dimanche 28 octobre 2007

Fin de semaine

Difficile de ne pas vous parler de ma sortie cinéma où j'ai eu le plaisir avoué de voir le film Death at a funeral. Comédie anglaise qui m'a réjouie à un plus haut point. J'adore les anglais, j'aime leurs comédies. Celle-ci a eu le mérite de faire travailler une quantité appréciable de muscles et de me voir faire preuve d'un sans-gêne incroyable à rire si fort que je ne pouvais plus m'arrêter. Ensuite, visite bi-mensuelle au marché, Atwater cette fois, où nous avons craqué pour des pâtes et des sauces divines et un filet mignon de toute beauté.
Une pause sur un nuage où un sourire béat s'est accroché à nos lèvres le temps de savourer chacun trois chocolats de Geneviève Gadbois pendant qu'on attendait pour payer ce petit vin délicieux qui accompagnerait les pâtes à la SAQ en face.
J'aime ce genre de journée.
Mon ex, le papa de mes enfants est aussi chanceux. Il est tombé sur la fin de semaine enfants/sortie du livre Harry Potter en français. Comme j'appelais pour leur dire bonjour (Je sais, ils me tuent quand ils sont en ma présence mais je m'ennuie d'eux dès qu'ils ne le sont plus, c'est comme une sorte d'allergie j'imagine) j'apprends qu'ils sont chacun dans leur chambre à lire Harry Potter. Pas dans le même livre, avec chacun un livre. C'est le truc. Il aura donc les enfants deux jours sans les entendre se détester une minute par heure et sans les voir essayer de s'assassiner réciproquement deux minutes par heure.
Je suis jalouse.
Ça tombe toujours sur lui ces trucs là. Ça où le film qu'ils avaient envie de voir depuis des mois sort la fin de semaine où ils sont avec lui.
Ça et l'envie de faire des commissions ou l'épicerie alors qu'ici ça prendrait un tremblement de terre pour les faire sortir de la maison.
Il paraît que c'est parce qu'ici c'est leur maison et que chez leur papa où ils se rendent tous les jeudis soirs et une fin de semaine sur deux c'est presque comme chez eux mais que parfois ils s'ennuient quand même de leurs "choses" (non, je n'ai pas l'honneur d'être mise au niveau de choses ). Entourés donc de "leurs choses" ils n'ont plus envie de sortir.
J'épluche donc le cahier actuel de la Presse absolument pour rien et je lis "sorties en famille" et Montréal plus sans aucun espoir de mettre en pratique tous les trucs sorties qu'on y propose.
Vous, familles avec enfants non ados, profitez-en et sortez car le temps où vous serez confinées à la maison avec vos choses approchent.
Bien sûr, tout peut être différent. Vous pouvez décider de faire une sortie où vous contribuerai généreusement à un organisme charitable tel que " maman achète-moi des souliers" ou encore " maman j'ai besoin de "linge" neuf", le " si on y va je peux m'acheter un jeu vidéo en passant au magasin?" ou le très connu " j'ai faim" situé dans tous les centres d'achat au Québec est aussi très populaire.
Vous avez le choix, il y en a des tonnes. Les enfants sont très attachés à ces causes sociales et sauront faire vibrer en vous votre fibre de donnateur déjà très sollicitée.
Ces sorties altruistes seront très appréciées je vous le garantie.
Mais comme j'ai déjà donné cette année à "la société des livres d'école" et que je devrai aussi contribuer très bientôt à "l'association des bottes neuves chaque année", je m'abstiens pour le moment d'oeuvrer au sein d'une quelconque oeuvre de bienfaisance. D'ailleurs ma conseillère Visa bronze est tout à fait d'accord.
Bref, l'ex se tape un weekend famille de rêve et c'est moi qui devrai me taper Halloween. Non mais... injustice quand tu nous tiens.

jeudi 25 octobre 2007

Je me demande...

Connaissez-vous l'histoire du gros qui frappe le petit? Le petit se retourne et en frappe un plus petit que lui. Et celle du patron qui engueule son employé? L'employé retourne chez lui et engueule ses enfants.
En tant que peuple conquis, et je le dis de façon très objective, et qui l'est encore à ce jour, se pourrait-il qu'il soit plus facile de mettre ses culottes et de faire le boss avec les immigrants qu'avec le reste du Canada? Le propos n'étant pas de divaguer sur nos opinions politiques respectives mais plutôt sur ces discours à deux vitesses qui me surprennent toujours lorsqu'ils sont ainsi éructés plutôt que prononcés.
Mettre ses énergies à la bonne place serait une bonne façon de s'organiser pour une unité réussie. Non? C'est d'un seul jet mais je me demande si ...

mercredi 24 octobre 2007

Rêver pour vrai

Ce matin j'étais assise sur le bord de mon lit en pliant du linge * les 4 paires de boxer que mon fils a utilisé ces deux derniers jours de même que ces trois paires de jeans ainsi que les t-shirts et camisoles de tout acabit, mâle et femelle. *
Lorsque j'ai eu fini je suis restée là à regarder ces deux petits tas de vêtements minitieusement pliés et je me suis prise à rêver qu'ils volent tout seul jusqu'au bureau de leur propriétaire respectifs.
Malgré toute ma concentration et mon hochement de nez (avec la main) je n'y suis pas arrivée.
Je rêve souvent à de tels exploits. Ça me faciliterait tellement la vie.
J'aurais aimé être Samantha, ma sorcière bien-aimée. Même Mary Poppins aurait fait l'affaire. Jinny sans la bouteille (J'aime pas être à l'étroit). J'aurais été très reconnaissante si j'avais possédé une de ces petites caractéristiques...j'en aurais fait profiter tout mon entourage élargi.
Ces rêves éveillés qui trottent dans ma tête font partie de la longue cohorte de souhaits récurrents. Gagner le million, savoir voler, habiter un tout petit village de rêve, avoir la plus belle voix du monde et rencontrer un extra-terrestre.
Certes je devrais pour mon équilibre mental avoir des rêves qui risquent de se réaliser un jour. Étrangement, les rêves possibles me semblent plus inaccessibles que les autres. Je ne rêve plus d'avoir un jour une belle petite maison ou de voyager, des trucs comme ça. Je sais qu'il y a l'impôt qui ne veut pas et que la maladie me guette à tous les âges. C'est tellement plus facile de rêver pour vrai.

*Réflexion de dernière minute sans aucun rapport avec le sujet. Je me demande ce qu'une commission comme celle de TB aurait donné à l'époque de Jacques Cartier...La commission Huron Iro mettons...Je me demande ce que les habitants de souche auraient eu à dire à propos de nos ancêtres et de leurs "demandes d'acommodement".

vendredi 19 octobre 2007

Chers parents de mes élèves

Vous savez déjà à ce moment-ci que vos enfants ont eu la drôle de chance de tomber sur un prof qui souffre d'un défaut vraiment mal placé chez un enseignement : la distraction allumée.
Vous vous en êtes aperçus lorsque vos enfants sont revenus à la maison avec leur carte du Québec photocopiée sur laquelle ils devaient faire un X là où se situent Montréal et Québec et que pour leur donner un indice il leur a indiqué où se situait l'île d'Orléans sauf qu'il leur a fait écrire "Orléans" en plein sur l'île d'Anticosti.
Vous vous en êtes rendus compte lorsque dans l'agenda de votre enfant ce prof a laissé un petit mot pour vous dire de regarder le beau travail de recherche en science et technologies sur les papillons monarques pour lequel leur progéniture avait travaillé si fort et qu'ils pourraient facilement retrouver ce travail dans le duotang de "science-fiction".
Vous n'avez pas pu ne pas remarquer que j'avais interverti la semaine où il y avait la rencontre de parents avec celle de la rencontre de l'infirmière dans l'agenda de vos pauvres enfants.
Non, vous n'avez pas pu passer outre toutes ces bizarreries qui font de moi cette personne étrange.
Mais peut-être avez-vous aussi ressenti une certaine indulgence pour moi parce que vos enfants sont heureux avec ce prof si lunatique mais en même temps si proche d'eux.
Ce prof qui, comme les gens souffrant d'Alzheimer se souvient avec une clarté aveuglante de ses onze ans mais oublie si facilement ce qui s'est dit sur les échelles de compétences à la réunion générale des enseignants de la veille.
Ce prof qui reste à l'école jusqu'à 21h. pour décorer la classe pour l'Halloween et défie le règlement de surveillance afin d'être dans la classe lors de leur arrivée au lieu d'être dans l'escalier à leur intimer le silence pour voir l'émerveillement jaillir de leurs prunelles.
Ce prof qui veut tellement que ses élèves réussissent à grandir en force, qu'il sourit souvent en les regardant parce qu'il veut être certain qu'au moins une fois dans la journée cet enfant a vu quelqu'un le regarder avec tendresse.
Ce prof qui aime leurs enfants.
Ils n'ont pas pu ne pas le remarquer.

samedi 6 octobre 2007

Mon existence


Vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai été absente si longtemps? Non? Je vais vous le dire quand même. Suite à mon dernier billet j'ai reçu une lettre d'un millionnaire de la Lousiane. Veuf, père de deux charmants enfants il m'a demandé si je voulais partager sa vie afin de m'occuper de son intérieur et de ses enfants pendant qu'il continuerait de s'enrichir en paix afin que nous puissions vivre une idyllique existence familiale. Je me suis donc mariée et j'épouse-ette maintenant notre mansion pendant que mon époux gagne ma vie.
Non, c'est même pas vrai. Héhéhé...j'vous ai eu hein!

Enfin, la photo c'est bien moi, jadis *clin d'oeil* mais l'époux n'était ni millionnaire ni américain.

Alors pourquoi n'écris-je plus?
J'ai juste pas le temps.
En ce moment je déborde d'admiration pour Stéphane Laporte. Écrire des blogs aussi intéressants que les siens jour après jour tient pour moi de l'exploit littéraire.
Le retour au travail est un tel changement de rythme pour moi que je n'y arrive plus.
Partie à 7 heures le matin il n'est pas rare que je sois de retour vers 18 heures le soir. Mes ados ont eu largement le temps de transformer l'antre en parcours d'obstacles pour professionnels et ils m'attendent de pied ferme dans la porte pour me renvoyer derechef à l'épicerie que je n'ai plus le temps de faire qu'à travers deux corrections et trois lavages.
Je sais ce que vous allez m'écrire...de bons conseils sur le lâcher prise et le penser à soi, ça ne marche pas avec moi.
Mais ce week-end je fais un blitz de ménage afin de respirer et d'harmoniser mon être en manque d'ordre avec son intérieur cacophonique.
Je corrigerai mes 26 dictées et productions écrites et je tenterai de cuisiner.
Mon corps me jouant des tours s'effondrera sûrement, épuisé, sur un fauteuil tout près de là, le temps de combattre la fatigue qui a élue domicile dans mon ying mais, grâce à mon yang, il repartira à droite et à gauche, tentant d'endiguer le flot de poussière que le dépot gracieux de mon postérieur sur le fauteuil aura provoqué.
Vous ai-je dit que j'étais fatiguée? Voilà, c'est ça. Je me plains et replains, je suis redondante à souhait et les écueils où j'aborde quotidiennement n'ont rien de drôle et ne sont certainement pas matière à écrire de gentils billets spirituels et cocasses.
C'est pour ça que je n'écris pas, ma vie est ennuyeuse et redondante mais cela va cesser bientôt, personne n'est éternel.
Non, sans blague, c'est comme ça pour plein de profs. Ceux qui comme moi sont sans aide-conjoint en arrachent peut-être un peu plus mais la plainte est généralisée. Manque de temps évident pour tout bien faire.
Et voilà la première communication aux parents qui se pointe le nez dans l'horaire de la semaine prochaine. Je dois leur apprendre si leur enfant progresse de façon très satisfaisante, satisfaisante, s'il présente quelques difficultés ou s'il a de grosses difficultés en écriture, lecture et mathématiques.................. JE L'SAIS TU MOI!!!!!!!!!!!!!!
J'en suis encore à les changer de places, à leur faire remplir leur duotang à l'endroit, à leur montrer comment s'écrit la date dans un cahier et à faire leur code de correction avec eux....
Bien sûr j'ai une petite idée pour certains d'entre eux, mais de là à tracer une ligne entre très satisfaisant et satisfaisant...De toute façon à part quelques uns où le portrait est très clair, très très satisfaisant, les autres devront se contenter de satisfaisant et quelques difficultés.
J'ai des sueurs froides à la pensée qu'avant la nouvelle prise de position de la ministre nous étions confrontés à une production massive de bulletins automnaux au lieu d'une communication....J'en aurais fait des cauchemars. Évaluer quand je n'ai rien pour évaluer ou à peu près me semble aussi honnête que voler un boeuf.
Enfin....ce sera moins officiel qu'un bulletin donc, moins informel. Heureusement.
Je songerai sans doute à ça pendant tout le congé à travers mes autres tâches en ramassant un ou vingt kleenex à coté de la poubelle, mon autre cerveau se demandant comment des ados aussi habiles au basket peuvent régulièrement manquer leur coup quand il s'agit de laisser tomber un kleenex à la poubelle à 2 pieds de distance.
Je vais quand même transformer certaines devoirs ménagers en partie de plaisir comme aller au marché Atwater au lieu d'aller à l'épicerie. Ça c'est mon bonbon à moi. L'amour du marché est inconditionnel chez moi. Et je ne fais même pas de conserves ! Mais j'adore cette ambiance et ces odeurs, les bruits et les couleurs.
Ça me permet d'être consommatrice en toute bonne foi...de la nourriture c'est pas superficiel ça!
Je dois acheter beaucoup de fruits car j'ai décidé de faire une salade de fruits en classe avec mes élèves. On fera une petite leçon sur le lavage des mains, sur la pulpe et les noyaux, les pesticides et les cultures, le métier d'agriculteur et l'alimentation. Tout ça en épluchant bien sûr.
Et je pourrai même en rapporter à mes oisillons affamés mardi soir!
Ce sera toujours ça de pris.