mercredi 16 janvier 2008

Facile d'être heureux

Y a un prof à mon école qui est parfaitement heureuse. Elle ne lit jamais le journal, n'écoute plus les nouvelles et cesse d'écouter lorsque j'ai la mauvaise idée de parler de ce qui ne va pas dans le monde.
Elle a aussi ses problèmes ; elle n'a pas pu réserver à la station de ski désirée lors des vacances des Fêtes, son fils a eu le rhume, son chum une grippe d'homme et ses cheveux sont trop longs.
Elle rit souvent, est pleine d'énergie et ne mange que des lunchs santé qu'elle cuisine elle-même à la maison.
Elle irradie le bonheur.
Ne croyez surtout pas que j'ironise. Non. Je me questionne sur la bonne façon de vivre.
Moi je braille 2 fois sur 4 en allant à l'école et en écoutant la radio parce que je suis une éponge universelle absorbatrice de tout ce qui va mal.
Je m'en fais pour tout même si ça se passe dans une réserve aborigène.
J'ai souvent peur parce que je ne peux pas m'imaginer que je vais réussir à survivre dans ce monde et tout ça est décuplé quand je pense à mes enfants.
Parfois elle me dit que tout ça se passe bien loin de chez nous. C'est ça la différence entre elle et moi. Son chez nous c'est sa rue, à la limite sa ville. Mon chez nous c'est le monde. Je l'envie.

9 commentaires:

Le Voyou du Bayou a dit…

Tu devrais couper un continent par semaine de ta défition de ton "chez vous" pour te désensibiliser. Commence avec l'Afrique, le pire va être fait...

Gooba a dit…

Quelle bonne réflexion! Je me la fais souvent, quand je regarde les gens qui m'entourent et qui s'énervent pour un rendez-vous annulé ou une coiffeuse qui n'a pas de place avant deux jours...

Mais j'ai beau essayer, je n'arrive pas à fonctionner comme ça... C'est dans ma nature, j'imagine...

Anonyme a dit…

Beaucoup de gens vivent comme votre collègue et je ne serai certainement pas celui qui lui en ferai le reproche.

L'attitude générale doit y faire pour beaucoup aussi, que l'on s'informe de ce qui se passe ailleurs ou non, d'autant plus que des malheurs il y en a aussi dans nos quartiers.

En étant trop branché sur ce qui se passe ailleurs, on néglige peut-être notre environnement immédiat, notre voisinage, voire ce qui se passe sous son propre toît.

Comme Gooba, je dirais que si vous êtes intéressée à ce qu'il y a ailleurs, vous n'arriverez pas à vous en détacher tout à fait. Votre bonheur est tout aussi possible, en évitant peut-être la vision des médias toujours partielle et vendeuse.

Accent Grave

bibconfidences a dit…

J'essaye de m'intéresser dès ce matin exclusivement à ce qui passe " chez nous " et qu'est ce que je vois ? La polémique sur les Lavigueurs, l'inquiétude plane sur les Montréalais qui n'auront pas de fête des neiges ( parade des mascottes dans la slush ) et Patsy Galant qui chante piaf au casino pour le volet kilturel.
Où vis-je ?

Zoreilles a dit…

Quand les choses nous atteignent trop (et les sentiments ne sont ni bons ni mauvais, ils sont) on doit se protéger un minimum, il me semble.

Au fil des événements qui nous sont présentés dans l'actualité régionale, nationale et internationale, bien sûr qu'il faut s'informer (les gens trop insouciants me font un bien petit effet) mais savoir faire la part des choses également. Il y a des fois où ce n'est plus de l'information mais du sensationnalisme, qu'on nous présente sous la forme d'un « complément d'information » mais qui fait des gros plans sur les larmes, du sang ou un véhicule écrapouti. Ça, moi, je me tiens loin.

Exemple, une série comme celle des Lavigueur qui semble être bien faite et qui connaît beaucoup de succès nous raconte un fait vécu, montre une réalité que j'ai trop de peine à voir, je la connais leur histoire, on a exploité leur misère, on s'est servi d'eux et ça me rentre dedans parce que c'est trop vrai, que ça se passerait encore de même aujourd'hui, et de ça, je suis obligée de me protéger.

Pour vivre mieux, je choisis souvent l'information écrite. Je ne peux me désintéresser de tout ce qui se passe dans le monde mais je ne suis pas obligée de m'astreindre à ce qui me fait trop mal.

Anonyme a dit…

Bibco,

c'estla première fois que que je commente chez-vous, mais cette fois-ci chaque mot de votre texte a une résonnance en ce qui me concerne. Je crois que chaque personne a sa souffrance, et sa manière de faire face. Il faut mettre des barrières psychologiques, sinon il serait impossible de surmonter les obstacles de la vie, au quotidien. Ce n'est pas de l'égoïsme, mais de la survie.

Nous faisons tous des erreurs, disons des mots que nous n'aurions voulu jamais dire, parce que mal exprimés, mais nous ne sommes pas responsables de la souffrance universelle.

Missmath a dit…

"Être une heure, une heure seulement
Être une heure, une heure quelques fois
Être une heure, rien qu'une heure durant

Beau, beau, beau et con à la fois."

Jacques Brel

Anonyme a dit…

Bibco,

C'est en étant justement cette éponge que je ne peux que me faire un devoir de reconnaissance.

Je ne me trouve pas, franchement, le droit d'être malheureuse. Bie sûr, il y a des malheurs, des peines personnelles qui abiment, qui tuent. Cependant...

Le reste du monde m'oblige à la joie, à savourer chaque moment, à utiliser ma colère et ma peine sciale à tenter de transfomer ce que je peux, à ma petite mesure.

Je ne suis donc pas comme ta collègue tête dans le sable, mais peut-être suis-je atteinte d'une autre manière. Je ne peux m'empêcher d epenser que j'aurais pu être une autre personne, en train de crever sous les balles, des agressions, le feu, un tsunami.... Tu vois... Ces gens-là donneraient n'importe quoi pour avoir un millionnième de ce que j'ai. Pas le droit de ne pas savourer.

Et si je n'ai pas de joie, où est-ce que je prendrai le courage nécessaire à l'action? N'est-on pas tanné de tourner en rond, ici?

Zed ;-)

C'est une réflexion que tu amènes avec toute ta sensibilité.

Anonyme a dit…

Bonjour ! Je viens de lire votre article ! et il m'interesse bien ! car voyez vous aujourd'hui je dois rédiger un essai qui répondra à la phrase de victor Hugo "si vous saviez ce qu'il ce passe, aucun de vous n'oserait être heureux" ce devoir me donne beaucoup de difficulté étant donné que je suis nulle en rédaction ! votre texte me donne des idées et je vous en remercie! je vous donne toujours mon adresse e-mail au cas ou vous auriez d'autres arguments à me donner : http://beautifulpakrette@hotmail.fr merci de votre aide
cordialement