J'aime beaucoup me réveiller au chant des oiseaux. Je regarde paresseusement l'aube se diluer dans la nuit et finir par s'installer en maîtresse lumineuse. Étendue dans mon lit, je vois dans la toile pâle de ma fenêtre, l'ombre chinoise d'une immense branche d'arbre. Rarement elle est immobile. Elle suit le rythme doux du voilage de mon rideau qui palpite. Puis, les oiseaux se réveillent. Il me semble alors que ce petit peuple ailé soit composé de nations souveraines qui cherchent à se faire reconnaître par autant de pépiements différents qu'il y a de jeunes pousses sur ma branche d'arbre.
Je pourrais être dans un pays exotique ou dans une forêt centenaire, le bruit serait le même.
Il faut être à l'écoute au bon moment, car ils ne s'accordent que peu de temps pour leurs vocalises. Les nécessités de la vie les rappellent rapidement à l'ordre et leur ode au jour naissant s'évanouit peu à peu. Ce mouvement mélodieux de la nature est parfois entrecoupé d'une puissante fanfare, ce sont les outardes qui avec fracas, annoncent leur passage vers le Nord.
Ce bruit ancestral me fait toujours le même effet. Une nostalgie envahissante, l'ennui de mon pays plat, l'obligation de fermer les yeux pour retenir les larmes qui toujours débordent du contenant, bien trop étroit, d'émotions permises.
Une fois le passage de cette armée courageuse effectué, un silence respectueux s'entend et, pit par ci, pit par là, le droit du citoyen se fait à nouveau entendre. Je peux me lever, le monde, le mien, est à nouveau en marche.
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