dimanche 27 septembre 2009

Alice au pays des merveilles

Je suis une Alice qui s'oublie.
J'aime les merveilles et le ravissement, l'étonnement et le frisson.
C'est pourquoi certains petits moments de la vie m'apportent parfois un souffle de vie si frais qu'il me semble que plus je l'inspire plus je m'élève. Une sorte d'hélium condensé si vous voulez.
C'est ce qui m'est arrivé hier.
Je revenais de faire une course et marchais sur le trottoir d'une de ces petites rues d'Outremont bordée d'arbres et débordante de juifs hassidim.
Mais là, seule avec les arbres, j'avais le trottoir et ma tête pour moi toute seule.
Tout à coup, très loin, au bout de la grande rue, une petite, toute petite chose noire se mis à bouger. Ça bouge très vite, dans tous les sens et ça porte une espèce de longue tunique à capuchon.
Je sais bien que c'est une mignonne fillette juive qui caracole sur le trottoir, mais étrangement, moi je vois un petit être fantastique, une sorte de fantôme encapuchonné qui se balade entre deux mondes. Je me suis sentie comme Julie Christie dans le film Don't look now.
Elle avançait vers moi et on aurait dit qu'elle ne touchait pas terre. Aucune fratrie ne la suivait et encore moins une maman à poussette.
Et puis, avant que je ne puisse distinguer son visage, elle s'est envolée derrière un buisson mal taillé.
J'ai bifurqué dans ma ruelle le sourire aux lèvres en ayant l'impression d'avoir vécu moi aussi, l'espace de quelques minutes dans un univers parallèle.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais, vous étiez dans un univers parallèle! Quiconque se balade dans ce coin, se retrouve dans un univers parallèle.

Accent Grave

bibconfidences a dit…

Bonjour Accent Grave!
En effet, certains jours ici on s'y croirait, mais j'adore cette diversité!
Et puis, qui n'aimerait pas voir tous ces enfants!

Le professeur masqué a dit…

Vivant en banlieue, ce sont tous les résidents d'Outremont que je trouve folkloriques quand je vais dans ce coin-là...

unautreprof a dit…

Ah oui, c'est le côté cosmopolite de la ville qui la rend, à mon sens, si attrayante!

Anonyme a dit…

Dommage que cette petite fille soit confinée, elle, dans son seul univers, sans parallèles et sans zigzags, sans intersections.

Où j'habite, j'ai l'impression par moments, de plus en plus fréquemment, d'être, moi, dans l'univers parallèle de tous mes voisins.

Zed

bibconfidences a dit…

Pour le moment à son jeune âge, je ne pense que cette petite fille se sente confinée. En vieillissant je ne sais pas ce que ces ados ressentent. Ils semblent tout à fait en accord avec les principes de vie de leur communauté...J'ai toujours souhaité connaître ceux qui ne pouvaient pas le supporter mais on en rencontre peu.

Anonyme a dit…

Ça s'appelle lavage de cerveau et pressions sociales, Bibco, quant à moi. Tu veux des fraises dans un bol ou des fraises dans une tasse? Tu vas toujours bien finir avec des fraises...

Zed

bibconfidences a dit…

Oui, mais la question est plutôt, en veux-tu vraiment des fraises?
Tu sais, pour une mère de trois enfants c'est tout un mystère de voir ces ados hassidims ne pas se révolter, porter la jupe noire et les boudins... Ils échappent, tout en vivant en plein dedans, à toute influence extérieure.
Moi ça me jette à terre.

Zoreilles a dit…

Ce qui me ravit, c'est ce moment de fantaisie et d'imaginaire joyeux que tu racontes. Tu as cette faculté de voir les choses sous un angle qui t'est particulier et ça m'enchante.

Prends soin de ça. C'est précieux. Et rare.