Je vais voter pour n'importe quel parti qui n'a pas Michelle Courchesne comme ministre. Ni comme fonctionnaire.
Sa dernière décision, controversée par un bon nombre de personnes impliquées directement dans ce dossier me rend d'humeur moche et taciturne.
Les jeunes décrocheurs avaient un programme pour les remettre en selle, trois jours de stage dans une entreprise et deux jours à l'école.
C'était ça au lieu de la rue.
Un but, l'espoir d'avoir un bon travail.
Ça fonctionnait. Elle coupe. Je connais ces jeunes, je leur ai enseigné au secondaire.
Ils n'ont qu'une hâte, s'en aller de l'école. Ils sont reconnus par leur pairs comme étant des poches, des nuls, des "ortho".
Ils décrochent. Le travail à faire pour les remettre à niveau est une tâche quasiment impossible vu le système scolaire ridicule dans lequel nous évoluons.
Madame la Duchesse voudraient faire d'eux des élèves studieux, qui viendraient s'enrichir d'une belle culture scolaire.
Leur donner la chance de s'éduquer.
Foutaises. Le programme est tellement lourd et chargé, ces élèves sont dépassés depuis longtemps.
Pourquoi au contraire ne pas élargir ce programme qui semblait fonctionner? Pourquoi ne pas donner à la fin du stage un emploi dans des domaines où on manque cruellement de main-d'oeuvre et continuer à former intellectuellement ces jeunes par des cours de français, de philo, de maths obligatoire? Des cours moins lourds coté évaluation, des cours d'ouverture sur le monde, des cours qui leur donneront le goût de connaître autre chose? Moi qui prône le retour aux métiers manuels, aux métiers tout court, qui voudraient qu'on leur redonne leurs lettres de noblesse vous comprendrez que je ne peux être d'accord avec le fait de continuer de visser des élèves à une chaise de torture et à vouloir à tout prix leur entrer dans le crâne des notions qui ne veulent rien dire pour eux.
Je ne sais plus trop comment je vais faire pour continuer de travailler pour un boss avec lequel je ne suis qu'en désaccord.
Je voudrais qu'elle se retrouve un matin dans une classe au lieu d'être en train de pavaner dans son ministère.
4 commentaires:
Je comprends ton désarroi, Bibco. Il est nourri d'une volonté farouche de vouloir avancer, de toute ton expérience terrain, de ton amour inconditionnel pour les enfants, les ados, les décrocheurs, la nature humaine en général. Tu es une enseignante dans l'âme, une grande pédagogue, je le sais depuis que je te lis. Tu as beaucoup à apporter dans ce monde de l'éducation que tu as choisi un jour.
Oui, les défis sont immenses, la motivation difficile, la mobilisation épuisée, la vocation fragilisée, dans ce contexte-là. Mais imagine un peu s'il n'y avait pas, au coeur de toutes les écoles, des Bibco qui font la différence dans la vie de notre relève.
Ma mère dit toujours tristement, chaque fois qu'elle visite la pouponnière d'un hôpital, suite à une nouvelle naissance : « Regarde-les bien, aujourd'hui, ils sont tous égaux, c'est en sortant d'ici que ça change »... Ma mère a été prof, elle était très consciente de cela, il y a des grands-pères et des grands-mères qui l'appellent encore affectueusement « ma maîtresse d'école ».
C'est pour ça que t'enseignes encore, Bibco, pour faire la différence, ramener un peu de justice sociale...
Pis la minisssse, on s'en câl....
le problème avec ce genre de sitation c'est que ceux qui proposent ce genre de changement sont plutôt les fonctionnaires, qui eux sont théoriquement neutres. La ministre ne fait qu'approuver ou rejeter le plan mais basé sur les informations des fonctionnaires. Le problème en est un de système plutôt que d'affiliation politique selon moi. Le problème d'avoir des fonctionnaires qui gèrent de leur tour d'ivoire à Québec et qui n'ont jamais enseigné ou qui ne parle même pas à des enseignants
"travailler pour un boss avec qui vous êtes toujours en désaccord", méfiez-vous, il pourrait vous arrivez la même chose qu'à Bruno Fortier de la délégation du Québec à New-York.
mmm...Je ne me donne pas autant d'importance.
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