dimanche 24 mai 2015

Si j'étais une plante

Je serais une digitale, ou une colchite, mieux, une belladone. Impropre à la consommation mais pouvant être utilisée pour guérir.
C'est l'impression que j'avais en marinant dans ma baignoire.
Utilisée à petites doses, j'arrive à infuser le plaisir. En léger nuage, je distille la joie de vivre.
En me frottant doucement sur votre peau, je procure des caresses lénifiantes.
Mais ces temps-ci, j'ai l'impression d'avoir aussi une grosse étiquette collée sur le pot qui dit impropre à la consommation.
Bon, faut dire que ma date d'utilisation peut sembler périmée. Pourtant, comme je préfère les températures froides, je crois que je suis encore assez fraîche.
J'adore l'eau et mes racines y trempent régulièrement.
Bon, ok, y a tout de même un peu de flétrissement dans les pétales, mais je sens si bon...
Devrais-je voir le fleuriste ou un spécialiste des plantes ornementales pour subir une taille adéquate?
Ça ne nuirait pas.
Ou alors m'introduire dans le catalogue annuel des amateurs de plantes rares?
Je suis si facile à cultiver... Pas besoin de serre, au contraire, je me développe au grand air, dans les terrains peu entretenus ou bien cultivés. Je m'adapte à tous les climats.
On pourrait me récolter ma fleur tous les jours qu'un nouveau bourgeon serait prêt à éclore tout de suite après! Je n'attire même pas les insectes prédateurs. Un truc naturel je pense.
Et je suis résistante et robuste en plus. Sauf pour les zones tropicales... là je crois que je mourrais.
Le désert aussi...ça ne me va pas. J'y ai vécu dernièrement, failli y laisser mon bulbe, c'est vous dire.
Non, un bon jardinier ferait des miracles avec moi, en autant qu'il m'aime...me caresse et me parle,
je crois que je deviendrais la plus belle fleur de son jardin :-)

Ou alors les hommes seraient-ils des insectes prédateurs?

Aucun commentaire: