou plate, il y a des situations où je refuse de m'engager parce que je sais que la conclusion en sera trop triste pour moi par contre des fois je n'hésite pas parce que je sais que les montagnes seront russes et non pas rustres, quand j'aurais fini de rêver je serai vieux. Malgré toute les réalités infusées, je refuse de croire que je dois me calmer pour cela
Être léger c'est si bon.
Je t'ai connu bien éclatée sur la vie, moi, Bibco... je t'ai connu flyée sur le rêve en couleurs, high sur la folie joyeuse... Et ça fait pas si longtemps, pourtant... t'avais-je mal sizée, ou bien tu as vraiment changé ? Quoiqu'il en soit, rien n'est perdu, tu es toujours toi... non ? :o)
Donc Caroline G. me connait. Et elle me connaît d'où?
Pour répondre à ta question, justement, j'ose croire que tu m'avais bien sizé comme tu dis, d'où mon interrogation; que m'arrive-t-il et veux-je que ça m'arrive et la réponse est non.
J'ai d'ailleurs mis en marche mon plan de survie après avoir écrit ce billet.
Quant à savoir d'ou je te connais... réfléchis un ti-peu... remonte, disons, environ 6-7 ans dans le temps... bibcoloris... bibcoquette... t'sais ? ;o)
Oui, c'est pas difficile ça...Je n'ai jamais changé de nick. Mais me connaissais-tu vraiment, là est la question :-)
Ah ça... connait-on vraiment quelqu'un, anyway ? Je te connaissais comme on connaît une connaissance, tsé ? ;o)
Enregistrer un commentaire