lundi 6 octobre 2008

Aujourd'hui nous avons eu une autre formation pour les classes multiâges.
Constation, nous sommes des religieuses sans habit.
C'est une collègue qui l'a sortie celle-là. Les nombreuses heures que nous passons à travailler sans rémunération (non, nos vacances de deux mois ne sont pas payées), les conditions dans lesquelles nous travaillons, élèves TC et TED, les notes trop nombreuses que nous devons mettre au bulletin et qui finissent par être des notes bidons. (Quand on l'avoue on se fait dire : c'est pas grave, les parents ne s'en occupent pas, ne comptent que les notes en français et maths ) L'épuisement professionnel qui ne fera que s'aggraver d'année en année et qui coûtera bien plus cher que l'engagement de profs supplémentaires et bien d'autres choses encore...
Et le programme madame la Ministre, que dire du programme qui est ridicule de contenu, en fait, qui est un contenu que l'on pourrait donner au collège mais qui s'adresse au primaire....
Bref, un mécontentement collectif et généralisé. Un cri d'alarme que n'entend pas le gouvernement qui se plaît à donner du travail à des bureaucrates qui travaillent dans les nuages.
Savez-vous pourquoi la langue française contient tant d'exceptions? Entre autre chose, parce que les moines qui rédigeaient les textes étaient payé à la lettre....
Savez-vous pourquoi le programme est tant chargé? Je vous le donne en mille...Ah....si on pouvait être payé au nombre d'élèves, la belle vie que j'aurais! Un petit groupe, voilà ce que j'aurais. Je ne veux pas plus d'argent, je veux enseigner et que mon enseignement porte fruit. Parce que là chers parents, ne vous faites pas d'idées....vos enfants ne reçoivent pas toujours un enseignement de qualité et non, ce n'est pas parce que quelques jeunes profs font des fôtes, c'est parce que pour nettoyer les écuries d'Augias, il faut s'appeler Hercule. Moi mon nom c'est Ras le pompon. Alors si quelqu'un déjeune avec la ministre demain, faudrait peut-être lui suggérer d'aller se promener dans les classes et d'arrêter de nous sortir des prôgrammes! La vie ici-bas n'est pas un jardin de roses, quoique avec tout ce qu'on pourrait sortir des écuries... quel bel engrais ça ferait...

5 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Votre billet m'interpelle.

La vocation enseignante... On l'a déjà entendue, cella-là! Parfois, je me trouve assez poche d'être dans un boulot aussi dévalorisé et crade.

Oui, le programme est rempli d'illusions stupides. On s'imagine que les enfants développent au primaire des compétences relevant du secondaire et du collégial. En histoire, au secondaire, ex-madame Masquée rigolait en voyant ce qu'on demandait aux jeunes: elle voyait cela au bac!

Pour le français, vous attribuez les exceptions à une légende urbaine. J'y reviendrai un jour ou encore nous irons bouffer ensemble et je vous lirai quelques passages d'un livre superbe sur la langue française.

bibconfidences a dit…

Cher prof masqué, j'aime bien la langue française, mais avouez qu'elle est truffée d'exceptions sans raison.
Même aujourd'hui les gens sont déraisonnables. Tous ces noms que l'on remplace par d'autres afin d'enrober une tare ou un handicap dans la ouate ou encore les technocrates qui s'amusent à inventer des mots savants pour s'en donner l'air...Mes petits élèves ignorent tant de choses...Nous leur enseignons des notions avec des mots inconnus d'eux. Comment voulez-vous qu'ils y comprennent quelque chose.
De plus, même les profs s'enfargent dans les fleurs du tapis.
J'ai vu à cette formation à quel point la mise à niveau sur la nouvelle grammaire est inexistante. Des profs du troisième cycle qui ne connaissent pas le sens du mot prédicat et qui l'enseignent, des profs qui ne savent pas que certaines choses ne se voient qu'au primaire, des profs qui ne réalisent pas qu'un élève de 3e année n'a pas à apprendre le subjonctif par coeur...Pour moi ces lacunes sont bien plus grave que la "fôte" d'orthographe qui se glisse parfois dans un billet.
À notre CS. il y a eu une table de concertation du primaire et du secondaire. C'est un premier pas vers une compréhension et un enseignement qui se doit d'être complémentaire.
En tout cas... (je finis toujours mes tirades comme ça dans la vraie vie).
J'aime la langue français vous savez. Ces temps-ci je relis Océan mer d'Alessandro Baricco... Juste pour la musique qu'il a tirée de ses mots.

Le professeur masqué a dit…

Bibco: le fouillis de la nouvelle grammaire était précurseur de celui de la réforme quant à moi.

La grammaire est mal enseignée au Québec. Pas parce que les profs sont incompétents, mais bien parce qu'on les a rendus incompétents. Les profs manquent de formation, on leur garroche des nouveaux concepts, une nouvelle terminologie...

Tout cela a pué l'improvisation et le manque de cohésion.

Catherine a dit…

La classe multiâge.. Tu en penses quoi? Personnellement, j'ai un temps partagé dans différentes classes. Je suis trois jours par semaine dans trois classes multiâge différente, du public conventionnel au public alternatif.

C'est tout un art que d'enseigner de cette façon. Il faut le vivre pour bien le comprendre!

bibconfidences a dit…

J'adore ça...Ce qui est plus difficile dans mon cas, c'est que tout le cycle est comme ça...Nous n'avons donc pas rempli le critère du choix d'élèves autonomes. Mais c'est un beau défi. Le problème de la clientèle est le même que dans le degré unique...certains élèves n'y ont pas leur place.
Mais pour le reste ça oblige à être en constante évolution. Ce que j'aurais voulu c'est avoir plus de temps pour me préparer...Il faut monter des ateliers, faire beaucoup de travail autogéré et ça ça me bouffe tout mon temps...Mais je me dis que l'an prochain ça ira mieux.
En fait, tout va aussi mal et aussi bien que dans une classe régulière...