samedi 10 février 2007

Pardon pour la démotivation


J'espère que je n'ai pas interrompu des vocations naissantes à peine formées. Il semblerait que mon dernier billet ai eu un petit ton de " ne vous y frottez pas " face au merveilleux métier qu'est l'enseignement.
Pardon. J'ai mal agis J'ai mal agis
J'ai mal agis....
Je ne voulais que me plaindre.
En fait, l'enseignement c'est bien. Les enfants sont beaucoup trop bavards et le programme trop irréaliste, les parents parfois trop idéalistes et les écoles trop surchauffées mais bon, rien n'est parfait.
Mais le pire c'est de ne pas pouvoir en faire plus. D'arriver le soir chez soi et de s'en vouloir parce qu'on a manqué de temps pour tout voir, de ne pas avoir eu le temps de s'occuper individuellement des 24 enfants dont on a la charge, de ne pas avoir su leur faire tous comprendre le mécanisme des fractions ou la différence entre une préposition et un pronom.
De réaliser trop tard qu'on aurait du faire ceci ou cela.
L'impuissance est là trop souvent tapie au fond de nous. Et même si on se fait dire : " tu ne peux pas tous les sauver " elle nous grignote à petite bouchée.
Nous sommes tous fait pour l'enseignement, nous le faisons tous à différents niveaux, nous avons tous dans notre vie une personne, adulte ou enfant, à qui on peut transmettre quelque chose. À qui on peut tendre la main. Suffit de le vouloir, suffit de le faire.
Je trouve qu'on parle beaucoup et qu'on agit peu à cette époque où internet nous permet de rejoindre n'importe qui et n'importe quand.
Mais agissons-nous vraiment? Nous sommes légion à avoir une opinion sur tout, mais que faisons-nous pour changer ce que nous conspuons.
Les enfants ont leurs jeux vidéos, les adultes leur blog, les vieillards et les pauvres leur solitude.
Je ne sais plus trop comment changer les choses pour que le monde soit meilleur, mais si je trouve je vous le dirai, une fois que je l'aurai mis en pratique bien sûr.
En attendant je vais continuer d'enseigner, de distiller un peu de ce qui me semble juste, d'essayer d'améliorer les relations entre les enfants, entre les adultes, de façonner ces jeunes êtres afin qu'ils puissent apprendre la tolérance, le respect et le français. Les maths aussi ( j'aime pas les maths ) les arts et l'univers social ( un genre de cours d'histoire assaissonné de géographie ) l'anglais c'est pas mon domaine, it's a good thing.
Le reste on en parle un peu mais tout va tellement vite....
Je vais dire une énormité, (heureusement j'ai un tout petit lectorat) je ne crois plus tellement en notre système d'éducation.
Heureusement, nos classes ont encore des portes.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que tu aies pu décourager de futurs enseignants. Et si tu l'as fait, on s'entend que cela veut dire que ce n'était pas là leur vocation, donc pas de futurs enseignants. Quand on a cette vocation, on doute toujours de soi, mais le besoin d'enseigner est plus fort que soi. Ce besoin de faire son show en avant, ce besoin de sentir que de changer les choses, ne serait-ce que de façon minime, ce besoin de côtoyer les enfants et cette façon qu'ils ont de nous faire nous rendre compte qu'on a tout faux et qu'on doit se remettre en question, en fait... malgré TOUT, quand on veut enseigner, on enseigne. Et c'est plein de profs qui n'auraient jamais dû avoir une classe, alors si ça peut en décourager et nous assurer un corps professoral de qualité, c'est tant mieux non? Garder ceux qui ont la flamme , garder ceux qui désirent, ceux qui ne se satisferont jamais de ce qu'ils peuvent donner aux enfants, voulant toujours donner plus.... Ton billet était un hymne à l'enseignement, au vrai... pas à celui qu'on idéalise quand on y pense la première fois qu'on veut entrer au BAC......

Medic a dit…

Tu as le droit d'être frustré sur ton blogue, c'est à toi ça .............. excuse toi pas pour ça
je ne suis pas enseignant de profession mais je fait face aux même défis, aux mêmes frustrations, aux mêmes questionnement mais de façon différente. Au lieu d'être à l'avant de la barque comme le capitaine Achab à la poursuite de Moby Dick j'ai décidé de rester à l'arrière et de faire mon petit peu et d'essayer d'améliorer une petit peu les choses

je suis fonctionnaire fédéral et moi non plus je ne crois pas au système dans lequel je travaille mais c'est le seul qui existe fa que é pas le choix clisse

L'important c'est de garder le sourire et de se rappeler que parmi tout tes étudiants il y en a quelques uns qui on jour vont dire madame Bibconfidences, c'est elle qui m'a inspiré pour faire ce beau projet que je viens de terminer

bibconfidences a dit…

Je suis encore pire aujourd'hui et je ne m'en excuserai pas.
Je pense que je vais faire rouler mon char pendant toute la journée pour hâter l'extermination de cette race ratée. Je vais me transformer en joueur de pipeau et emmener tous les enfants dans un ailleurs où ils pourront recommencer. C'est sûr que je vais continuer d'enseigner, pour eux, ils sont leur seule chance. Faut pas la rater.