jeudi 30 août 2007

Je pense à elles.

Ça m'arrive souvent, quand je suis crevée en revenant du travail ( Eh oui, le retour au travail depuis quelques jours maintenant...), quand mes ados me font de la peine ou me font monter la moutarde au nez, quand je vois la maison en désordre où que mon regard se pose, quand je vois tout ce que j'ai à faire, seule pour le faire, quand je ne suis certaine de rien et insécure pour tout, ça m'arrive de penser à elles. Elles, les mamans seules qui ont des petits, les mamans qui n'ont pas la chance d'avoir un travail comme le mien, qui n'ont pas comme moi une sécurité "médium bien" financière, un bon syndicat, un bon père pour leurs enfants, même habitant dans une autre maison, des parents là, pour moi et des grands-parents pour mes enfants, toujours prêt à aider. Je pense à elles qui arrivent épuisées du travail un peu plus tard que moi, elles qui ne peuvent pas se permettrent de faire venir Monsieur St-Hubert si elles sont trop épuisées pour cuisiner, je pense à elles et je me demande comment ces femmes font pour continuer à avancer parce que moi je suis au bout du rouleau malgré mes ressources, ressources modestes, mais ressources tout de même.

dimanche 26 août 2007

Évaluation

J'ai résolu mon problème. Depuis quelques jours je lis des billets sur les blogs de mes collègues parlant d'évaluation et de toute la controverse (le mot n'est pas trop fort) que ce sujet soulève. Évaluation des étudiants du primaire en ce qui me concerne.
Donc, j'ai résolu mon problème disais-je, en appliquant des cotes nouvelles mais ô, combien claires et précises.
Le A sera remplacé par la mention Sidney Crosby. L'excellence incarnée et le dépassement de soi... et des autres.
Le B : cote Quick. " T'as fait de ton mieux (mon oeil) l'important c'est pas de gagner mais de participer. "
Le C sera renommé, on parlera maintenant d'un "Ron Weasley"
Pour le D, j'hésite encore...quoique on l'utilise si peu qu'il est peut-être inutile de le changer.

marie-josé a dit...
D : la côte Patrick Roy. Même si tu boudes, même si tu chiales, ça changera rien au fait que t'as peut-être déjà été bon, mais là, t'es pourri?

vendredi 24 août 2007

Eh ben

En arrivant de l'école j'ai voulu appeler ma copine. Horreur, mon téléphone neuf n'affiche presque plus! Vite, j'appelle Bell. (30 minutes plus tard.) Je viens de passer 30 minutes au téléphone avec Bell. "Je veux savoir Monsieur, pourquoi l'afficheur de mon téléphone est à moitié rempli de taches sombres, j'y vois le numéro à moitié....comme une image holographique de mauvaise qualité..." Bell, là où j'ai acheté cet appareil de bonne qualité, croyais-je, n'a jamais entendu parler de ce problème.
La batterie était en forme, pas d'eau dans les contacts...
Découragée, j'ai enlevé mes lunettes pour essuyer une larme, belles lunettes, neuves elles aussi...Doubles foyer, petite monture orange cuivré ( comme ma Yaris ), j'y vois tellement mieux maintenant. J'ai même acheté des lunettes de lecture à ma vue pour corriger et lire tout croche dans mon lit. (Avez-vous déjà essayé de lire tout croche dans un lit avec des doubles foyer?, Oui? Ca fontionne pour vous? Vous devez avoir le nerf optique plus souple que le mien. ) Bref, j'ai même poussé l'audace financière à m'acheter aussi des "clips", petits verres fumés qu'on installe après nos lunettes qui coûtent un prix de fou. Pause. Si j'avais eu un vidéophone le monsieur de Bell aurait pu me dire d'enlever mes clips sur mes lunettes.

jeudi 23 août 2007

Écrire et agir

Juste un petit mot pour vous dire ce que je ressens là, maintenant. Je viens de lire quelques blogs, ceux que je lis habituellement et ceux que je découvre grâce aux liens contenus dans les premiers. Beaucoup de blogs de profs et de gens concernés par notre monde et ce qui s'y passe et je me sens soudainement reconnaissante de découvrir quotidiennement grâce à internet que ce monde est peuplé de gens admirables. Des gens qui ont un coeur, des gens qui s'investissent. Dernièrement, j'ai lu je ne sais trop où, que le monde du monde était envahi par des profs, ce qui devenait lassant à la fin. Que le monde du blog était fait surtout de gens qui ne faisaient que parler sans agir. Quelle erreur...Bien sûr nous ne montons pas tous aux barricades, bien sûr nous ne guerroyons pas tous pour une cause...mais ce que nous pensons, nos valeurs, nos idéaux, nous le transmettons. Nous le transmettons à toutes ces jeunes âmes qui sont les élus et les décideurs de demain. Oui, nous écrivons beaucoup nous les profs, oui, nous discutaillons beaucoup, mais ce faisant, nous aiguisons notre jugement et le nuançons tout à la foi. Nous glânons expérience et trucs et tentons d'en tirer le meilleur pour l'offrir aux enfants. Nous nous contentons d'écrire? Ici oui, mais là où ça compte nous transmettons. Nous éduquons, nous formons.
Il y a aussi les blogueurs qui ne sont pas profs mais qui comprennent notre rôle, qui nous appuient et qui souvent nous donne la tape dans le dos nécessaire pour avancer. Il y a tous ces autres qui me ravissent et m'intéressent, qui me font découvrir d'autres horizons. Tous ces gens me font espérer en un monde meilleur, me font revenir à une réalité qui n'est pas uniquement désespérante et remplie de violence. Leur quotidien est parsemé de faits drôles ou cocasses qu'ils partagent avec leurs lecteurs. Nous découvrons des âmes généreuses, des coeurs courageux et des cerveaux géniaux! C'est parfois du bonbon, parfois une bonne soupe chaude qui réconforte mais toujours, c'est une vitamine à prendre au quotidien.

mercredi 22 août 2007

*Clin d'oeil*

Clin d'oeil aux Montréalais; j'ai payé mon dû à la grande ville! Stationnée légalement devant Renaud Bray sur la rue du Parc, j'ai dépassé de 10 minutes l'heure allouée aux automobilistes. 10 minutes de trop dans la voie réservée aux autobus. Contravention de 141.00$. J'étais sous la pancarte. C'est tout moi ça.
Enfin, j'espère que ça suffira pour mon quota!

dimanche 19 août 2007

Retour

Vacances merveilleuses, le soleil, l'évasion, l'immensité de l'océan, son mouvement, l'horizon, j'aurais voulu y rester toujours.
La réalité, la mienne, se trouvant plus près du Richelieu, me revoici à mon clavier.
La Presse et mon café, la radio et mes pensées, je retrouve ma vie.
Je lis Patrick Lagacé et j'ai une certaine irritation à lire une fois de plus que les montréalais sont un peuple et les banlieusards des piques-assiettes. On leur vole " leurs stationnements ", leurs "rues". C'est à croire que les gens du 450 comme certains montréalais nous désignent ont une tare pire que le kirpan à la ceinture.
Je ne me savais pas si différente des montréalais...
Faut croire que le racisme ne se contente pas d'émerger à la vue d'une peau noire ou d'une prière pas catholique, il se manifeste aussi devant un indicatif régional autre que le 514. Nous ne sommes pas si loin du populaire adage voulant que les immigrants soient des voleurs de "job".
Mon café refroidit.
Plus qu'une irritation, de la colère à la lecture de cette lettre écrite par une dame qui, faute de stationnement dans ce même bunker montréalais, ne peut accompagner son mari âgé à son traitement de chimiothérapie.
Je connais tout à coté de l'hôpital St-Luc tout un tas de condos qui vendent des stationnements au prix de 30 000$ et qui sont vides à soupirer alors que des gens malades partent de leur banlieue honteuse en auto faute de moyen de transport en commun inexistant chez eux et n'ont aucun endroit ou se garer une fois arrivés. Ne pourrait-on pas trouver un arrangement avec ces requins de la finance que sont les promoteurs immobiliers?
Mon café est froid, je pense trop.
Avais-je oublié tout ce qui ne tourne pas rond ici et ailleurs parce que j'étais en vacances.
Je vais aller voir le temps qu'il fait à Ogunquit. Je commence à apprécier la météo.

samedi 11 août 2007

À bientôt

Départ à la mer, de retour dans 15 jours, j'aime quand l'été finit comme ça!
Ciao!

dimanche 5 août 2007

Suite de:


http://bibconfidences.blogspot.com/2007/03/il-tait-une-fois.html

Édingway n'avait pas eu de toile à proprement parler. Il s'agissait plutôt d'un canevas de bois sur lequel un peintre amateur avait grossièrement étalé les couleurs primaires qui, juxtaposées les unes aux autres, donnaient un mélange de bruns ternes et sans relief, comme la personnalité du garçon.
Il en est ainsi des enfants échoués par hasard au milieu d'une histoire parentale plutôt décousue où deux adultes n'ont que faire d'une troisième entité dans ce noyau déjà si vieux qu'il en est tout égrené comme celui d'une pêche trop mûre­.
Édingway avait eu en égard à son jeune âge la chance de ne pas comprendre les circonstances de sa naissance qui s'était déroulée de manière tout à fait horrifiante.
Il avait en effet connu la noyade avant même que son premier souffle ne gonfle ses petits poumons. Sa jeune mère violée depuis l'enfance par un oncle admirateur d'Edgar Allan Poe avait déjà donné naissance à deux petits êtres morts nés et considérait les douleurs de l'enfantement comme un simple prélude à la délivrance d'un fardeau incommodant. Son mal de ventre pas si différent des autres la conduisant toujours au même endroit, petite bête d'habitudes et de peu de moyens, elle accoucha au dessus de la cuvette de la toilette et, épuisée par tant d'efforts, se coucha tout à coté, liée à la porcelaine froide par le cordon ombilical qui palpitait encore.
C'est ainsi que sa mère, créature revêche et de peu de mots la trouva à son retour du travail, presque morte et au bout de son sang.
La mère que rien n'effarouchait, se signa pourtant à la vue de la petite chose ensanglantée qui flottait dans la cuvette.
Elle coupa le cordon déjà séché et releva sa fille qui, avec l'aide de sa mère, trouva la force de se rendre sur son lit.
Convaincue de la mort du nouveau-né, la mère s'occupa de la fille, la lava, la rhabilla et lui donna à boire. Puis, elle retourna à la salle de bain se demandant si cette fois, considérant la grossesse déjà avancée de sa fille, l'enfant aurait pu vivre. C'était par simple curiosité, aucun regret à cette pensée car la mère avait déjà tant de soucis et si peu de goût pour la vie que de s'occuper d'un autre enfant ne lui aurait apporté aucune joie.
Alors qu'elle plongeait les mains dans l'eau rougie de sang, elle s'étonna de la souplesse du petit corps et lorsque de celui-ci un tressaillement se fit sentir, son premier réflexe fut de rejeter la chose dans l'eau et tirer la chasse.
Le bon sens la fit aussitôt changer d'idée. Jamais le bébé ne passerait dans le tuyau d'évacuation.
C'est donc grâce à sa grande taille et à son poids plus que généreux qu'Édingway vécu.

samedi 4 août 2007

Le retour


J'essais de ne pas en parler, consigne était donnée de ne pas en parler chez moi, mais les billets que je lis me ramènent tous vers la chose : l'école.
Cette semaine, en lien avec un billet de Jraffe revenue de vacances elle aussi et ayant retrouvé sa coquille de Gooba sur le blog " les rôles inversés chez Gooba ", je suis allée lire un autre billet, celui-ci sur l'excellent blogue du professeur masqué qui nous dévoile les raisons de son choix de carrière.
Plusieurs professeurs ont fait de même dernièrement sur leur blog ce qui m'a amené à me poser la même question. En toute franchise je vous répondrai que l'idée d'avoir deux mois de vacances l'été y a été pour quelque chose * clin d'oeil * C'est vrai.
La déception de mes parents, qui avaient de plus hautes ambitions pour moi, m'a évidemment poussée à faire le contraire de ce qu'ils désiraient, soit adhérer à un syndicat et devenir professeur avec l'option d'une éventuelle grève.
Finalement, comme j'ai toujours adoré lire, apprendre, observer, contempler et pouvoir partager tout ça avec d'autres je ne voyais que le métier de prof pour conjuguer avec harmonie tous ces plaisirs.
Jamais je n'ai pensé que j'aurais besoin d'un bac en administration pour classer tous les papiers que la direction dépose gentiment dans notre casier, non plus que je serais mieux équipée avec en surplus un bac en psycho. Heureusement j'avais suivi mon cours d'économie familiale en 6e année sinon jamais je ne serais arrivée à survivre avec le budget qui nous est alloué annuellement.
Par contre je me suis trouvée fort démunie face aux parents, étant trop jeune pour avoir connu la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS. Je suis certaine que certaines tactiques m'auraient été fort utiles dans certaines discussions.
Ma mère, femme autoritaire s'il en est, ne m'a jamais préparée à affronter des enfants qui ne respectent pas les adultes. Je ne savais même pas que ça existait!!! C'est vous dire....
Par contre cela m'a fort bien servi dans mes rapports avec la direction.
Le contrôle des autres ne me dérangent pas je sais comment fermer la porte de ma classe.
Combien d'autres habiletés aurais-je dû posséder pour être le bon prof que je voulais être? Des centaines, parce que ce métier en demande tout autant.
Malheureusement, autant de qualités se retrouvent rarement chez une seule personne. Mes élèves et leurs parents doivent donc faire avec.
Le bonheur, c'est qu'ils auront la chance, tout au long de leur vie étudiante, de rencontrer plusieurs profs et ils finiront bien au bout de leur chemin par avoir connu toute une kyrielle de modèles d'enseignants aussi différents les uns que les autres. J'espère qu'ils pourront profiter du meilleur de ce que chacun d'entre nous ont à offrir et ainsi développer le goût du savoir et la tolérance envers l'humanité.
Quoi d'autre....Ah! Il m'apparait évident que j'adorais l'école et tout ce qui s'y rapportait, comme le papier et les crayons. Oh oui! Ça j'aimais beaucoup...Beaucoup.

Les enfants? Est-ce que j'adore les enfants? Les miens certainement. Ceux des autres? Hum...adorer est un mot trop fort naturellement. Aimer? Ce mot est trop facilement utilisé. Je n'arrive pas à dire que j'aime les enfants. C'est autre chose. Cela a un certain rapport avec le besoin de protéger les enfants, de les rendre heureux, de leur faire plaisir, de les regarder vivre, de les rendre plus forts, meilleurs, plus instruits. De voir des sourires sur leur visage, de les intéresser, de faire d'eux des adultes bons et courageux.
Il y a certains enfants que je finis par aimer bien sûr, parce qu'ils sont ce qu'ils sont, parce que nous nous sommes apprivoisés. D'autres envers qui je ne ressens qu'une gentille sympathie, qu'une loyauté de prof et d'adulte envers l'enfant qui mérite notre protection et notre aide. Mais aucun d'eux ne me laissent indifférente. Naturellement j'enseigne au primaire, les choses seraient sûrement différentes si j'étais prof au cegep ou à l'université. Finalement je trouve que j'ai fait un bon choix. Ça en fait au moins un dans ma vie!!!
(Si mes enfants http://bibconfidences.blogspot.com/2007/03/le-deuil-des-petits.html lisent ce blog ils ne doivent pas se sentir concernés par le mot choix. Ils n'étaient pas un choix, ils se sont trouvés là sur ma route et j'en suis ravie, c'est pas pareil. )

vendredi 3 août 2007

Judith et Manon

Je pense à ces deux femmes ce matin en regardant mon nouveau bol à café, celui que je rêvais d’acheter depuis 2 mois.
Manon et Judith ont en commun un trait de personnalité qui m’enchante. L’amour et l’attachement qu’elles ont envers la plupart des objets qui composent leur univers respectif.
C’est un espèce de respect, de fidélité que j’ai de la difficulté à traduire en mot mais que vous comprendrez en lisant ces quelques lignes.
Les objets que l’on retrouve dans leur maison y sont depuis longtemps. Peu importe les déménagements, les modes, elles sont fidèles à ces objets achetés avec soin ou reçus avec amour.
Chacun de ses objets a une histoire et elles se souviennent toujours de la personne qui le leur a offert ou du lieu où elles l’ont déniché.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur cet attachement et en posant nos yeux sur ces chats peints sur une assiette, ou ce cadre qui enjolivent le visage d’un être aimé, ou cette petite boîte rapportée de France, ou ce bel oiseau offert par une communauté amérindienne en signe de reconnaissance, on sent un bien-être nous envahir, une reconnaissance qui se fait en nous comme un repère sécurisant qui ne bouge pas dans notre vie mouvementée.
J’imagine que la maison de nos grands-parents était un lieu semblable où, enfants, nous sentions l’immuabilité des choses et du temps si rassurante pour les jeunes êtres que nous étions.
Nous avons tous en nous des souvenirs qui ont marqué nos jeunes années comme autant de traditions jalonnant notre vie. Ce bol à chips ou à peanuts que plaçait grand-maman sur la table fraîchement desservie sitôt le souper avalé, les décorations de Noël de notre enfance que notre mère ressortait année après année, la couverture à motif avec laquelle elle nous couvrait quand on était malade et qu’on était étendu sur le divan.
Vous avez de ces souvenirs matériels qui ont su régner dans votre mémoire?
La mode est une bien jolie chose, mais elle a la triste habitude de ne pas durer. Elle est à l’image des relations d’aujourd’hui qui sont trop souvent jetables ou des objets qui meublent notre vie et dont leur vie à eux ne dépasse rarement que quelques années.
Manon et Judith ont un décor qui leur ressemble, qui parle d’elles, de leur vie, de leurs amours, de leurs voyages, de leurs amis. C’est le plus beau décor qui soit à mes yeux. Je ne sais pas si elles savent à quel point je prends plaisir à poser mes yeux sur toutes ces petites choses qui sont leur univers. Leur ai-je seulement déjà dit?