Comme à chaque année à cette date-ci je sens chez certaines de mes connaissances une légère envie qui peut même aller jusqu'à la verte jalousie.
Ces connaissances ont toute une chose en commun, elles ne font pas partie du majestueux corps professoral.
Ce qui veut dire qu'elles n'ont pas deux mois de vacances contrairement à moi.
Hé, hé, hé....
Naturellement je les mérite ces vacances, naturellement mon salaire est ajusté à ces deux mois de vacances, mais quand même hein.
Nous en avons bien besoin me diront les plus généreux, vous êtes payés à ne rien faire me diront les êtres plus substanciels.
Bien entendu que j'en ai besoin, je suis prof. Mais je pourrais vous donner une liste de gens qui travaillent aussi fort que moi et même dans des conditions tellement plus difficiles.
Cela ne va pas à l'effort, c'est tout simplement un fait de notre vie nord américaine. Les enfants ont besoin de vacances pour aider leurs parents aux champs, nous nous retrouvons donc en congé forcé. Bon, je vous le concède, les enfants ne vont plus travailler aux champs. Pas les enfants du primaire en tout cas.
Mais notre société s'est adaptée à cet horaire et le jour n'est pas venu où les grandes vacances seront remises en question.
Je ne m'en plais surtout pas. Je serais hypocrite si je vous disais que cela ne joue pas en faveur de ma profession quand les doutes sur ma vocation m'assaillent.
Mais certains jours de grogne parentale, de nullité du système, d'absence de motivation des élèves, d'évidence de réforme déformée, ces jours là, je troquerais mes vacances contre une belle petite job agréable et valorisante où l'effort de mon travail mènerait à des résultats concrets et justement appréciés.
Alors me revoici encore cette année, au seuil du mois de juin, n'ayant qu'une hâte, que ce soit terminé, préparant mes mouchoirs dans l'attente des larmes qui viendront aussi sûrement que la pluie d'automne lorsque les visages de mes élèves s'éloigneront vers leur avenir.
Je vous accorde le privilège de me jalouser, un peu, je ne vous en voudrai pas, promis. De toute façon, je serai trop occupée à ne rien faire!
6 commentaires:
Il y a beaucoup d'enseignants(es) dans mon entourage et ils disent que les mois de vacances d'été, en réalité, ça devrait s'appeler des congés de maladie, au moins pour le mois de juillet! En effet, ils terminent l'année scolaire complètement à bout.
Je ne vous jalouserai certainement pas, vous vivez dans le courage les aspects plus difficiles du métier, vous méritez amplement de profiter aussi des privilèges qui viennent avec.
Que vos vacances arrivent le plus tôt possible et qu'elles soient ensoleillées!
moi avec mon petit trois semaines (4 l'an prochain) je suis vert de jalousie mais je serais jamais capable de me planter devant une classe et d'enseigner .... je n'ai pas cette patience alors tu les mérites amplement tes vacances et sur ce je cesse de te jalouser ..... pas au complet quand même
Je penserai à toi, assise sur ma terrasse, en me disant que tu sirotes surement une limonade toi aussi, en lisant un Baricco!
Et pour en rajouter sur ce que disait zoreilles, je dirais qu'en juillet, je suis occupée à me remettre de mon année et que août est vraiment mon mois de vacances, alors tes amis ont bien raison!
Et personnellement, je n'aurais jamais été en enseignement sans ces congés. Pour la simple et bonne raison que c'est ce qui fait que je peux faire mon travail. Je serais en burn out depuis longtemps sinon, malgré que j'adore ce que je fais, c'est lourd à porter comme métier parfois...
Le décompte est commencé...
Dans le domaine de l'enseignement il est absolument nécessaire de faire une pause digne de ce nom.
Néanmoins, en ce qui concerne
« la belle petite job agréable et valorisante où l'effort de mon travail mènerait à des résultats concrets et justement appréciés. »
je ne l'ai pas encore rencontrée celle-là...
Accent Grave
Je viens de découvrir ton blogue. Une autre prof qui blogue. Mais c'est la contagion! :-)
Je reviendrai te lire...
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