dimanche 19 avril 2009

byebye

Pas d'ici, même si je fais beaucoup d'absentéisme je ne songe pas à fermer mon adresse. Nope, mon bye bye s'adresse à mon école. Je suis en surplus ai-je appris cette semaine.
On ferme deux classes et malheureusement, je dois lever les feutres.
J'ai beau avoir 47 ans, mon statut de montérégienne de moins de dix ans fait de moi une fragile candidate à la stabilité dans le milieu de l'enseignement. Je me croyais après 8 ans d'errance enfin affiliée à une école, à un groupe de collègues, à une petite ville sympa pas très loin de Montréal, et ben non. Remarquez que malgré mes deux ans de contrat et mon année à ce poste, donc, trois années au même endroit, je n'ai pas encore vu tous les profs. Une entre autre, qui sera en congé pour la quatrième année tout en gardant son poste dans mon école. Maternité et garde d'enfants paraît-il. Pourquoi moi au bassin et pas elle à son retour? Équité semble-t-il.
Et bien l'équité aura raison de mon engagement, de ma passion et de mon goût pour le bénévolat.
L'an prochain, je choisirai une école près du pont, j'apporterai mon sac d'école (au lieu des 56 caisses que je devrai rapporter au mois de juin, de mes 9 petites bibliothèques et du même nombre de chaises de lecture du coin du même nom...) et s'il y des saletés sous le bureau, le concierge s'en occupera.
J'abandonne la soutane définitivement. Je proscris le mot dévouement de mon vocabulaire pour le remplacer par professionnalisme. J'enseignement bien et correctement mais dorénavant je vais garder mon dévouement pour les miens, d'enfants, et pour moi-même personnellement.
S'investir comme je l'ai fait pour être mise dehors de mon milieu par l'inexorable inhumanité du système scolaire remet les pendules à l'heure. Personne n'est irremplaçable et personne ne me regrettera plus de quelques jours.
C'est comme ça.
Je pourrai faire mon travail d'enseignante tout aussi bien dans les heures prescrites par la ministre (you bet) et je m'occuperai de remplir le reste de ma journée avec des occupations toutes aussi agréables.
Amère la madame? Probablement un peu. Je me sens aussi flouée car j'avais renoncé à faire une demande de poste à poste pour Montréal *J'y déménage* car j'étais attachée à mon école et à mon milieu. Et voilà que la date pour le faire est passée et que je suis dehors. (Avis aux candidates montréalaises désireuses de venir enseigner sur la rive sud, y aura une place à échanger l'an prochain). Je ne sais pas dans quelle école je serai l'an prochain.... Deux déménagements en juin au lieu d'un ça me fait beaucoup.
Mais bon, faut le faire au jour le jour....
Alors voilà pour les nouvelles, en espérant que ça se passe mieux chez vous!

Au revoir
©.

9 commentaires:

Une Peste! a dit…

:-\

Metfan a dit…

Je sympathise à votre cause étant un spécialiste au primaire en Montérégie et ayant fait 14 écoles en 9 ans de carrière.

Je n'ai jamais été un adepte du dévouement total, et je le serai jamais pour les raisons que vous avez si bien mentionnées.

Mais le fait reste collé à notre peau: nous sommes un numéro.

Le professeur masqué a dit…

Cet aspect des choses est tellement poche. On nuit à la stabilité du personnel alors qu'on sait que certains profs seront en congé pour l'année.

bibconfidences a dit…

Ouais, et le tas de formations que j'ai eu pour être efficace en multiprogrammes, on en fait quoi?
Formation complète nouvelle grammaire, utilisation du tableau blanc électronique active board, que je possède maintenant dans ma classe, (j'avoue que le quitter est un déchirement!) Une dizaine de formation sur l'enseignement en multiprogrammes, stratégies de lecture avancées... Pour eux c'est avoir investi dans du vent. Pour moi, c'est une richesse incroyable, ça au moins ils ne peuvent pas me le prendre. Grosse machine que ce système....Je suis en démarche pour faire un poste à poste avec une enseignante de Montréal, tant qu'à me faire barouetter loin de mon nouveau chez moi, aussi bien le faire proche non?

Zoreilles a dit…

C'est bien triste tout ça, te voilà démobilisée, toi qui enseignais avec tellement de passion, ça « s'entendait » juste à te lire. Ce système nous prive (nous = la société) de si bons éléments.

Après un temps d'arrêt, des vacances, tu n'arriveras sans doute pas à être quelqu'un d'autre que Bibco, aussi dévouée et passionnée mais plus consciente qu'avant qu'on ne doit pas mettre tout son coeur dans un travail, même si ça s'appelle une mission humanitaire.

Je ne suis pas du monde de l'éducation mais ce sont des considérations générales qui s'appliquent aussi dans ce secteur comme dans tous les autres du monde du travail.

bobbiwatson a dit…

Quand on est prof, il y a une différence entre bénévolat et professionnalisme? Les profs professionnels ne font-ils pas toujours du bénévolat? Et c'est pour ça qu'ils sont si aimés?

Anonyme a dit…

Bénévolat?

Vous êtes une passionnée et la passion est une maladie qui ne nous quitte pas comme on le voudrait! Ça épuise et parfois on remet tout ça en question, on se promet de mettre fin à ce besoin d'en faire plus.

C'est la seule chose qui me rassure, votre talent et votre passion nous servira encore, ailleurs peut-être, c'est ce qui est dommage.

Les congés prolongés avec retours garantis, le fait de pouvoir bosser à 75% de son revenu pour profiter d'une année sabatique aux quatre ans et d'autres choses du genre sont des avantages qui ont leur contre partie. Comment peut-on à la fois conserver le poste à quelqu'un qui part pour quatre ans et garder en permanence le personnel venu en remplacement? Un échange poste à poste? J'ignore ce que c'est, enfin je le devine. Il doit bien y avoir une contre partie.

Combien de collègues, au lendemain d'un remerciement, m'ont déjà dit regretter d'en avoir fait autant (parfois après 22 ans!) et quand je dis «remerciement», c'est une façon de parler! Leur erreur était de croire que leur bon boulot serait considéré à juste titre. J'ai parfois revu ces gens cinq ans plus tard, accomplissant des tâches plus ingrates, plus exigeantes, moins bien payées, avec un p'tit deux semaines de vacances... avec autant de fougue que par le passé avant de se faire remercier de nouveau. Pourquoi? Parce qu'ils ne savent pas faire autrement, parce qu'ils dorment mieux le soir après une journée remplie de projets, d'espoirs, parce qu'ils ont des familles à faire vivre. La vie n'est pas facile.

La passion est un trait de caractère, un de vos traits de caractère. Nous ne sommes pas vos employeurs mais cela ne nous empêche pas de vous apprécier.

Accent Grave

bibconfidences a dit…

Force m'est de constater que vous avez raison Accent Grave puisque je suis allée visiter une école de Montréal dans le Mile End, à 12 minutes de marche de ma nouvelle demeure... Je suis emballée, je vois déjà les possibilités, les projets, l'espace organisée et les élèves! Ce qui m'arrive, si cet échange de poste se concrétise, sera finalement ce qui pouvait m'arriver de mieux. Je me retrouverai dans un milieu créatif, un environnement dynamique et dans un degré que je désire...On verra, mais j'espère fort, fort!

bibconfidences a dit…

Force m'est de constater que vous avez raison Accent Grave puisque je suis allée visiter une école de Montréal dans le Mile End, à 12 minutes de marche de ma nouvelle demeure... Je suis emballée, je vois déjà les possibilités, les projets, l'espace organisée et les élèves! Ce qui m'arrive, si cet échange de poste se concrétise, sera finalement ce qui pouvait m'arriver de mieux. Je me retrouverai dans un milieu créatif, un environnement dynamique et dans un degré que je désire...On verra, mais j'espère fort, fort!