vendredi 18 janvier 2008

Même si...

Suite à mon dernier billet, j'ai reçu des commentaires me proposant de me détacher de ce qui se passe dans le monde...c'est le bon sens je l'admets. En être conscient tout en étant détaché. C'est difficile, peut-être est-ce mon karma?
Néanmoins j'ai quand même décidé de prendre congé 2 jours ne serait-ce que pour régler mes petits problèmes ici et là qui me grugeaient la vie au goutte à goutte. Que c'est bon avoir du temps hors du temps! Hors de la course habituelle, sans personne à s'occuper, sans horaire autre que le sien propre à se conformer!
Je ne suis pas à ne rien faire, au contraire, je suis fort occupée mais ce sont des occupations qui me libèrent, des tas de trucs dont je devais m'occuper et qui étaient toujours remis à plus tard faute de temps.
Ma tête est en ordre quand mon environnement l'est. C'est doublement réconfortant car je suis d'un naturel plutôt paresseux. En fait je dois avoir une double personnalité prénommée Heïdi, une bonne ménagère suisse allemande qui ne se sent bien que dans un intérieur aseptisé et libre de tout désordre. L'autre personnalité ressemble plutôt à une sorte de Madame Bovary, jeune dame rêveuse à son meilleur sur un divan.
C'est un éternel combat qui me rend assez imprévue coté comportement mais bon, j'assume.
Lorsque Bovary l'emporte sur la suissesse, le bordel s'installe doucement, subtilement, pour finir par régner en maître jusqu'à ce qu'Heïdi, étouffée et affolée, dans un dernier soubresaut de vie se relève et prenne le taureau par les cornes.
C'est comme ça que ma personnalité rangée a émergée en force mercredi dans le bureau de la secrétaire en lui demandant une suppléante pour deux jours.
Certains vont en vacances, d'autres en congé maladie, moi je prends un congé burnout de maison.
C'est ma façon de vaincre la dépression hivernale, chasser le désordre, m'acheter de jolies boîtes de plastique, être efficace et ordonnée.
Pour quelques jours je serai l'émule de Martha jusqu'à ce la lascive Bovary se mette à rêver et m'attire dans sa contemplation hasardeuse sur la marche du monde.

3 commentaires:

Zoreilles a dit…

Félicitations, Bibco, je suis fière de toi, t'es mon idole! C'est ce qu'il fallait faire : t'accorder du temps pour toi, t'en feras ce que tu voudras, t'auras pour ces deux jours le plaisir de t'appartenir. C'est très sain, ce mini burn out improvisé, qui sait, ça pourrait t'en éviter un plus sévère sans doute. Comme tu es sage...

C'est peut-être sans rapport... mais ça me vient en tête en te lisant, j'ignore pourquoi mais je plonge : As-tu lu « Eloge de la lenteur » de Carl Honoré, un bouquin qui fait son chemin partout dans le monde depuis quelques années, peut-être pas un best seller mais un courant assez fort quand même dans notre monde qui va trop vite. Ce livre que j'ai lu à petites doses (je m'étais disciplinée à en lire au moins 3 pages par jour) est en train de changer ma vie!

Je te souhaite de t'appartenir pleinement pendant ces deux jours, on devrait se rebrancher sur l'essentiel plus souvent!

Anonyme a dit…

Il m'arrive deux ou trois fois par année de prendre des journées d'écoeurantite aigue et je reste chez nous à vachez, lire, écouter de la musique. Je n'en suis jamais mort et je ne m'en porte que mieux. Je pense que ça prend ce genre de "break" dans la vie un fois de temps en temps pour faire comme une coupure de certaine chose même si ça n'enlève pas tout les tracas ou tout les petite bibittes dans le pare-brise de la vie

Anonyme a dit…

Bravo Bibco! Mais vous êtes presqu’anarchiste!

Très rafraichissant comme billet, ça commence bien la fin de semaine. Je vais chausser mes pantoufles sans délai, mettre du bois dans la cheminée et m’écraser devant la télé pour ensuite m’assoupir à la façon d’Alexandre le Bienheureux, devant l’émission la plus insipide qui soit. Et tout cela, grâce à vous! Bon ben, à demain!

Accent Grave