jeudi 15 mars 2007

Réflexion revue et corrigée


( Texte original écrit en dictée par une élève de 16 ans: 10 fautes) Correction faite, l'élève ne se rebelle plus à propos du contenu de mon billet. Sa mère a parfois raison...

Je me questionne depuis quelques semaines. On parle beaucoup de la culture. Aujourd'hui même j'ai entendu à la radio que l'union des artistes aimerait que le ministère de l'éducation s'implique dans le développement de la culture. C'est naturel, ça veut aussi dire en gros qu'on doit encourager le ministère de l'éducation à donner les ressources financières aux écoles afin que les élèves puissent aller voir des spectacles. Je suis d'accord.
On doit aider la culture, les artistes.
Mais il faudrait aussi un retour d'ascenseur. Comme professeur je fais partie des dignes représentants du ministère de l'éducation. Je me dois aussi comme professeur au troisième cycle du primaire de tout mettre en oeuvre pour enseigner la langue française correctement afin que nos élèves la possèdent et l'utilisent au meilleur de leurs connaissances.
Je dois donner l'exemple, je dois les évaluer, je dois reprendre leurs erreurs, je dois expliquer le sens des mots, leur utilisation, leur orthographe, la grammaire et l'analyse, la nouvelle grammaire etc...
Jusqu'à preuve du contraire l'enseignement du français est encore obligatoire et se doit d'être enseigné selon les règles et avec méthode.
Avec des stratégies et des petits trucs maison, d'une façon ludique, quand on peut mais la grammaire sera toujours la grammaire.
Mais voilà, j'écoute la télévision et la radio, généreux diffiseurs de notre culture et qu'entends-je? Un français qui varie selon le genre d'émission. Un français qui se permet de changer les règles, un français qui s'énonce comme les ados le parle, un français parfois incompréhensible. Je ne vois aucun effort chez certains animateurs, au contraire, j'entends un français qui n'est pas différent de ce que j'entends dans la cour d'école, voire un laxisme joyeux de la syntaxe et une recherche de ce genre qu'affectionne tant nos élèves.
Alors je suis là, debout devant une classe à m'assécher la gorge à force de tenter de leur rendre la chose compréhensible en leur vantant les mérites de la langue comme outil de travail, comme garantie d'un bon emploi, comme héritage culturel mais je fais face à un adversaire redoutable: les médias et les émissions jeunesses. Les jeunes n'ont plus à atteindre un niveau d'excellence, l'excellence est descendue à leur niveau débutant.
Alors moi j'aimerais bien avoir une direction qui ne serait pas isolée dans son château fort de l'éducation. J'aimerais pouvoir appuyer mon enseignement sur des exemples concrets. Alors d'une représente d'un beau ministère à d'autres, un petit effort pour s'entraider ça ne ferait pas de mal. Où alors qu'on fasse un consensus, si le français n'est plus important, si on peut parler comme on veut à la radio, à la télé, pourquoi mettre tant d'efforts à enseigner ce qu'on ne valorise plus nul part dites-le moi.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

CLAP! CLAP! CLAP! Tu as mis en mots ce que je verbalise autrement. Ça m'étouffe qu'on veuille protéger notre langue et notre culture, alors que la vraie menace, elle est en nous-mêmes et dans notre façon de laisser aller... *soupir*...

bibconfidences a dit…

J'ai donné ce texte en dictée à ma fille pendant que je faisais le souper, elle est en sec. IV, j'ai du corriger au moins 10 fautes. Pourtant elle est une des meilleures de sa classe. En écrivant elle ne cessait de me dire que je ne suis pas " cool " ...Elle n'a rien dit lorsqu'elle a vu le résultat.

Anonyme a dit…

Comment contester l'évidente évidence, hein? Même si elle est maternelle...;-)

bibconfidences a dit…

Hum... Ma fille pourrait écrire un livre de recettes là-dessus: « Cent une manières de contester sa mère » mais comme elle a décidé depuis peu d'étudier en communication, disons qu'elle a la contestation moins facile en ce qui concerne le nécessaire et le bien-fondé du français.

Medic a dit…

il est primordial de bien maitrisé la langue française même si tu ne travailles directement avec la langue...... quand je reçois des raports techniques et que c'est bourrés de fautes de français je doute toujours sur la compétence technique de l'individu aussi ...... en passant ton Weenee est tout cute

bibconfidences a dit…

un weenee live ça monsieur, même la tasse est de la même couleur!

Mme Prof a dit…

Je seconde... Durant la causerie avec mes élèves, je les reprends sur beaucoup de mots d'un vocabulaire inventé par un enfant de 5-6 ans: verbes ch't'aller ou le verbe Ouvert...
Je croyais que c'était que les enfants de 5-6 ans n'avait pas totalement acquis ces choses... J'écoute certains parents ou certains éducateurs parler et je réfute...
Ils l'ont acquis... simplement croche!

bibconfidences a dit…

On appelle ça niveller par le bas...ça ne me semble pas être la direction idéale en effet.

Anonyme a dit…

Nivellement par le bas...

Mon employeur me rencontre voilà un mois pour me retrouver une tâche dans l'entreprise. Il me demande ce qui m'intéresse. J'explique que je veux retravailler dans mon domaine et que je suis intéressé par un travail technique. Je signifie que pour la gestion, ce n'est pas dans mes compétences. Il me réponds que pas de problème, il va être facile de me trouver de quoi d'intéressant pour moi.
Il me rencontre de nouveau la semaine passée pour m'offrir une nouvelle tâche... une tâche de gestionnaire, très facile, je n'ai qu'à suivre le processus établit. (D'autres ont pensés pour les gestionnaires et le résultat de leur réflexion est le processus!)
Il m'explique que pour le technique, c'est la sous-traitance qui s'occupe de cela maintenant...

En résume, ma compagnie me paie 3 fois plus qu'un sous-traitance pour faire un travail où je n'ai pas besoin de mon cerveau tandis que le sous-traitant, souspayé, a le travail qui pose les défis.

Beau système... et que l'on me dise pas que c'est de la faute des syndicats!!!

Anonyme a dit…

P.S.: Excusez-moi pour les fautes, je dois avouer que j'ai pas mal dormi tout le temps que j'ai été en classe!!! (J'étais un élève dans la lune comme on dit....)

Aujourd'hui, quand mon employeur m'envoie une semaine en formation, je dors carrément en classe... sûrement l'âge! ;-)

Pour anecdote, dans une formation, je dormais d'un sommeil disons léger. Quelqu'un passe le commentaire suivant:
"Mais il dort!!!!"
Un autre ajoute: "Normal, c'est le seul syndiqué du groupe!"
Là, tout le monde part à rire et je me "réveille" en me tournant la tête et voyant tout le monde me regarder. Je fais comme si rien n'était.
À l'évaluation finale, le prof annonce qu'il y en a qu'un seul avec 100%...et c'est moi!
C'est alors que je dis, pince sans rite, au groupe:
"C'est normal, je suis le seul syndiqué!"

bibconfidences a dit…

À ma grande honte je dois dire que je dors parfois en classe. Non pas que je sois endormante mais parfois il y fait tellement chaud...
Mais ça ne dure que quelques secondes, généralement, un éclat de rire me fait sursauter!