mercredi 27 juin 2007

Évidence

Ça m'a sauté aux yeux. La génération des jeux vidéos n'est pas celle des enfants c'est la nôtre.
Nous qui avons mis au point ces appareils de jeux électroniques, nous qui les avons mis entre les mains de nos enfants.
Nous encore qui se les sommes appropriés, plus particulièrement le blackberry et compagnie.
Nos enfants porteront l'étiquette de consommateurs de jeux vidéos mais il reste que c'est nous qui la leur avons cousue sur le front. Ce n'est pas un drame.
Ils en tireront sûrement un certain profit, après tout, ça ne fait pas d'eux des idiots, loin de là, ils seront simplement différents de nous par leurs apprentissages et leurs acquis.
Ils ont déjà développé une facilité certaine face à l'ordinateur et leur esprit ne se butte pas aux mêmes obstacles que nous en ce qui concerne l'angoisse du piton.
Je ne partage pas la même rigidité face au problème des jeux vidéos que plusieurs de mes contemporains, je crois que ceux-ci attirent des enfants qui aiment ce genre de loisirs mais laissent toujours indifférents les enfants qui préfèrent la lecture ou les arts.
Soyons heureux de pouvoir intéresser tous les genres d'enfants, tentons de le faire dans un équilibre juste et dans un climat tempéré et indulgent.
Les technologies étant selon moi la bouée de sauvetage de l'environnement, ces enfants fous de techno ne pourront-ils pas être de merveilleux chercheurs si nous savons canaliser leur amour de l'ordinateur?
Et ces autres qui s'extasient devant les couleurs, la mode, les dessins animés ne deviendront-ils pas nos créateurs de demain?
Il faut donner à nos enfants des outils et des médiums qui leur permettront de voir plus loin que Mario Bross ou que Hello Kitty. Il faut leur permettre de voir des musées, des concerts, des expositions de créateurs qui sauront faire épanouir leurs goûts et leur imaginaire, il faut les laisser jouer, favoriser le jeu seul, entre eux, dehors, à l'intérieur. Cesser de critiquer nos jeunes, ne pas voir le mal partout, il faut nous aussi s'adapter à cette génération que nous avons influencée. Il faut croire en eux. Il faut s'écouter parler nous-mêmes avant de déplorer le français de nos élèves, il faut peut-être accepter que la langue française est difficile et que nous tentons d'enseigner une langue écrite que nous ne parlons plus et réaliser que la difficulté pour ces jeunes est d'autant plus accrue puisqu'ils font face ici à une absence de modèle dans ce qui leur est enseigné. ( Petit aparté de prof ici ) Bref, il est bon d'être rigide mais soyons aussi prêt à faire notre méa culpa et surtout à cueillir le beau qui fleurit un peu partout.
Mon intérêt pour le scrapbooking m'a fait découvrir par le biais de blog des sites de jeunes créateurs qui touchent à tous les domaines artistiques. Je trouve leur talent incroyablement riche et original.
Ces jeunes recyclent, inventent et s'amusent.
La musique est présente dans tous leur blog et chacun d'eux nous renvoient vers des liens tous plus intéressants les uns que les autres.
J'adore ça. J'adore voir le talent sortir des forteresses culturelles et intellectuelles qu'une certaine élite se plaît à revendiquer.
Je l'ai déjà dit dans un autre blog, j'aime le scrapbooking parce qu'il représente le talent "populaire".
J'aime les musées et j'aime les magazines de scrapbooking.
Je déteste l'adage « on est né pour un petit pain ».
Il y a une université qui a tenté il y a plusieurs années une expérience formidable. Elle a demandé à des enseignants à l'université, sommités en leur domaine, d'enseigner pendant un an à des gens qui vivaient de l'assistance sociale, des gens sans ressources qui ne croyaient plus en rien.
Il y avait un professeur de philosophie, de littérature, de sciences sociales, d'histoire, d'arts, de musique et de mathématiques.
Ces gens ont reçu le meilleur de ce que peut donner un professeur à ce niveau.
Dans l'article on dit que lorsque le professeur de philosophie leur a parlé de Platon et de sa caverne http://www.philocours.com/cours/cours-platon.html#_Toc461339824 certaines personnes pleuraient, émues de trouver entre cette histoire et la leur des similitudes évidentes.
Finalement, à la fin de l'année, ces gens ont obtenu un diplôme, trouvé du travail, repris des études régulières et cela s'est reproduit année après année parce que naturellement, l'expérience a été reprise avec succès.
L'homme aime apprendre. Il faut juste lui en donner les moyens.
Il faut s'ouvrir à tout, donner, donner, enseigner, montrer....c'est le meilleur moyen de cultiver une génération heureuse désirant redonner et créer à son tour.

mardi 26 juin 2007

Couper le cordon

Dans mon cas on devrait peut-être parler d'un cordon de métal du genre que l'on prend sur les autoroutes pour relier les bornes de ciment ensembles.
Seigneur qu'il est difficile de laisser aller ses enfants !
Ma fille est à l'âge où elle et ses amis commencent à vouloir prendre la route avec un de leur semblable.
Ce n'est plus moi qui devra aller la chercher après le cinéma, l'ami de X a son permis et peut conduire.
Ma fille rouler en auto avec un ado de 17 ans? Jamais!
" Maman, franchement !!!!!!!!!!!!! "
Bon, ok, mais en ville seulement. " Soupir "
Je sais...je devrai bientôt dire oui comme ma mère a dit oui le jour où à l'âge de 17 ans je lui ai demandé si je pouvais venir voir Peter Gabriel à Montréal avec mon chum de l'époque alors âgé de 19 ans ( c'est quand même plus vieux que 17 ) à bord de sa petite Triump tr7 que mon père devait sans cesse réparer.
7 heures de route, traverser le parc de la Vérendry, prendre l'autoroute, rouler dans Montréal ... comment se fait-il que ma mère ai dit oui???
Cela reste à ce jour un grand mystère pour moi, ma mère étant à bien des égards beaucoup moins libérale que moi.
Même permission généreuse lorsque j'ai voulu revenir à Montréal voir Supertramp au parc Jarry.
Étions-nous moins informés à cette époque sur les nombreux accidents de la route dont sont victimes chaque années des centaines de jeunes?
Ma mère m'aimait-elle plus que je n'aime ma fille pour se marcher sur le coeur et dire oui?
Je l'ignore mais je sais que je vais devoir découvrir la solution très bientôt parce que les demandes se font de plus en plus en incessantes et que j'ai quotidiennement la chance de valider les petits proverbes niaiseux comme « Petits enfants petits problèmes, grands enfants grands problèmes ».
Ma fille possède de plus un argument de choc. Son grand frère.
Mon fils vagabonde dans le monde depuis ses 17 ans. Il a couvert tout le Canada, son métier de planteur d'arbres l'a emmené aux quatres coins du monde dans des territoires encore inexplorés des tourisques qui regorgent de dangers et de beautés. Des îles sauvages d'Australie où les crocodiles de mer vous guettent au passage jusqu'aux îles autochtones ancestrales de la Colombie britannique, cet enfant a planté des arbres.
« Tu l'as laissé faire lui! » Ben oui....je sais.
Il faudra donc que je la laisse faire elle et idem pour son petit frère de 14 ans.
Mais s'il fallait que....
C'est donc difficile.

dimanche 24 juin 2007

Adieu monsieur le professeur

Eh oui, je vais y aller moi aussi de ma fermeture de livre. La page est tournée, une autre année qui vient de se terminer.
Je l'attendais avec impatience, je n'en pouvais plus et pourtant je savais... Je savais que je pleurerais!
Y a rien de pire que de voir un enfant pleurer, imaginez en voir tout un groupe! C'est ce qui m'atttendait dans la cour d'école après le grand décompte. Sur le coup, trop occupée à tracer d'immenses lettres à la craie formant les mots BONNES VACANCES!!! sur le trottoir bordant la sortie je n'ai pas prévu le coup.
C'est après, en les voyant se chercher les uns les autres, puis se tourner vers moi l'air désespéré que j'ai craqué.
J'avais l'air d'une mère en deuil serrant dans ces bras ses enfants survivants de l'holocauste.
C'est vrai que ça ne dure pas longtemps, qu'on se reprend, qu'on est heureuse d'être en vacances, mais croyez-vous vraiment qu'on ne ressente rien à l'idée de ne plus ( dans mon cas je changerai peut-être d'école....) revoir ces petits visages tout chiffonnés de peine? Eux et moi avons pris un an à s'apprivoiser, à se connaître, à s'aimer. Et là, ça y est, c'est fait et il faut déjà se quitter.
Croyez-vous vraiment que ces quelques semaines de vacances sont un luxe pour les professeurs?
Nenon...ces quelques semaines sont un besoin naturel. C'est notre temps de repos mais c'est aussi le temps nécessaire à notre deuil.
Je ne pourrais pas recommencer demain en voyant d'autres enfants prendre la place de ''mes enfants''.
Je ne pourrais pas les aimer, pas tout de suite...
Je dois d'abord me détacher de ceux qui ont vécu avec moi pendant 10 mois jour après jour. Leur travaux, leurs écrits prenant leur place pendant les congés. Leurs pensées et leurs problèmes me réveillant la nuit.
Non, je ne pourrais pas.
En septembre je serai prête à aimer à nouveau. J'en aurai besoin, mon coeur sera prêt.
À tous mes collègues et lecteurs appréciés, bonnes vacances!

lundi 18 juin 2007

dimanche 17 juin 2007

Je suis célèbre

Ouf...deux billets ce matin...Et le dimanche est supposé être un jour de congé...
On m'a donné la tag...Ça y est je suis célèbre. Hé Ho du patio! Je viens de finir mes bulletins! Mais bon, c'est pour une bonne cause, la kiltire! Et puis une tag littéraire c'est toujours bon à partager.

4 livres de mon enfance

L'oeuvre complète de la comtesse de Ségur
Tous les Arsènes Lupins de Maurice Leblanc
Tous les Tarzans, d'Edgar RiceBurroughs
Le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas

Les 4 écrivains que je relirais encore et encore

Lucy Maud Montgomery
John Irving
Jane Austen
Alessandro Baricco

Les 4 auteurs que je ne lirai probablement plus jamais

Nelly Arcan
San Antonio
Benjamin McLane Spock
Umberto Eco


Les 4 premiers livres de ma liste à lire ou à relire

Les Rois maudits
Les oiseaux se cachent pour mourir
La conjuration des imbéciles
Le prochain Harry Potter

Les 4 livres que je suis en train de lire

La grammaire en tableaux
Le labyrinthe de Kate Moss
Les enfants de la liberté de Marc Lévy
Un livre de recettes mince à vie

4 livres que j'emporterais sur une île déserte

Un atlas
Un livre de poésie française
Un dictionnaire italien français
le livre de table: la Terre vue du ciel

Et si maintenant je la donnais cette tag à la Marâtre et à Z'oreilles?


Jean C. veut consacrer quelques millions à un projet de loi visant à mieux contrôler l'utilisation des armes à feu. Des lois du genre, proscrire le transport des armes sur un campus universitaire.
Ouf! Je suis soulagée...maintenant qu'on va mettre des belles affiches partout interdisant ici et là de porter une arme, le monde ne connaîtra plus l'horrible visage des tueries massives ou encore l'odieux d'une balle perdue qui tue un enfant au passage.
Non mais...suis-je toute seule à voir l'inutilité de la chose???
Un méchant qui veut tuer, tuera.
Il n'en a rien a foutre des lois sur le port des armes à feu, il me semble que c'est le noeud de toute l'affaire non? «Un méchant se fout des lois».
Combien de millions veut-on consacrer à ces vierges efforts?
Des millions inutiles selon moi.
Des millions qui pourraient être consacrés à l'engagement de professionnels dans les écoles secondaires et primaires. Des professionnels au service de l'enfant, des professionnels qui pourraient détecter AVANT, que cet être humain sera possiblement une personne troublée, vivant avec certains problèmes pouvant déboucher éventuellement sur un gros problème.
Des millions qui pourraient être consacrés à la lutte contre la pauvreté, la faim, l'indigence, l'échec scolaire, la violence dans les familles, le coup de main qui fait la différence pour une maman qui élève seule ses enfants.
Des millions qui, dépensés bien avant qu'un enfant vive à répétitions des échecs, des frustrations, des tentations, pourraient l'aider à s'orienter dans un chemin plus facile.
Des millions qui feraient qu'un enfant aura accès à des installations sportives décentes et abordables plutôt que de faire le coursier dans une gang de rue, qui feraient qu'un enfant et sa famille pourrait bénéficier de l'aide d'une travailleuse sociale sur une base régulière ou d'un retour aux études possible pour une jeune mère célibataire, qui donneraient à manger à un enfant.
Vous savez tous combien ces millions pourraient faire la différence s'ils étaient dépensés AVANT.
Bien sûr, pour certains, cela n'en ferait aucune.
Certains utilisateurs d'armes, potentiellement à risque de tuer, ont eu une enfance ordinaire, des parents qui ont fait de leur mieux et ils tueront ou ont tué quand même...Est-ce que des réglements, des interdictions, auraient pu empêché ou empêcheront la chose?
Une surveillance accrue sur internet? Peut-être...Je ne sais pas. Mais je sais avec certitude qu'une enfance heureuse donne à un enfant le goût du bien la plupart du temps.
Je suis souvent consternée de voir l'argent que l'on met dans les publicités, dans les publications, dans les communiqués, afin de contrer des problèmes de société graves.
L'obésité par exemple. Qu'est ce qu'une femme épuisée, arrivant tout juste à payer le loyer en à faire du programme du petit bonhomme bleu?
Ça coûte combien du jus Tang? Et du jus Oasis? Tiens, le choix est simple pour elle.
Du sucre dans le Tang? On s'en fout, il a du jus à boire.
Et plus tard, s'il en veut du jus, il se fera un dépanneur tiens.

mercredi 13 juin 2007

Bulletins

Dur, dur de mettre une note.
J'aimerais qu'il y ai des A "d'émerveillement", des A "en rigueur", des B "presque A", des B "ben correct" et des B "ouin, un peu moins et c'était un C".
Des C " Eh tabarouette, ça y était presque pour le B" des C " lâche pas, ce sera mieux la prochaine fois" , des C " et je suis généreuse!" . Mais pas de D. J'aime pas les D. J'ai l'impression de faucher la vie naissante d'un jeune esprit créateur et de l'envoyer rejoindre la cohorte des nuls.
J'suis pas faite pour juger, juste pour aider. Paraît qu'on aide en jugeant correctement...ça m'encourage pas.
J'suis à plat pour le reste de la soirée.

L'année prochaine

L'année prochaine pour un prof c'est pas le 1 janvier 2008, c'est le début septembre.
C'est ça notre calendrier à nous.
L'année prochaine donc, si c'était à refaire, je ferais différent.
Cette année j'ai, pour la première fois, eu une cinquième année à moi.
Première fois au régulier, première fois au troisième cycle, ( je viens d'une autre commission scolaire ne l'oublions pas et j'y étais un autre genre de prof, un prof pour enfants " difficiles" disons, le genre d'enfants qu'on oublie pas. ) et première fois dans cette école. Ça fait beaucoup de première fois.
J'ai suivi les autres, j'ai tenté de m'acclimater, j'ai réviser mes maths, j'ai plongé encore plus profondément dans la réforme avec ses faiblesses et ses forces ( oui, oui, la réforme a de belles qualités aussi ) et maintenant j'arrive à la fin et tout ce que je peux dire c'est que si j'ai la chance de reprendre une cinquième année, je ferai bien des choses d'une autre manière.
À ma manière.
Tenter de faire comme les autres parce qu'on est convaincu que les autres savent mieux que vous c'est presque inévitable. J'suis pas plus fine que d'autres, je l'ai fait. Ça m'a permis d'apprendre beaucoup certes, mais je réalise aussi que je me suis oubliée là-dedans et qu'à cause de ça j'ai sans doute privé un peu mes élèves du meilleur de moi-même. Ma folie, mon originalité et mon empathie.
L'année prochaine au lieu de travailler sur un grand maître comme Jean-Paul Lemieux, je commencerai mon cours d'art avec quelque chose comme : « à la manière de votre pochette de c.d. préférée » Juste le temps de les attirer là où je veux, dans le monde merveilleux de la création.
L'année prochaine au lieu de vouloir passer à travers tout le programme de maths je leur ferai découper des dominos pour leur apprendre les fractions, et on mangera de la tarte pour réaliser que c'est bien mieux de la séparer en 4 qu'en 12.
Ah...l'année prochaine...Mais où serais-je l'an prochain?
Où est-ce que ce bon système de placement de prof me larguera?
Étudiez à l'université qui disaient...Un bac t'ouvre toutes les portes. C'est vrai, toutes les portes, mais moi je voudrais juste la même...
Je ne sais pas s'il y a d'autres universitaires qui se font barouettés comme les profs le sont...
En tout cas, pas grave. Ce que le bon système ignore c'est que j'ai toute latitude pendant ce temps pour mener mon grand projet.
Envahir le monde avec mon armée de jeunes, formés à être conscients, responsables, aimant la nature et surtout...la tête plein de rêves.

mardi 12 juin 2007

Pu capabe

Ceux qui me connaissent pourraient vous dire que je suis généralement envers mes semblables animée d'une patience angélique.
À part les individus irrémédiablement doués de bêtise congénitale ainsi que tous les vrais méchants de ce monde, peu d'êtres humains ne trouvent pas grâce à mes yeux.
Mais là, j'en peux pu.
Mes voisins ont une piscine creusée. Juste derrière ma haie de cèdre.
Moi je n'ai rien, pas même un petit spa. Je suis jalouse, je rêve d'avoir une piscine depuis que j'ai 0 an.
Je suis une fille d'eau, j'y vivrais, j'y dormirais.
J'ai toujours chaud, plus que la plupart des gens ( vous promenez-vous souvent dans la maison un sac magique glacé autour de la tête attaché avec un linge à vaisselle? Un popsicle dans le soutien-gorge? Non? Moi si, parfois ) et la chaleur me rend aussi dynamique qu'une nouille trop cuite dans le fond d'un chaudron.
C'est vous dire à quel point je souffre quand, tous les après-midi, j'arrive chez moi et j'entends les enfants qui s'éclaboussent joyeusement dans la cour arrière de mes voisins. Je souffre mais à ce stade, c'est tolérable. Pas encore besoin d'anti-douleur.
Là où je me sens devenir intolérante puissance dix c'est quand ils commencent leur *%$/"(&&) DE MARCO POLO.
J'en peux pu.
Ils répètent ça en boucle de 5 secondes pendant des heures.
Le ton monocorde, les bruits d'eau qui m'épuisent le mental, la chaleur, la jalousie...tout pour que je sente en moi des instincts meurtriers éclorent doucement telle une fleur cramoisie d'Andalousie.
J'ai le nerf de la patience tuméfié à force de palpiter sous ma peau raccourcie de colère.
J'en suis même venue à rédiger une annonce sur réseau contact : Femme engageante cherche homme riche possédant piscine creusée, chauffée avec ceinture de verdure. Rédigé, pas passé. Pas encore.
Seigneur... pourquoi m'as-tu abandonné?

lundi 4 juin 2007

Vente de garage payante

Ou, appât du gain, quand tu nous tiens.

J'ai essayé ça. Ma voisine déménage alors il lui semblé judicieux de faire une vente de garage. « Mettons nous ensemble » qu'elle me dit, «ça va faire plus gros». Bon, je veux bien. Habituellement je donne mes trucs ( et j'ai beaucoup de trucs ) où je peux; bazar, organisme de charité, copines, n'importe qui ayant le bonheur de croiser mon chemin à ce moment-là.
Mais comme je suis ben d'adon, j'ai eu le goût d'essayer, l'Eldorado à ma porte, quoi de mieux!
2 jours à ramasser, à étiquetter, à décider, à changer d'idée, 2 jours à préparer " le stock ".
Dimanche arrive.
Je tiens à une belle organisation, tables bien placées, étiquettes coordonnées, c'est juste si je n'ai pas préparé le plan de mes tables pour les nombreux visiteurs qui ne manqueraient pas de se présenter dès l'aube afin d'avoir une chance d'acquérir mes trésors.
En plein dans le mille, 7h00 du matin, mon premier client!
Il achète pour 25.00$ m'en offre 20.00$, je dis oui, et c'est parti mon kiki!
J'ai commencé à rêver à tout ce que j'allais pouvoir m'acheter avec cette fortune que je ne tarderais pas à amasser.
En fait, j'ai beaucoup rêvé parce que mon deuxième client s'est pointé le nez à 11h00. Deux fois j'ai envoyé mon fils mort de rire, voir si mes pancartes tenaient le coup! Eh oui, pancartes artistiquement décorées en place.
Le deuxième client m'a délesté d'une armoire qu'il a trouvée trop cher, et comme il était un peu cute, j'ai baissé mon prix.
Ma voisine vendait des trucs de bébés et d'enfants. Plus populaires que mes nappes je crois.
J'ai eu un client qui a acheté toutes les petites cloches quétaines de ma mère à 25 sous pièces et aussi ses petits vases antiques achetés chez Monsieur Crépaud (ancêtre du Dollaram) à Amos en 1963.
Comme je lui demandais s'il en faisait la collection, il m'a avoué acheter ces trucs pour " grossir" sa propre vente de garage qui aura lieu au mois de juillet.... En ben, j'ai encore des croûtes à manger avant d'être une pro des ventes de garages!
Et puis la manne est arrivée! Trois fourgonnettes remplies d'une ou de plusieurs familles, j'ai jamais pu démêler le tout, parlant espagnol.
Franchement, mon espagnol ne doit pas être tellement au point parce que quand je disais non à leur demande de couper mes prix en deux, ils me remerciaient et en prenaient deux pour le prix d'un demi...Ils comptent plus vite que moi en plus, alors quand ils sont partis, j'avais beaucoup d'espace sur mes tables et beaucoup d'espace dans ma petite boîte à sous.
Enfin, ils avaient l'air heureux, ma voisine aussi.
Un bon geste que je me suis dit.
Et puis Zaza Gabor est arrivée. Un ange parfumé descendu de sa lincoln continentale blanche. Je m'attendais à voir Elvis Gratton à ses cotés, mais non...elle se faisait conduire par sa tante je crois...un mélange de Dolly Parton et de Suzanne Somers. En âge réel. Je peux vous confirmer ici la loi de la gravité. Dommage, je n'avais plus le soutien-gorge avec monte-charge intégré qui m'avait servi à mes grossesses. Le beau-père de ma voisine a du dans sa jeunesse écouter du country et être un fan de three's compagny parce qu'il est accouru avec son plus beau sourire et son dentier bien en place, pour une fois.
Elles ont pris le palmier en pot de ma voisine avec petit urinoir pour chien intégré. Ma voisine le tenait elle-même de l'ex de son beau-père qui passait ses hivers à Miami.
Zaza a acheté toutes mes similis décorations country pour son salon. Pour sa ferme sûrement, celle des arpents verts.
Moi je les avais achetés pour un party de fête. Un monsieur en bicyclette est reparti avec mes trois abats-jour, ( c'était beau à voir, un vrai équilibriste) pour sa pêche aux menés. Je cherche encore l'utilité des abats-jour pour une telle activité.
J'ai eu un serrement de coeur en voyant partir ma collection de jouets du McDo que je conservais depuis bientôt 25 ans. L'année où les croquettes de poulet sont arrivées en Abitibi.
Mais le monsieur est revenu porter la boîte, le coffre en fait, sa femme n'étant pas d'accord. Comprenons-là, le monsieur a déjà une collection de casquettes sportives. Il s'est repris en achetant mon karaoké, pour ses party, «avec mon oncle» qu'il m'a dit. «Quand il est soul, il chante et se prend pour Elvis, quand il fait la split, il pète! Ça va le faire péter encore plus » ........ Fous rires gras du monsieur. J'imagine le reste de la famille.
Une pause, juste le temps de replacer les articles en vente. Oups, une tribu d'ado...j'ai dit adieu à mes toutous.
Tout ce temps moi je pépiais à qui mieux mieux oubliant mon allergie au soleil et ma peau de rousse, je vous laisse deviner dans quel état je suis aujourd'hui. Le cancer a sûrement commencé à se métastiser dans mes cellules. À première vue j'en ai encore pour 3 ans.
Ma mère et mon père sont arrivés en pm, ma mère avec son petit miroir à deux portes, son miroir de make-up qu'elle dit, rose pâle, grossissant les rides et les pores de peau. À ne pas utiliser en cas de déprime. Heureusement, mon legs de cloches était déjà disparu. Mon père avait un ventilateur ultra design, c'est du moins ce que j'ai dit à la dame qui l'a acheté. Mon père m'a corrigé au souper, c'était une antenne de télévision. Cé ben pour dire. Ce qui me surprend c'est que la madame ne revienne pas. Elle avait ptet besoin d'une antenne aussi.
Ma fille a repris ses colifichets, elle croyait les vendre presque aussi cher qu'elle les avait payés, elle a vite déchanté et a décrété qu'à ce prix, personne ne les aurait et qu'elle se ferait enterrer avec eux!
Un sarcophage avec ça?
Mon fils lui, a convaincu sa grand-mère de lui céder ses droits de vente contre un baiser sur la joue, ce qui l'a rendu plus riche que moi.
Finalement, après avoir payé la pizza pour tout le monde et ma crème solaire protection 60, il me restait 3.45$
Mais l'éducation n'a pas de prix et croyez-moi, pour apprendre, j'ai appris un tas de choses. Notamment qu'on ne m'y reprendra plus.

samedi 2 juin 2007

L'âge de vivre


À quel âge commence-t-on réellement à vivre?
Les avis diffèrent sur cette question.
La réponse la plus simple serait sûrement dès notre naissance.
Mais pour certains, on parle alors d'existence et non de vie.
Combien de fois ai-je entendu cette phrase lourde de sens : " J'ai commencé à vivre lorsque...."
Si ce n'est pas le moment de notre premier souffle, alors quel est-il?
Le moment du premier amour? De la naissance des enfants? Du vrai amour? Du dernier?
De la certitude que l'on a enfin trouvé notre place dans le monde?
Que l'on sait pourquoi on est là? Ce qu'on y fait?
Avez-vous commencé à vivre? Il est peut-être temps que vous vous y mettiez, et moi aussi.