dimanche 22 février 2009

C'est vrai que je braille dans mon char mais c'est pas vrai que ça passe. Ça ne passe pas. Mais c'est toujours pire, et ça devient encore pire, lorsque je vois la ministre Courchesne à Tout le monde en parle...J'suis écoeurée d'être prise pour une épaisse et de travailler 10 heures minimum par semaine bénévolement pour arriver à faire ma job comme du monde.
Écoeurée d'être sans cesse sollicitée pour des réunions, des PIA, des documents à remplir. Tannée qu'on me prenne mes périodes libres pour ces rencontres alors que je devrais y avoir droit pour corriger et planifier.
Écoeurée de devoir bâtir un programme parce que pour performer dans la réforme faut tout bâtir.
J'ai une vie en dehors de l'école.
J'ai un papier qui s'appelle la tâche, que j'ai rempli en début d'année et sur lequel je devais inscrire qu'est ce que je fais dans les heures où je suis payée.
Mais je n'ai pas le droit de rajouter les petites cases qui contiennent tout le travail supplémentaire que je me tape pour arriver à être un bon prof.
Depuis un mois j'ai cessé de travailler après 16h30 (ça me fait quand même 8h00 de travail par jour), j'ai cessé de travailler le samedi et le dimanche, mais à cause de cette décision, je n'arrive pas .... je n'aurai pas le temps de tout corriger et si je ne travaille pas tous les jours à la relâche je n'aurai pas assez de notes pour produire un bulletin correct. Et pourtant, ceux qui me connaissent, savent combien je travaille fort en classe. Mais si je me restreint à la tâche, je n'arrive tout simplement pas.
Ben, d'la marde, je n'arriverai pas.
Fini le linge à vaisselle Teresa sur la tête, fini le stress, la colère, la fatigue. J'ai une vie en dehors de l'école.
Je n'avancerai pas dans ma carrière même si je travaille le double. OH! On va me trouver bonne et géniale...mais ces gens là n'en ont rien à foutre que je sois bonne et géniale.
C'est ma famille qui a besoin que je sois géniale, à la maison et moi, j'ai besoin d'étre bonne...pour moi.
Et si ça ne fait pas l'affaire, je retournerai à la suppléance, je m'en fous.
J'ai dû manquer le bout à l'université qui disait qu'on devait faire du bénévolat ... ça devait être écrit trop petit dans mon contrat.
Et ne venez pas me parler de mes vacances d'été...je suis payée 200 jours, pas 365.
Je vais aller écouter ça pour arriver à dormir...du beau, du très beau, des gens qui arrivent au bout de leur travail, qui finissent par récolter ce qu'ils sèment...ils doivent avoir le droit de faire leur vrai travail eux.
http://www.youtube.com/watch?v=XxGntzAjixA

7 commentaires:

TitePoère a dit…

Bonjour toi!

Je te comprends tu sais.. Je ne suis pas encore enseignante, mais je sais à quel point c'est difficile, à quel point ce métier demande du temps, de l'effort, mais surtout le don de soi...

Mais je sais une chose, après t'avoir vu lorsque tu parles de ta profession.. Tu es passionnée et tu sais transmettre cette flamme que tu as. Ne te laisse surtout pas éteindre par des contraintes que tu ne peux pas changer. Ne perds pas cette joie et ce bonheur que tu ressens quand tu enseignes à des enfants qui comptent sur toi et qui, en bout de ligne, sont heureux d'être dans ta classe, parce que tu as le petit plus dont plusieurs sont privés..

Je ne te connais pas encore beaucoup, même si nous sommes de la même famille, mais ce que j'ai ressenti de toi me laisse présager que tu es une battante et que tu ne baisseras pas les bras :)

Courage, j'aurai besoin de toi et de tes conseils dans 2 ans, lorsque ce sera mon tour de me demande si je suis à la bonne place ;)

xx Marie-Andrée

bibconfidences a dit…

Tiens, dans 2 ans, j'ouvrirai mon école privée et je t'engagerai!

TitePoère a dit…

Oh oui, oh oui oh ouiiii! :D

Le professeur masqué a dit…

Bibco: tu cherches un prof de français pour ton école?

Non, sérieusement, fais attention à toi. N'hésite pas à remettre en question ton travail, tes façons de faire. Comme maitre-associé, un jour, j'ai émis le conseil suivant à une stagiaire: «Un prof mort est rarement un bon prof.»

Je n'arrive pas toujours à me débarrasser de ma folie de vouloir tout faire, tout réussir. Mais dans le contexte que je vis, j,ai réalisé que la vraie vie, c'est la famille, les amis. Le travail, les gamins, c'ets bien, mais ce n'est pas tout. Dans cinq ans, dans dix ans, ce sont eux qui seront là pour toi, avec toi.

Lud. a dit…

«Écoeurée de devoir bâtir un programme parce que pour performer dans la réforme faut tout bâtir.»

C'est tellement ça. Je suis étudiante moi aussi. À chaque jour je me demande combien il faut s'oublier pour performer dans la réforme telle que la voient les «MELSeux»...

p.s.: je découvre votre blog avec plaisir...

Gooba a dit…

Mon doudou... Moi non plus, je n'y arrive pas avec la tâche que j'ai signée en octobre. Et tu sais quoi? C'est tant pis. Je vis un peu maintenant et j'ai du temps pour mes enfants...

J'me dis que si on compense tout le temps en faisant du bénévolat, on ne fera jamais éclater la bulle dans laquelle les ministres de l'éducation se complaisent depuis longtemps...

Isa a dit…

Parce que je suis écoeurée moi aussi... j'envoie des protons à tous les enseignants!!! +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ :)