Il fut un temps, jadis, où être seule avec la perspective de l'être pour toujours m'anéantissait de douleur.
Je m'étais construite avec le regard de l'autre, fût- il critique ou bienveillant.
Et puis, un jour, il n'est plus resté que le chemin de la solitude sur mon parcours chaotique et
c'est comme ça depuis 2 ans.
Oh que j'en ai traversé des murs et des torrents, laissant au passage des petits bouts de moi effilochés et incertains d'être encore connectés à mon âme...
Et puis sont venus des nuits et des jours de tourmente à se sentir coupable de vouloir *se coucher sur l'asphalte et se laisser mourir alors qu'on a la santé, ses enfants et sa famille qui nous entourent et veillent sur nous.
Et puis il y a eu des jours et des nuits où j'ai cru que je ne serais plus seule. Mais deux solitudes ne font pas un tout. Deux solitudes demeurent seules.
Et puis il y a maintenant, qui revient, de plus en plus souvent.
Maintenant où je suis assise à écouter la Bohême en sentant mon coeur s'emplir se désirs, d'émotions, de beautés et de perfection. D'indicible reconnaissance également, parce qu'il y a ce moment, là, présentement, où je ressens sans aucun besoin du regard d'autrui, un bonheur indéfectible.
Je me dis parfois qu'apprécier "d'être" sans l'autre, me demandera toujours une bonne dose de volonté. Ou de rosé.
Mais il n'en demeure pas moins que ces moments où le mystique flirte avec ma réalité, reviennent plus souvent qu'avant.
Bien sûr, avec le temps, je croiserai d'autres corps, je parlerai peut-être toute seule en marchant ou je pleurerai au cinéma quand personne ne le fait, mais je souffrirai également moins d'être seule qu'hier.
Et puis il y l'écriture.
Il y a l'espoir.
Il y a la vie.
Mais il restera toujours une attente, un espoir, une envie, un manque.
*Chanson de Fabienne Thibault pour Starmania, Stone le monde est Stone.