mardi 26 février 2008

J'aime toutes les langues, pour moi elles sont comme une musique.
J'aime qu'une langue soit bien parlée parce que tout ce qu'on fait mérite d'être bien fait. J'aimerais qu'au Québec la qualité du français s'améliore partout parce que le niveau de langue est un puissant agent de ségrégation et que nous jugeons fréquemment les autres à leur façon de parler. J'aimerais que tout le monde ai la chance de bien parler sa langue, d'avoir accès à une éducation supérieure et à un travail intéressant. J'aimerais que tout le monde puisse avoir accès aux grands classiques, aux poètes et que les gens puissent comprendre les instructions pour leur nouveau téléphone cellulaire. Pour toutes ces raisons je trouve primordial d'accorder plus d'importance à la langue écrite et parlée.
Mais là où je débarque c'est quand j'entends les gens tenir à leur langue comme un foetus à son cordon ombilical. Personnellement ma langue ne me définit pas. Je parlerais anglais que je serais la même personne.
Je ne veux pas enseigner le français en espérant que la langue va devenir une autre raison de se sentir différent des autres êtres humains. Je n'aime plus la langue du moment qu'elle aide à ériger entre les peuples des barrières insurmontables. Au moment où l'humain devrait collectivement se questionner et travailler coude à coude, on en est encore à se chamailler pour acquérir son identité. La Terre est une grosse boîte de pilules dans laquelle il faut ranger les personnes par couleurs et par langues. Naturellement comme chacun sait, il ne faut pas mélanger les médicaments, ça donne des effets secondaires. Et puis? Peut-être que ce ne serait pas si mal d'en avoir? Parce que, à date, le remède, à part des dégâts, il n'a pas fait de grandes guérisons.
Je ne ferai plus de billet sur la langue parce que je ne suis pas concernée de la même façon que la plupart des gens semblent l'être. En fait, je ne devrais pas faire de billet sur rien parce que je ramène toujours tout à mes vieux idéaux de race humaine toutes couleurs et toutes langues unies et à part Benetton, qui adhère à ça?
Je ne crois pas de mon vivant voir quelque chose qui ressemble à la Fédération (Star Treck) régner sur la galaxie et ni même la fin de la guerre au Moyen-Orient. Je n'arrive même pas à empêcher mes enfants de s'obstiner pour savoir qui va vider le lave-vaisselle.
Alors de voir la chicane entre les anglais et les français ça me déprime au plus haut point. De voir qu'on en est encore là et qu'on va y être pour un bon bout de temps, ça m'incite à me retirer de tout ce débat.
Comme on me l'a déjà fait remarquer les enfants qui n'ont rien à manger et les vieux qui sont abandonnés n'ont rien à faire dans cette discussion. Alors comme j'accorde plus d'importance à ces derniers je vais me contenter de parler de ça. Je suis une idéaliste finie.
Je vais oeuvrer dans l'ombre et éduquer une race de petits bonhommes pacifistes et parlant tous le même langage, celui du coeur. J'espère qu'ils viendront à bout de tous les méchants de ce monde.
Je vais continuer à écouter Desjardins, Brel et
Grand corps malade, à tripper sur les mots et à tenter d'apprendre ceux des autres qui ne sont pas les mêmes que les miens.

samedi 23 février 2008

Dites-moi que je suis de mauvaise foi si vous voulez mais lorsque je lis les paroles de la magnifique chanson de Desjardins, "Tu m'aimes tu?", http://www.paroles.net/chanson/22981.1 et que je vois cette belle langue parlée écrite comme elle est dite, je me demande si tous ceux qui encensent cette chanson sont les mêmes qui passent leur temps à chialer contre les profs et les jeunes qui ne savent plus, disent-ils, écrire ni
parler. Deux poids, deux mesures? Alors dites-moi, Richard Desjardins massacre-t-il la belle langue de Molière ou est-il de cette race de québécois qui ont bâti ce pays? Faudrait peut-être se brancher un m'ment 'né. Tu m'comprends-tu?

lundi 18 février 2008

Le français et le rustre.

Hier à tout le monde en parle j'ai vu un homme au français impeccable qui a fait preuve d'un savoir-vivre merveilleux. Merveilleux parce que si on parle à outrance du français médiocre en éducation, on oublie de mentionner que si le Québec manque de rigueur quant à sa langue, on a remisé aux oubliettes depuis longtemps le savoir-vivre.
Dans les écoles le savoir-vivre est désuet et peu de gens se rendent compte qu'en faire preuve oblige parfois, je dis bien parfois parce que mon exemple suivant me contredit carrément, à rehausser son niveau de langage.
Michel Drucker est un Monsieur.
J'ai pu par contre, constater que parler un français impeccable est à la portée de n'importe quel rustre. Je parle ici de cet écrivain dont je tairai le nom de peur qu'un lien internet de plus ne porte son nom.
Quel malpoli....Peu importe son opinion, ses récriminations, il a fait preuve d'une impolitesse magistrale. Un rustre je vous le dis. Ça le faisait jouir de s'adresser ainsi à une politicienne.
Cet homme pourrait être membre de l'académie française il ne m'inspirerait aucun respect. Je méprise de tels individus et qu'on ne vienne pas me donner cet arrogant personnage en exemple lorsqu'on voudra me parler de la belle langue française.

vendredi 15 février 2008

until

http://www.youtube.com/watch?v=TY4Zl8TeP8g
Chanson de Sting, elle était dans le film Kate et Léopold. J'ai trouvé le film cute ( il y a un acteur qui est très grand dans ce film et je ne résiste pas au charme des grands ) mais la chanson a ravi mon coeur. Depuis je l'écoute, seule le soir, en rêvant à mon amour secret. J'ai des chansons pour bien des occasions. Lorsque je manque de courage j'écoute Age of aquarius (the 5th dimension) et je deviens chanteuse. C'est en effet le genre de chanson que j'aimerais chanter devant une foule. Dans la même veine, j'écoute Ain't no montain high enough. Là aussi il est utile pour moi d'avoir une chaise de bureau de bonne qualité car quand cet air résonne ici, ça swing.
Dans le billet plus bas, (voir billet précédent) il y a la chanson de Séguin, elle je l'écoute quand je pense à celui qui m'habite et que je ferme les yeux en espérant que ça dure toujours.
Il ne le sait pas. C'est mieux comme ça, et je ne veux surtout pas qu'il ai le moindre doute à ce sujet, le doute mêlé de complexité est bien la dernière chose que l'homme désire en amour!
Vous en doutez ?
Tandis que là il est bien peinard, il est avec une fille ordinaire, pas plus cool qu'il ne le faut, chialeuse par moment, juste assez câline pour lui donner envie d'une soirée télé à se faire adoucir le capillaire. Elle baille parfois et il ne sait pas si c'est lui qui l'ennuie ou la vie tranquille qui l'asphyxie, elle. Elle se maquille, pas toujours, autrement il ne s'apercevrait pas, qu' encore certains jours, elle peut être aussi jolie qu'au tous premiers balbutiements de leur rencontre. Une fille sait qu'un p'tit punch de make-up de temps en temps ça déstabilise subtilement son homme...
Et cette fille là il sait forcément qu'elle l'aime bien, lui. Mais ce qu'il ignore, c'est mon amour à moi, pour lui. Mon amour qui me dévore en dedans jusqu'à me faire des cicatrices qui me font des couches de peau qui n'en finissent plus de m'épaissir...
Il ne sait pas la fougue qui me tiraille en dedans jusqu'à ce que mes deux bras m'étreignent moi-même pour me consoler de l'aimer tant.
Il ne voit pas que je l'aime à devoir me lisser tous les plis d'angoisse si je veux marcher debout à la pensée qu'il vieillira et s'en ira, un jour.
Vous voyez comme je l'aime, et pas juste parce qu'il est grand. Ou alors si? Mais grand partout. Si j'étais pompeuse je dirais que sa grandeur d'âme n'a d'égale que sa grande taille. Mais pompeuse je ne suis pas. Le seul euse qui me qualifie arrive juste derrière le r de l'amour.
Bon, vous comprenez maintenant que je ne peux pas lui dire Ô! combien je l'aime! Quel homme resterait dans une telle braise dites-moi?
Alors, je le laisse avec elle. Et je me tais.
Mais parfois, comme ce soir, je mettrais Until en sourdine et j'enverrais à fond la caisse Age of aquarius, pour enfin trouver le courage de lui dire avec Moon river en musique d'ambiance que elle, c'est moi. Et là, il m'embrasserait en disant : " Je l'ai toujours su". http://www.youtube.com/watch?v=flm4xcOyiCo

jeudi 14 février 2008

Bonne St-Valentin!

C'est pas très in à coté du débat sur le français et d'Obama de parler de la St-Valentin mais moi j'aime bien la St-Valentin.
Je suis une incurable amoureuse.
Dur à mon âge d'être comme ça parce que la plupart du temps la quarantaine passée on a laissé tombé " ces illusions là"
On est donc seule dans son bateau à ramer comme une bonne pour tenter de trouver une île où pousseraient deux palmiers aux troncs enlacés en forme de coeur.
Ce que je me demandais c'est, si malgré tout le dédain que traduit bien la moue grimaçante sur la plupart des visages autour de moi quand je parle de la St-Valentin, y aurait pas des filles, (ou même des gars qui sait!) qui espèrent secrètement dans le fond de leur coeur tout rose qu'on soulignera pour eux dans la plus cucul des traditions ou d'une façon totalement réinventée, la fête du petit cupidon joufflu.
Moi ce soir si j'avais ses ailes j'irais vous souffler vite fait un p'tit bec sucré à la tempe. Je vous laisse quand même ce très beau texte de la poète Louky Bersianik mis en musique par Richard Séguin. Bonne St-Valentin!

Quand dans ta lyre je poussererai mes songes
Quand dans mes vers tu choisiras tes sons
Quand, même nos rêves
N'auront plus tant d'attraits
Quand même la vie aura perdu son poids
Alors j'espère que notre joie aura duré toujours

Quand ton âme s'éloignera de mon corps
Quand nos pensées
voudront faire chambre a part
Quand ton regard n'enfantera plus le mien
Quand notre amour se mettra à sombrer
Alors j'espère que notre peine ne durera pas toujours

Quand d'autres yeux feront briller mes yeux
Quand d'autres mains feront jaillir tes reins
Quand nos désirs se verront crucifiés
Quand nos paroles iront jusqu'à tuer
Alors j'espère que notre haine ne durera pas toujours

Quand ton profil complétera le mien
Quand notre bouche n'aura plus qu'un seul joint
Quand tes genoux parleront de mon front
Quand dans ma main se lira ton destin
Alors peut-être que notre amour aura duré toujours

lundi 11 février 2008



Sur cette photo il y a mon fils. On le voit au bord d'un lac (ou la mer? Je lui demanderai) au Mexique en train de prendre une pause. Il a traversé à vélo le Texas et tout le Mexique jusqu'à Cancun pour y prendre l'avion afin de revenir à Montréal. Il est comme ça mon fils, un pur et dur.
C'est un planteur d'arbres qui a travaillé en Nouvelle-Zélande, en Colombie-Britannique, un peu partout au Québec, plus particulièrement en Abitibi, là où il a appris son métier. On le voudrait en Allemagne et au Kenya, c'est un planteur très rapide.
Il a un Dec en arts et lettres, joue de la guitare, chante et compose depuis qu'il a 13 ans, n'achète jamais de vêtements parce qu'il y en a bien assez comme ça dans les friperies et au comptoir familial de son quartier, il a la même blonde depuis 5 ans, bachelière en environnement, il parle parfaitement anglais, espagnol et français, me dit je t'aime toutes les fois qu'il m'appelle et aime ouvertement le genre humain. Il est parti hier avec un groupe de cyclistes pour se rendre à Québec voir la ministre Line Beauchamp pour lui jaser d'environnement. Green peace a organisé ce périple et tout à l'heure j'ai vu mon beau garçon à la télé, poussant son vélo, vêtu d'un vieil imperméable le regard fixé sur son avenir. Si ça n'en tient qu'à lui, il sera beau cet avenir. C'est avec des jeunes comme ça qu'on va s'en sortir. Juste penser que y a un ptit peu de moi dans lui ben, ça m'émerveille.

samedi 9 février 2008

Daniel Pennac

Toujours en ligne avec l'éducation voici un extrait du très beau roman de Daniel Pennac, chagrin d'école. À lire sans faute.
Doit être lu par Marie-Ève qui s'y reconnaîtra et pour Gooba aussi. Pour Zoreilles, pour qu'elle l'achète et le lise avant de le donner à sa fille et pour tous les profs plongeurs.

À tous ceux qui aujourd'hui imputent la constitution de bandes au seul phénomène des banlieues, je dis : vous avez raison, oui, le chômage, oui, la concentration des exclus, oui, les regroupements ethniques, oui, la tyrannie des marques, la famille monoparentale, oui, le développement d'une économie parallèle et les trafics en tout genre, oui, oui, oui...Mais gardons-nous de sous-estimer la seule chose sur laquelle nous pouvons personnellement agir et qui, elle, date de la nuit des temps pédagogiques : la solitude et la honte de l'élève qui ne comprend pas, perdu dans un monde où tous les autres comprennent.
Nous seuls pouvons le sortir de cette prison-là, que nous soyons ou non formés pour cela.
Les professeurs qui m'ont sauvé et qui ont fait de moi un professeur n'étaient pas formés pour ça . Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmitié scolaire. Ils n'ont pas perdu de temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner. Ils étaient des adultes confrontés à des adolescents en péril. Ils se sont dit qu'il y avait urgence. Ils ont plongé. Ils m'ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après jour après jour, encore et encore...Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d'autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie.

vendredi 8 février 2008

Le cirque de l'éducation

Petit ajout à mon billet hirsute d'hier, j'ai lu deux articles très intéressants dans la Presse aujourd'hui... Cela démontre bien à quel point on s'en va dans toutes les directions, à quel point on pousse et tire de tous les cotés. La nouvelle orthographe, les mots étiquettes...gout au primaire, goût à l'université, mot étiquette qui ne plaît pas à maman mais qui fait l'affaire du pédagogue...
On y lit que le français est une des langues les plus difficiles, ça fait dix ans que je le dis, belle nouvelle.
En tout cas, vous savez au moins où passe le budget en éducation. Au ministère, en rapports, en études, mais pas dans les classes.
Désolée pour l'incohérence de ce billet, il vous faudrait lire la Presse pour comprendre. Allez-y, ça vaut la peine. De toute façon la ministre l'a dit: lisons.

jeudi 7 février 2008

J'ai oyé!

Je m'en tape du redressement de barre de la ministre.
Je m'en tape parce que je fais déjà des dictées toutes les semaines, des dictées en situation d'apprentissage et sans. Je fais déjà de la grammaire tous les matins, ils font des situations d'écriture sous toutes les formes à toutes les semaines et je maîtrise bien mon français. Idem pour mes collègues.
Je m'en tape de tous ces beaux projets parce que dans ma classe j'ai trois élèves dyslexiques, trois élèves TC, trois parents qui m'appellent dès que je donne un mot à l'agenda pour me pomper l'air à propos de l'estime de soi de leur descendance, (ben oui, un beau trium vera hein!) une orthopédagogue merveilleuse qui va faire un burnout si on arrête pas de l'enterrer sous une tonne de paperasses alors qu'elle donne déjà toutes ses périodes libres à nous aider, une directrice qui fait 100 fois plus que son possible pour que son école fonctionne malgré nos 4 classes FA intégrées qui nous régalent de matchs de boxe à toutes les récrés, des évaluations en univers social où je dois évaluer si un enfant de 11 ans distingue bien les différences entre deux territoires et autres inepties qui ne sont pas de son âge, un cours de religion à donner alors qu'on sait que l'an prochain ce sera une autre niaiserie impossible à évaluer, des sciences à évaluer dont le programme pourrait remplir toute ma semaine à toutes les semaines! En fait, si je suivais le programme j'évaluerais tant et tant que je n'enseignerais plus.
Et la cerise sur le sunday, moi je vais faire des efforts pour améliorer la qualité du français dans les écoles où étudient des élèves qui écoutent la télévision d'état et vrak tv ? Avez-vous écouté les émissions pour les jeunes dernièrement ? Aye wow man! Je veux bien améliorer la qualité du français mais ça va prendre pas mal plus que ces mesures mielleuses pour y arriver.
Augmenter le temps de lecture? Balivernes que tout cela! Nos élèves lisent déjà en classe bien plus qu'une fois semaine. L'école est présentement le dernier bastion du français. On ne peut pas miser uniquement sur elle pour changer quelque chose à ce qui se parle au Québec. Langue parlée, langue écrite, tant que le fossé entre ces deux-là sera plus long à traverser que le Rubicon l'école ne pourra se battre qu'à coups d'épée dans l'eau.
Le fait français au Québec relève de tous et chacun. Des parents d'abord, et de tous les autres citoyens ensuite.
Nous demandons à nos enfants des productions écrites dans une langue qu'ils ne parlent pas, même leurs pensées ne se construisent pas dans ce français grammatical que nous leur enseignons.
Je suis lasse de toute cette hypocrisie et de toute cette ouate qui ne cesse de réchauffer jusqu'à la langueur les fonctionnaires de l'éducation.
Aujourd'hui je vais faire des arts. F...le français.

( Okay, ce bout dérape un peu mais je le laisse quand même) Pis à part de ça...le français là...( Oh que je vais me faire haïr...) c'est important pour qui donc? Pourquoi ai-je l'impression que ce sujet est politiquement correct et pas tant que ça un sujet qui tient à coeur à la majorité des gens? C'est ce qui nous définit comme peuple? Ah bon...et les vieux qu'on laisse crever tout seul dans des institutions ça nous définit aussi ça? Et les enfants pauvres qui crèvent de faim? Je ne sais pas pour vous mais moi que je parle anglais ou français je serai toujours la même personne... L'injustice sociale me fera toujours autant chier.

samedi 2 février 2008

Chapitre 3 Là où Édingway s'émeut

Chapitre 1 http://bibconfidences.blogspot.com/2007/03/il-tait-une-fois.html

Chapitre 2 http://bibconfidences.blogspot.com/2007/08/suite-de.html

Mais son poids ne lui était plus maintenant d'aucune aide. Sa survie maintenue en bon état de fonctionnement par un pilote automatique se limitait aux exigences fades de l'existence. Les fils plats qui constituaient les circonvolutions de son cerveau ne s'étaient jamais rencontrés par le bon bout. Aucune étincelle n'avait fait entendre son clic, ce clic qui finit par tomber dans la prunelle de l'enfant et lui donne ce regard ouvert sur un monde qui ne le mérite pas tant que ça mais qui a au moins l'avantage de se renouveller jour après jour. Pour Édingway les jours se ressemblaient tous et le passage du temps n'avait de prise que sur son corps d'adolescent un peu trop lourd.
Mais quelque chose dans ce petit morceau de casse-tête gris fit ce que même l'astre lumineux à son zénith n'avait pu auparavant accomplir; Édingway fronça les sourcils.

vendredi 1 février 2008

tip tap top revoici la pluieeee

C'était dans le disque de Bambi quand j'étais petite.
Et là, c'est le bruit que j'entends tout autour de ma maison. Des images me viennent à l'esprit. Le grésil représenté par un malingre personnage dans le très beau film d'animation le géant égoïste.
Le verglas que je n'ai pas vécu puisque j'habitais en Abitibi. Par contre, je me souviens très bien que dès le lendemain de cette annonce ma mère avait organisé par le biais du club social de mon père une immense collecte de nourriture, d'eau, de literie, bref, tout ce qu'on demandait d'envoyer à la radio. Le quartier général avait été installé dans un garage de vente d'automobiles et les compagnies de transport de la région se relayaient dans la cour pour repartir chargées de toutes sortes de denrées.
Comme chaque fois qu'un malheur frappe nos semblables les gens se sont empressés de répondre à l'appel.
Ma mère, organisatrice née, orchestrait tout ça. C'est un souvenir qui me restera toujours en mémoire et je me demande encore chaque fois que je rencontre quelqu'un qui a du vivre quelque temps dans un hébergement de fortune s'il ne faisait pas partie des gens qui ont reçu quelque chose de par chez nous.
L'être humain est capable du pire comme du meilleur et heureusement, autour de moi, j'ai vu beaucoup plus souvent du meilleur que du pire.
On dirait que nous avons tout naturellement un coté St-Bernard qui démarre au quart de tour dès que quelque chose nous émeut.
Tout dépend de ce qui émeut. Tout dépend de comment on perçoit la chose.
Sont-ce les médias qui décident maintenant de ce qui nous rendra émus? Ont-ils vraiment ce pouvoir?
À mon grand désespoir je dirais que oui.
Nous devrions pourtant traiter tous les drames à égalité. Nous devrions aider tous les gens dans le besoin également. Pourquoi attendre qu'une catastrophe ou qu'un drame humain éclairé de sensationnalisme nous remue jusqu'au plus profond de nous-mêmes? Il y a des gens qui n'attendent que ça qu'on les aide. Une main tendue, un bon geste, c'est tout ce que ça prend parfois. Mais d'autres fois il faut se forcer un brin. Et c'est correct.
Mon billet est un peu décousu mais le tip tap top m'hypnotise et mes idées s'égarent vers la chaleur du bain chaud. Demain j'irai aider ma vieille demoiselle de voisine à gratter son auto. Mais ce soir, si personne n'a besoin de moi, je vais prendre congé. Faut pas non plus être plus serviable que mère Térèsa. N'est pas canonisé qui veut.

Le journal du matin

J'aime lire la Presse le matin lorsque je suis seule avec la radio. J'adore lire la Presse lorsque nous sommes deux à le faire en écoutant la radio.
Je ne sais pas si on adore lire la Presse avec moi par contre.
Le scénario est invariable. Duo de lunettes sur le bout du nez qui lui est plongé sur le papier journal, notre intermède silencieux ne dure que le temps de voir si Foglia y est ou pas. Dès que j'ai vu ou lu je commente.
-".................
L'autre en homme poli qu'il est m'écoute en me regardant puis, retourne à son article.
-".................
Nouveau regard, intérêt poli.
-".................!!!
Nouveau regard, soupir exaspéré mais toujours il écoute.
Et c'est comme ça pendant tout le déjeuner.
Invariablement il finit par rire tout en brandissant le drapeau blanc.
Il n'arrive jamais à tout lire.
J'adore commenter, surtout quand il est dans le cahier des sports.
Je ne peux pas concevoir de garder tout ce que je ressens pour moi quand je lis.
En fait je ne garde jamais rien pour moi.
Ô hommes heureux qui ne partagez pas ma vie! vous dites-vous.
Pfffffffffffff....vous ne savez pas ce que vous manquer.