jeudi 3 janvier 2008

Franchement

Malgré toute cette magnifique neige blanche je n'aurais aucun inconvénient à me faire téléporter au bord de la mer sous un palmier immense le visage au vent sur un grand matelas de plumes sans aucun témoin de ma décrépitude, seule, sans gêne, à compter les grains de sable qui filent dans ma main. Il ne ferait pas chaud, juste assez pour ne pas avoir froid. Ça sentirait la mer et la terre.
J'habiterais une de cette petite hutte de paille sans fenêtre meublée de trucs griffés comme on voit dans les annonces de Club Med ou de carte de crédit. Comme dans la Belle et la Bête des mets raffinés et abondants ( ça c'est pas dans la Belle et la Bête mais j'suis plus musclée que la Belle, je dois y voir ) me seraient servis sur une table magnifiquement dressée sans que je ne vois jamais personne pour les y déposer.
Je lirais, je marcherais, je jouerais au dauphin dans l'eau et parfois...je dis bien parfois, j'irais à la ville pour faire du lèche-vitrine et acheter tous ces trucs superficiels et inutiles qu'il ne faut pas acheter quand on est une personne consciente comme moi du gaspillage des ressources de cette planète dû à l'hyper consommation. Naturellement mon compte de banque serait comme la bourse du gars dans l'histoire de Tante Lucille qui ne se vide jamais et qui est toujours bien garnie de pièces d'or.
Le prince serait bien sûr à portée de main pour me chanter la ritournelle et peut-être même la pomme, enfin, ce qui resterait de la pomme après que je lui en eut fait prendre une bouchée ou deux, question de l'encanailler à souhait. Il me masserait les pieds pendant une heure ou deux sans jamais se lasser et me chatouillerait le dos sans dire un mot.
Je réussirais sans mal aucun à ne rien faire de mes journées, enfin, rien faire d'utile.... sans me sentir mal et je ne m'ennuierais pas de personne.
Voyez-vous, on a beau être une adulte presque responsable, socialement et politiquement concernée, consciente des enjeux concernant la planète,
je voudrais juste des fois oublier tout ça et vivre sans me poser de questions et sans me questionner sur tout et tout le temps. Je me surprends à souhaiter des petites affaires toutes simples comme ça là...bord de mer et prince des marées, shopping et boustifaille.
C'est peut-être ça un fantasme... On dit que ces trucs là sont plus plaisants à imaginer qu'à vivre....Je vais devoir le croire sur parole parce que si je n'ai aucun problème à imaginer, je ne crois pas pouvoir procéder à l'autre partie de l'expérimentation.

2 commentaires:

Zoreilles a dit…

Chère Bibco, juste de te lire m'a fait faire un beau petit voyage (j'ai l'imaginaire assez sensible et ta description était... suave).

Pour moi, le décor importe peu, la température aussi, juste que personne ne dépende de moi pour une journée et je serais aux anges!

Mais j'y pense, il y a trop longtemps que je n'ai pas vu la mer...

Anonyme a dit…

Ce genre de moment doit survenir au moins une fois dans une vie.

J'imagine qu'un tel rêve peut très bien se concrétiser en plongeant tête baissée dans l'aventure, sans réflexion aucune, un peu comme vous le faites par l'imaginaire.

Accent Grave