jeudi 29 mars 2007

La mort, la vie et tutti quanti

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai des idées très opposées sur la mort. La plupart du temps elle me fait peur, me désespère, me hante.
À d'autres moments, plus rares ceux-ci, j'ai la chanson de Luc Plamondon en tête et je m'étendrais sur l'asphalte pour me laisser mourir.
Ça c'est quand je suis au boute. Quand tout va mal et que je suis fatiguée.
Je ne suis pas politiquement correct car je dis des choses horribles du genre comme : je comprends pourquoi certaines personnes s'enlèvent la vie ou souhaitent simplement en finir.
Parfois c'est trop dur de continuer. Il n'y pas de morphine pour certaines douleur. C'est comme ça, certains trouvent en eux ou en autre chose la force d'aller de l'avant, d'autres pas.
Et même si on sait que le temps, à défaut de tout arranger, amoindri la douleur, ce n'est pas toujours facile d'attendre qu'il passe.
Si je voulais mourir je crois que je mettrais l'Ave Maria dont j'ai laissé l'extrait dans mon blog précédent et j'essairais de le faire en douceur.
Juste pour que le mal cesse.
Mais bon, je suis dans un moment de mon existence où je n'ai pas envie de m'étendre sur l'asphalte et puis surtout, j'ai mes enfants. Je ne pourrais jamais laisser mes enfants.
Dès la minute où le premier de ces trois êtres uniques a vu le jour, j'ai senti la peur de la mort m'envahir. J'avais 21 ans et jamais ça ne m'était arrivé auparavant. Pourquoi justement à ce moment où la vie était plus présente que jamais? Peut-être parce que le protéger devenait une telle priorité que mourir ne m'était plus, dès ce moment et à tout jamais, une chose envisageable.
Ne jamais lui causer ce chagrin, ne jamais le laisser seul. Et cette pensée ne m'a jamais quittée, et pour lui et pour elle et pour lui.
La vie d'un enfant nous change à tout jamais et nous donne le courage de traverser tant de choses. Même celui de vivre quand notre vie se brise.
Je le sais car je l'ai vu.
J'étais très jeune lorsque c'est arrivé, j'avais 25 ans peut-être, je ne sais plus trop. Alberte, c'était son prénom, Alberte et son mari étaient de grands amis de mes parents. Ils avaient eux aussi des enfants, plus vieux et plus jeunes que moi, un grand garçon, une grande fille et deux autres jeunes adolescentes.
Une belle famille. Un jour des amis sont venus sonner à la porte d'Alberte pour lui annoncer avec douceur que son mari et sa fille de quinze ans venaient de se tuer dans un accident d'auto. Lorsqu'on me l'a raconté, on m'a dit qu'elle s'était écroulée en émettant une longue plainte, sa vie venant de prendre un autre chemin, irrémédiablement bouleversée à tout jamais.
Nous avons cru qu'elle ne s'en remettrait jamais. Mais il lui restait ses enfants, dont une jeune fille qui n'était pas encore entrée dans la vie adulte, une qui avait encore tellement besoin d'elle.
Et Alberte s'est relevée et a continué, il le fallait bien.
Combien de larmes a-t-elle pu verser la nuit, après ....
J'avais toujours cru que si je perdais un de mes enfants je mourrais sur le champ, mon coeur pétrifié pour toujours, mon esprit cessant d'être. Mais cette anné-là j'ai du revoir mes convictions. On ne meurt pas toujours de chagrin. Parfois, mais pas souvent.
Il y a les autres de qui on doit s'occuper...et puis, plus tard, j'ai compris que mourir c'était aussi oublier. Et on ne veut pas oublier. Jamais. Oublier ceux que nous perdons ce serait les perdre à nouveau.
Alors on vit, même si la douleur est atroce, même si cela ne s'oublie jamais.
J'ai connu depuis ce temps d'autres parents qui ont fait le deuil d'un enfant, et tous, ils ont continué. Il n'y pas de mystère plus grand que cette force de vivre.
Ne doutez jamais de votre force intérieure, elle est implacable. Mais je crois aussi qu'il faut à certains moments respecter ceux qui n'en ont plus. Je suis comme ça. Mon blog est un peu décousu ce soir, je ne voulais même pas parler de ça. Je voulais vous entretenir des déchets qui jonchent les environs de la polyvalente. Ce sera pour une autre fois. Là je vais écouter encore un peu mon Avé Maria, me relire et aller me coucher, mais avant je vais aller embrasser mes enfants.
Bonne nuit.

lundi 26 mars 2007

Océan mer

Je rejoins totalement Madame la Marâtre lorsqu'elle nous confie dans son blog être subjuguée par Alessandro Baricco, ( d'ailleurs le commentaire que je lui ai laissé y est presque aussi long que son billet, s'cusez moi ) ou plutôt par ses mots.(quoique le monsieur est bien aussi ) J'ai tout lu de lui et si tous ses livres me transportent, Océan mer est celui que je peux relire 1 fois par mois ou par semaine, un chapitre ou un paragraphe et à chaque fois me perdre dans ces lignes qui m'emprisonnent comme autant de liens souples et puissants à la fois.
Ça c'était pour le livre, pour la musique, c'est un commentaire que j'ai laissé sur le blog de Prof malgré tout qui m'a donné envie de vous faire écouter l'Ave Maria de Gullio Caccini qui élève mon âme jusqu'au ciel. http://jean-louisauxchataigniers.blog50.com/files/03_-_piste_3-ave_maria-caccini.mp3 La jeune femme coréenne qui chante sur cet extrait a une voix incroyable. Elle me fait un peu penser à Danielle Licari que j'écoutais avec extase lorsque j'étais jeune. Vous m'en donnerez des nouvelles.

Je vote

Sujet d'actualité s'il en est un, le vote. Je m'excuse à l'avance s'il n'est pas bienséant de parler politique sur un blog. Mais je suis néophyte en la question. Alors voilà.
J'ai eu la réponse à ma question hier matin.
Un monsieur très instruit et très au fait des questions politiques hier était à l'émission de mon Joël.
Et on lui demandait toutes sortes de questions simples du genre, comment décide-t-on pour qui voter?
Et là le monsieur a dit une chose très importante pour moi. Il a dit : " Votez pour une ou deux petites choses, pour ce qui vous tient à coeur, sans vous demandez si le parti choisi remportera, sans essayer de vous demander si votre choix en engendrera un autre...Votez pour ce en quoi vous croyez "
C'est simple hein. Alors moi je crois que peu importe tout ce qu'on promet, argent, santé, éducation, si nous ne faisons rien pour l'environnement tout ça ne sera plus que du blé fauché avant l'automne.
Inutile, un coup d'épée dans l'eau. Plus d'argent pour la santé? Pourquoi faire si on s'empoisonne un peu plus chaque jour?
Et je me dis qu'il y a cinq ans si on m'avait dit que personne ne pourrait se baigner dans les plus beaux lacs des cantons de l'Est à l'été 2006, je ne les aurais probablement pas cru. Alors voilà, je n'attends plus. Je joins ma voix à ceux qui manifestent leur volonté de bouger, maintenant.
Probablement que ça n'intéresse personne mais je professe mon acte de foi, je vais voter vert et m'inscrire au parti. Et pour la première fois de ma vie, je vote avec mon coeur. Ken toé.

samedi 24 mars 2007

Greg


2e billet aujourd'hui, j'abuse. Mais je n'en pouvais plus, fallait que je partage.Suis-je la seule à trouver Gregory Charles fortement dérangé?Non mais s'écoute-t-il? S'écoute-t-il déblatérer? Nous rendre fou à parler tout seul, à soupirer, à nous envoyer son rire solitaire dans les oreilles?C'est une émission de musique ou de torture?Je m'imagine attachée sur une chaise et subissant le calvaire d'écouter Gregory Charles pendant plus de cinq minutes. Pire que le supplice de la goutte japonaise.Cette fois je l'ai subi 13 minutes et je n'avais pas encore entendu l'ombre d'une seule note de musique. Je suis rarement en colère mais lui il me pousse dans ce que j'ai de plus irritable. Mon intolérance envers les prétentieux. Parce qu'il doit l'être prétentieux. Autrement il ne parlerait pas autant de son rapport personnel à la musique.Change de poste me direz-vous. Ben oui, je change, je change...sauf que le matin je déguste Le Bigot et tout ce qui suit. Mon auto est un réceptacle pour la première chaîne, ma radio à la maison est configurée pour la première chaîne, alors forcément quand j'ouvre à cette heure-là c'est lui.Et parfois je tombe sur une des trois pièces musicales qu'il consent à nous faire jouer au complet, et si l'homme est ignorant de sa faculté à parler tout seul, ses goûts musicaux rejoignent souvent les miens et sa connaissance de la musique est sans fin. Alors j'écoute...et là, la pièce se termine. Il parle...et quelquefois il nous promet une pièce qui m'allèche...alors là je patiente en me disant que tout passe même le pire et j'attends...mais là, 13 minutes...C'est trop, c'est du délire. Je vais de ce clic écrire à Rédio Kénada et si vous vous connaissez une façon de lui faire parvenir mon opinion, faites-le de grâce.

Par chez nous

Aujourd'hui j'ai senti le redoux. Tôt pour une fille de l'Abitibi. Chez nous les giboulés sont en avril et la neige s'est souvent rappelée à nous jusqu'à la Saint-Jean.
Vivre dans un tel pays pourrait vous paraître parfois ardu j'en conviens mais y naître nous laisse dans le sang comme une différence qui ne s'émancipe pas avec le temps.
Aujourd'hui j'ai senti le redoux et je me suis ennuyée de chez nous.
Ennuyée jusqu'à en écrire...

« Mon pays, l’Abitibi, terre de roche
Fait cogner le caillou sous nos pas
Mon pays, mon pays vaste
Trace au loin une ligne droite
Mon pays ou l’outarde glapit
Son cri sur les lacs bruns
Où le huard majestueux
Attriste nos cœurs de son chant
Quels mots trahiront le trouble
Qui m’étreint quand au loin
Un champ maigre et sec se ceint
D’une couronne de buissons rares
De bois morts et d’épinettes sèches
Elles sont maigres et sans odeur
Pieux d'écorce s'exilant sans relâche
Comme les mains des fidèles
crispées de supplication vers le ciel
Et sans plus de voix je murmure
« L’exil de mon pays m’afflige
Mon sauvage pays que je ne reverrai plus»

vendredi 23 mars 2007

Boulimie

Il y a de ces moments dans ma vie où je souffre de boulimie. Une boulimie de vie. De temps.
Voici le week-end qui vient et je voudrais qu'il soit multiplié par 6. Je voudrais tout faire ! Me reposer, sortir, aller faire une randonnée, bricoler, dessiner, écrire, faire mes corrections, cuisiner, écouter trois films, ne rien faire, laver mes fenêtres, aller faire un tour dans les boutiques de scrapbooking, apprendre comment fonctionne mon nouvel appareil photo numérique, bref, j'en ai pour au moins 12 jours. Congé à la douzaine, ça ferait un beau titre pour un fantasme.
Je suis quelqu'un qui anticipe beaucoup. Mes week-ends ont toujours été un de mes sujets d'anticipation favori. Vivre dans le moment présent est une idée très en vogue et j'y adhère à 100% mais j'y parviens rarement.
En fait, ce n'est pas si mal de voler du temps au présent pour le donner au temps qui viendra, même que cela m'en donnera plus au bout du compte.
La journée où je mourrai j'aurai déjà vécu une journée que je n'aurai jamais la chance de vivre autrement!
Et vous, que faites-vous de votre week-end?
Vous ne savez pas encore? J'ai quelques idées pour vous fidèles et volages lecteurs.

Défi pour les verts!
Promenez vous dehors et n'oubliez pas votre sac poubelle miniature pour ramasser les papiers et emballages que vous trouverez sur votre route. Il faut remplir un sac complet!

Défi pour les photographes amateurs!
Safari photo, il faut trouver un couple d'amoureux dans la cinquantaine et plus qui marche par la main, il faut trouver un enfant sur les épaules de papa, une affiche de politicien redécorée, une décoration de Pâques farfelue.

Défi pour les amoureux du genre humain!
Un sourire à tous ceux que vous croisez pendant votre promenade.
Il y a plein de petits défis comme ça qu'on peut se donner entre amis, en famille et c'est drôle, drôle.

En avez-vous un à me proposer?

dimanche 18 mars 2007

En ce beau dimanche

Matin de correction des évaluations d'univers social volet histoire du Québec, période 1820.
Voici quelques perles.

Question -Quelles étaient les deux activités économiques les plus importantes de l'époque?

Réponse exacte - Le commerce du bois et les chantiers navals

Réponses surprenantes - La récolte du bois et la récolte de la lavande

- L'importation de la patate et la récolte des animaux à fourrures

Question - Quelles étaient les deux villes les plus importantes du Bas-Canada à cette époque

Réponse exacte - Montréal et Québec

Réponses surprenantes - Montréal et l'Angleterre
- Trois-Rivières et le pont Laviolette
- Montréal et Longueuil
- Québec et Ste-Foy ( c'est la maîresse Boucher qui va être contente!)

Question- Qu'est ce qu'un chantier ?

Réponse exacte - Un camp de bûcheron / un camp où on coupe du bois

Réponses surprenantes - Un endroit où l'on fait telle chose pour construire la chose
( futur politicien à coup sûr)
- Un endroit pour faire du camping
- Un endroit où on chante

J'aimerais enseigner la sexualité des fois, juste pour voir les réponses aux évaluations!

samedi 17 mars 2007

Le travail bien fait.

Je vais sans doute m'attirer les foudres des hédonistes en vous faisant part ici de mon brain storming potron-minet. Je suis verseau, d'où la possibilité de brain stormer avec moi-même, ce signe d'eau ayant la merveilleuse faculté de me doter d'une personnalité double. Je vous ai déjà parlé de mes multiples conflits avec mon je, apparaissant à chaque prise de position, prenant ses aises à me faire douter du bon sens de mes idées. Mais cette fois, tous les partis en cause étaient d'accord.
Donc, je repassais dans ma tête le film des évènements qui ont marqué le début de ma journée d'hier.
Débutant habituellement plus tard le vendredi matin à cause d'un cours d'éducation physique, j'ai été légèrement déçue d'apprendre que ce vendredi, mon cours libre serait remis au début de l'après-midi pour cause de changement exceptionnel à l'horaire, histoire de permettre à un autre prof d'avoir ce matin-là un cours libre pour une rencontre de parents avec la direction. Ses élèves changeraient donc leur cours d'éducation physique avec les miens.
Mes petits chéris ont donc appris la chose dès leur arrivée en classe. Tollé général. Vingt trois visages boudeurs, mécontentement exprimé à coups de pied dans les sacs.
Je suis restée de glace alors qu'en dedans de moi la température menaçait lentement de faire fondre ce qui reste des glaces de l'Alaska.
La vapeur a commencé à sortir de mes naseaux lorsqu'un élève juste à coté de moi s'est permis un : " C'est de la merde ce changement"
Vous ai-je dis que j'enseignais en cinquième année? Ils s'en permettent hein.
J'ai pris ma petite cloche qui s'est remuée d'elle-même sous l'impulsion du mouvement tremblotant de ma main. Tremblotant comme tremblante de colère.
Ils se sont arrêtés, m'ont regardé et tels des politiciens d'un parti minoritaire pendant la période de questions ils se sont hargneusement ligués contre moi en me bombardant de questions.
Le silence fut ma seule réponse. J'ai enlevé mes lunettes, geste solennel par excellence.
Un seul regard sans elles et la bête est domptée, je pouvais me permettre de commenter la situation, ils étaient silencieux.
Là, je vous écris calmement, ça ne parait pas, mais Ô que j'étais en colère. Vraiment en colère.
Comment se fait-il que moi qui ai du renoncer à mon vendredi chéri, le seul jour où je peux habituellement me permettre de prendre un dix minutes de plus à la maison pour me coiffer convenablement, j'ai pu avec une très bonne volonté, immédiatement donné mon accord à ce changement d'horaire, alors qu'eux, qui dans le fond ne perdent rien, se permettent de réagir de cette façon?
Pourquoi?
Je peux comprendre leur déception, ils avaient hâte d'aller en édu. Mais une telle réaction? À ce point exprimée de façon aussi véhémente et aussi librement?
Non, je ne comprends pas et je n'admets pas. Et pourtant ça ne devrait pas me surprendre.
Nous sommes dans un système scolaire où le travail est beaucoup moins valorisé. Parce que le plaisir leur est du, parce que l'effort s'il ne donne pas un résultat immédiat et quantifiable n'est pas intéressant.
Chaque fois que je donne un travail, j'entends des soupirs, chaque fois où le travail demande un effort afin d'être bien présenté, j'ai un très fort pourcentage d'élèves qui me rendent quelque chose ressemblant vaguement à une feuille.
C'est ce très fort pourcentage qui m'inquiète. C'est ce que j'ai tenté de leur expliquer hier après que leur colère et la mienne se soient calmées. Le travail s'il n'est pas présenté sous forme de jeu leur déplaît. C'est cette paresse insidieuse et ce goût pour le plaisir en tout temps ainsi que l'importance qu'ils accordent à leur vie sociale qui m'inquiètent. Vient un moment où le travail n'est plus un jeu et où quoique l'on fasse il faut mettre le harnais et fournir l'effort nécessaire à la réalisation de la tâche.
Nous avons tellement cherché à intéresser les jeunes à l'école, à les motiver que nous avons oublié que l'apprentissage comprenait aussi celui du travail et de la concentration.
Très peu de mes élèves ont une motivation intrinsèque face à la réussite. Beaucoup trop le font pour avoir des privilèges ou alors se contentent du B puisqu'à B on passe.
Je crois que les jeux vidéos ont largement contribué à cet état de choses. Un jeu vidéo c'est action réaction immédiate, c'est le contraire de la réflexion, c'est l'antithèse de la résolution d'un problème complexe.
Je dis souvent à ces élèves qui, dès la réception de leur feuille, dès la lecture des premiers mots du problème, lèvent leur main et me disent : " J'comprends pas!"

Seigneur.... Moi non plus j'ai pas compris quand je l'ai lu, je suis prof et j'ai pas compris, j'ai du le faire!!!! J'ai du réfléchir! J'ai du prendre mon crayon, lire, noter les informations, calculer et réfléchir, et puis là j'ai compris!
Mais ils ne savent plus comment réfléchir, beaucoup trop long et c'est ce que j'essais de leur expliquer. Notre cerveau doit travailler à la mise en place des morceaux afin de compléter le puzzle leur dis-je souvent. " Ton problème c'est un casse-tête et les morceaux ne se mettront en place qu'après un long moment ponctué de réflexions, d'essais et d'erreurs. "
Mais voilà, ce processus demande du temps et de l'effort.
Je ne pourrai pas toujours me déguiser en clown avec des ballons rouges à la main que les élèves doivent crever avec un jeu de fléchettes pour découvrir les règles de grammaires et les inscrire avec du glaçage coloré sur un beau gâteau pour les retenir!!! De toutes façons, ils ne les retiendront pas plus.
Il vient un moment dans la vie scolaire où la seule façon d'apprendre c'est celle qui est plate. Écouter les explications.
Je leur dis souvent que je suis leur futur patron. Que leur statut d'écolier est le prémice à leur vie de salarié. Et là j'ai de jouissives réponses du genre : " Je vais être mon propre patron! "
Ahahah! Ils ne savent pas que c'est la pire job, celle qui requiert le plus d'effort et d'investissement au travail....Enfin, ça ils le découvriront bien assez vite et je ne serai malheureusement plus là pour voir leur réaction.
Je leur ai aussi dit à quel point c'était important pour moi qu'ils deviennent des grandes personnes instruites, débrouillardes, autonomes et courageuses. "Parce que lorsque je serai dans ma chaise roulante c'est vous qui allez décider de ce que je mange, vous qui allez décider de la façon dont les soins me sont prodigués, leur dis-je. Vous êtes les futurs médecins, les futurs professeurs, les futurs garagistes, électriciens, constructeurs, informaticiens.
Regardez autour de vous, voyez tous ces adultes responsables de votre bien-être, de nos besoins de base, un jour c'est vous qui ferez tout ça! ai-je ajouté avec passion."
J'ai eu le plaisir de voir un changement dans leur regard, peut-être que certains se voyaient déjà pousser ma chaise roulante en bas de l'escalier.
N'empêche qu'il faut aussi penser à faire de nos enfants des citoyens responsables qui ne se préoccupent pas que de leur plaisir, qui ne le considèrent pas comme un équipement de base qui vient avec leur vie. C'est une option ça le plaisir, un luxe, un plus. Et pour certains, un luxe qui n'a pas de prix parce que plus on s'habitue au plaisir, plus on en veut, plus on le veut important et extravagant. Et pourtant, plus que jamais dans l'avenir qui les attend, dans ce futur pas si rose que nous leur avons préparé ces enfants auront besoin d'une colonne vertébrale solide, d'une conscience aigue de la collectivité. Inculquer à nos enfants le sens du travail, même celui où on a pas de plaisir à le faire, même le travail plate comme vider le lave-vaisselle ( hein Fred! ) c'est plus important qu'on ne le croit.
Je ne dis pas d'adopter le modèle chinois, mais un modèle à nous, un travail qu'on fait pour la famille, un travail qui va lui permettre de se sentir important même s'il ne lui a rien apporté du genre qui s'introduit dans la fente d'une tirelire.
Bon, j'arrête ici abruptement, j'aurais pu écrire encore une heure là-dessus, vous parler de l'exemple qu'il faut donné, etc... mais je dois aller faire le ménage.

jeudi 15 mars 2007

Réflexion revue et corrigée


( Texte original écrit en dictée par une élève de 16 ans: 10 fautes) Correction faite, l'élève ne se rebelle plus à propos du contenu de mon billet. Sa mère a parfois raison...

Je me questionne depuis quelques semaines. On parle beaucoup de la culture. Aujourd'hui même j'ai entendu à la radio que l'union des artistes aimerait que le ministère de l'éducation s'implique dans le développement de la culture. C'est naturel, ça veut aussi dire en gros qu'on doit encourager le ministère de l'éducation à donner les ressources financières aux écoles afin que les élèves puissent aller voir des spectacles. Je suis d'accord.
On doit aider la culture, les artistes.
Mais il faudrait aussi un retour d'ascenseur. Comme professeur je fais partie des dignes représentants du ministère de l'éducation. Je me dois aussi comme professeur au troisième cycle du primaire de tout mettre en oeuvre pour enseigner la langue française correctement afin que nos élèves la possèdent et l'utilisent au meilleur de leurs connaissances.
Je dois donner l'exemple, je dois les évaluer, je dois reprendre leurs erreurs, je dois expliquer le sens des mots, leur utilisation, leur orthographe, la grammaire et l'analyse, la nouvelle grammaire etc...
Jusqu'à preuve du contraire l'enseignement du français est encore obligatoire et se doit d'être enseigné selon les règles et avec méthode.
Avec des stratégies et des petits trucs maison, d'une façon ludique, quand on peut mais la grammaire sera toujours la grammaire.
Mais voilà, j'écoute la télévision et la radio, généreux diffiseurs de notre culture et qu'entends-je? Un français qui varie selon le genre d'émission. Un français qui se permet de changer les règles, un français qui s'énonce comme les ados le parle, un français parfois incompréhensible. Je ne vois aucun effort chez certains animateurs, au contraire, j'entends un français qui n'est pas différent de ce que j'entends dans la cour d'école, voire un laxisme joyeux de la syntaxe et une recherche de ce genre qu'affectionne tant nos élèves.
Alors je suis là, debout devant une classe à m'assécher la gorge à force de tenter de leur rendre la chose compréhensible en leur vantant les mérites de la langue comme outil de travail, comme garantie d'un bon emploi, comme héritage culturel mais je fais face à un adversaire redoutable: les médias et les émissions jeunesses. Les jeunes n'ont plus à atteindre un niveau d'excellence, l'excellence est descendue à leur niveau débutant.
Alors moi j'aimerais bien avoir une direction qui ne serait pas isolée dans son château fort de l'éducation. J'aimerais pouvoir appuyer mon enseignement sur des exemples concrets. Alors d'une représente d'un beau ministère à d'autres, un petit effort pour s'entraider ça ne ferait pas de mal. Où alors qu'on fasse un consensus, si le français n'est plus important, si on peut parler comme on veut à la radio, à la télé, pourquoi mettre tant d'efforts à enseigner ce qu'on ne valorise plus nul part dites-le moi.

mercredi 14 mars 2007

Le noir

Je dois me lever à six heures, c'est incontournable. La semaine passée j'ai senti la langueur de l'hiver se faire moins lourde, il faisait plus clair lorsque j'ouvrais les yeux.
Je renaissais doucement, la bonne humeur revenait.
Mais voilà que pour la première fois l'heure change au début mars. Je me lève à ce qui était 5h la semaine passée. Plus de lumière mais un noir glauque qui m'angoisse. J'en ai encore pour combien de temps?
Ça ne fait que trois matins que je dois me lever à cette heure-là et j'ai l'impression que je vais m'écrouler avant vendredi.
Ce changement est néfaste pour les gens comme moi mais bon, il doit y avoir une excellente raison et je m'incline devant le bien commun.

mardi 13 mars 2007

Bon débat!

Je vous souhaite à tous la grâce d'être éclairés par ce débat ! Et que Dieu vous accommode afin de faire le meilleur choix.
choisissez qui vous voulez et vous me direz pourquoi.

dimanche 11 mars 2007

Le rhume


Je suis belle à voir, robe de chambre de ratine trouée ( mais ô combien confortable ) je me promène dans la maison avec mon téléphone sans fil et ma boîte de kleenex à la main. Mes magazines de scrapbooking sous le bras je déménage d'en haut à en bas. J'ai le rhume.
Je suis inquiète de recommencer l'école demain, c'est chaque fois comme si je commençais un nouvel emploi.
Ma maison est mon cocon et j'ai toujours tellement de difficulté à la quitter.
J'ai mangé deux tranches de balloney cerises et un yogourt aux pommes. J'ai bu deux litres d'eau. Il me reste encore deux lavages à faire. Des jeans, des jeans, des jeans. Je ne sais pas combien de paires de jeans un ado peut "souiller" ( le mot n'est pas trop fort car à les entendre, ils sont sales à en mourir! ) dans sa journée. Ne perdez pas votre temps à me dire qu'ils pourraient faire leur lavage eux-mêmes, je le sais déjà. Je suis déjà coupable de bien d'autres délits, n'insistons pas sur celui de mère trop facilement malléable.
Tout ça n'est pas très glamour hein.
J'aimerais mieux vous dire que ma maison fleure bon la lavande ou le citron fraîchement vaporisé. Où encore être originale et vous racontez que chez moi c'est le bordel artistique consommé. Et bien non, c'est ordinaire. Assez bien rangé je dirais, avec des p'tits coins ronds qui me fatiguent. J'ai besoin que ce le soit, en ordre, où sinon je déprime et je m'affole.
J'ai écouté tout le monde en parle, je suis coupable de ne pas être aussi brillante que Chantal Hébert et coupable de m'être négligée et de ne pas être aussi belle qu'Arielle Dombasle. Seigneur que je ne fais rien comme du monde. J'aurais pas dû la regarder en robe de chambre de ratine, c'est pire. Tellement et si tant pire que ça pourrait même me faire changer d'idée à propos du refus de me teindre les cheveux. Enfin...de toute façon, j'aurai pas le temps d'aller me bichonner nul part cette semaine.
J'ai réalisé en écoutant Mario Dumont que finalement ces élections seraient un vote accordé au moins pire d'la gang. On repassera pour le leader charismatique.
Mes excuses aux fans des chefs des différents partis mais aucun ne me fait de l'effet et je le regrette.
Le vide qu'elle a dit Madame Hébert et je suis d'accord.
Heureusement il y a eu l'écrivain Schmith. J'ai aimé l'écouter parler. On a beau dire, l'éducation, c'est donc beau. Je vais lire un de ces livres et aller voir le film Odette toutlemonde. Surtout parce qu'Odette c'est Catherine Frot et que j'aime inconditionnellement Catherine Frot.
Mon fils ( un troisième plus vieux ) est revenu de son long voyage, toujours aussi lui, toujours aussi beau. C'est fou de regarder une telle beauté ( globale, extérieure et intérieure je tiens à le préciser ) et de se dire que ça vient de soi.
Ça au moins je l'ai fait comme du monde. Peut-être même mieux. Même ma mère l'a dit: " ça au moins, tu l'as bien fait" C'est pas peu dire.
Pour clore ma soirée je pourrais dire que mon esprit est très préoccupé par mon troisième job. Mon deuxième me laissant un répit de deux semaines. Comment je vais faire pour tout terminer dans les temps? Je ne sais pas, mais je vais devoir y arriver.
Un dernier mot avant d'aborder le vif de mon sujet pour dire que les oiseaux chantaient à tue-tête ce matin. Un pur délice.
Non pas que j'attende l'été avec impatience, j'aime pas l'été, mais le printemps oui. Bon, j'arrive au vif du sujet. Le scrapbooking. * Déroule son texte préalablement écrit, façon récipiendaire du trophé *
Je voudrais dire quelque chose en faveur du scrapbooking.
J'ai entendu à travers les branches ( facile en cette saison vu l'absence de feuilles ) que certaines personnes trouvaient cet art "quétaine".
Et bien ayez l'obligeance de lire ce qui suit.
Je trouve moi pour avoir longuement surfé sur les sites et les blogs consacrés à ce merveilleux loisir, ainsi que pour avoir feuilleté bon nombre de magazines, que le scrapbooking est générateur de talents artistiques qui ne se seraient jamais exprimés autrement. Des centaines de femmes au Québec, des femmes à la maison, des étudiantes, des professionnelles, qui jamais n'auraient cru posséder un tel talent, se sont mises à leur ciseaux et à leurs photos. Je vous jure, je découvre des créations merveilleuses! Les couleurs, les formes, les textures, tout y est pour créer un art nouveau et à la portée de toutes.
Ça me rend de bonne humeur de voir ça. J'adore voir le talent qui explose de partout. Pas besoin d'être peintre ou sculpteur, juste être soi et le laisser s'exprimer c'est magique!
Parfois je me dis que le scrapbooking c'est un peu la courtepointe de nos grands-mères. Toutes les femmes de toutes les époques ont été des artisanes et si le cercle des fermières n'a plus eu la cote ces dernières décennies, c'est qu'il a été longtemps associé à l'asservissement féminin et à une image de femmes au foyer qu'on a voulu éradiquer. Mais on ne peut pas lutter contre le naturel. Et le naturel pour moi c'est que les femmes portent en elle la vie et toute vie mérite d'être célébrée. L'art est une merveilleuse façon de célébrer. Peu importe le médium, que les femmes puissent exhalter leur nature créatrice, voilà ce qui compte.
J'ai le rhume mais mon coeur bat quand même!
P-S J'ai pas vu beaucoup de messieurs en faire, mais j'suis certaine que ça donnerait de très beaux résultats. Après tout ils ont déjà été spécialistes du calendrier d'art pour leur garage...

samedi 10 mars 2007

Le deuil des petits


Ceux qui ont des adolescents dans la quinzaine me comprendront peut-être. Je suis en deuil. Mes enfants que j'ai portés en mon sein ne sont plus, ils ont été remplacés par deux représentants d'une race créé pour m'exterminer, ce sont des adolescents.

Je ne sais pas si certains d'entre vous ( je ris toujours quand j'écris vous étant donné le nombre réduit de mes lecteurs, merci au plus fidèle )

se souviennent du merveilleux film trash gore ou tex je ne sais plus trop ; l'invasion des body snatchers. Avec l'incomparable Donald Sutherland ( voir aussi eye of the needle, magnifique film, vraiment celui-là, d'espionnage sur fond de la 2e guerre mondiale ). Pendant la nuit les êtres humains étaient remplacés par des clônes qui venaient d'espèces de concombres géants à l'allure d'un cocon gluant et nauséabond, enfin, ça devait l'être.

Et bien mes enfants ont eux aussi été enlevés. Je ne m'en suis pas aperçu tout de suite. Ce fut graduel.

D'abord il y eu le refus de se laver; sûrement pour ne pas que leur teinture de peau se délave. Puis l'incompréhension totale entre nous, preuve que leur langage n'était pas au point. Il ne l'est toujours pas d'ailleurs car je ne les comprends qu'à moitié et encore, ce n'est qu'au moment de subvenir à leurs besoins vitaux qu'ils s'expriment.

Ces besoins sont effarants, ils absorbent tout ce qu'il y a dans le frigo à une vitesse grand V. Conserver leur allure humaine doit nécessiter une dépense d'énergie imposante. Cette énergie leur est aussi fournie par les piles alcalines. Depuis qu'ils sont à l'intérieur de la maison, les piles disparaissent mystérieusement.

Il est évident que cette race cherche à établir sa suprématie et l'asservissement leur est très difficile. Il n'y a qu'à observer leur refus systématique vis à vis de la moindre de mes demandes pour comprendre que la rébellion est proche.

J'ai aussi remarqué que leur horloge biologique est différente de la nôtre. Ce sont des êtres nocturnes, essentiellement actif la nuit, sabotant notre sommeil pour nous affaiblir.

Ils sont partout et si vous aviez cru à des oeuvres de fiction en écoutant Invasion à canal Z ou la plus ancienne série V pour victoire et bien je vous arrête...Certains adultes avaient commencé à y voir clair, mais ils n'avaient pas encore saisi l'horreur de la chose....Seul Stephen King l'a vu venir et a voulu nous prévenir en écrivant Child of the corn mais hélas, il a poussé l'avertissement trop loin et ce fut considéré comme une hérésie.

Je doute d'ailleurs que nous versions à ce point dans l'horreur...Cette race est trop paresseuse pour en venir à cette extrémité. Et qui leur fournirait leur nourriture une fois les adultes détruits?

Pour le moment ils se contentent d'envahir toutes les sphères de notre société. Ils sont nombreux à avoir infiltré les réseaux télévisés et plusieurs de leurs congénères animent maintenant des séries populaires.

Leur système de communication est à ce point raffiné qu'aucun adulte ne peut décoder leur langage. Il suffit de cinq minutes pour s'apercevoir qu'on n'y comprend rien lorsqu'on les regarde chatter ensemble.

Malgré tout, je conserve un mince espoir. Certains soirs alors qu'ils ont besoin de refaire leur système neurologique l'ombre de ce qu'étaient nos chérubins refait surface, ils enlacent alors notre cou et nous chuchotent des mots doux à l'oreille. J'ai même parfois droit à un je t'aime...

Bah, je sais bien, ce n'est peut-être qu'une ruse mais moi je conserve encore l'espoir de les retrouver un jour.

Les maisons d'aujourd'hui

Je ne comprendrai jamais les principes qui guident les contracteurs ou les architectes dans l'élaboration de leurs plans.
Comment se fait-il que les maisons soient construites avec aussi peu de bon sens?
Je parle ici du peu d'importance accordé au rangement.
Je m'explique.
Imaginez-vous une famille type qui débute son plan de peuplement.
Pensez à tous leurs besoins. Poussettes, sac à bébé, rangement pour les couches etc...Puis les bébés grandissent et utilisent toutes sortes de petits objets tels les bâtons de hockey ou les patins à roulettes ou les casques de vélo. Puis encore il y a l'hiver avec tous les gros vêtements, les bottes et toutes ces provisions qu'on aimerait avoir en surplus, et les sacs d'écoles et la mallette à maman pour le bureau, les dossiers de papa pour le bureau, la grosse valise de prof ( je sais de quoi je parle ) pour la maman ou le papa et encore....etc....
Et imaginez ces trois enfants qui entrent dans la maison après avoir joué dehors, bons pour une publicité de Tide...Et les bottes, et les souliers...
Dites-moi, quelle maison ordinaire a un placard assez grand pour entreposer tout ça???????
Qui pense à ça?
Les anglais avaient une pièce merveilleuse pour ça; on l'appelait, la mud room.
Mais de nos jours, à force de vouloir imiter les châteaux de la Loire, exit la mud room! L'entrée se doit d'être chic et de bon goût.
C'est beau. C'est bien décoré.
On dirait que y a que ça qui compte.
Et les bacs de recyclage hein, on les met où???
Un jour j'ai dessiné les plans d'une de mes maisons. On entrait dans une entrée assez vaste pour ne pas se cogner les uns aux autres. À droite il y avait une petite salle de bain pour les enfants qui ont toujours envie de pipi une fois qu'ils sont habillés et tout de suite après, une porte donnait sur une autre petite pièce. Elle faisait environ 8'x 8' ( oui, oui, en pied ).
C'était ma mud room, c'était le bonheur. Je vous jure, l'architecte, changement ici, pas un architecte, car il est vrai que lui construit selon les besoins et/ou les goûts de ses clients. Donc, le contracteur plutôt, qui pensera un jour à redonner les maisons aux familles en pensant à leurs besoins plutôt qu'au look il aura une mention d'honneur.

jeudi 8 mars 2007

Début d'essai tout à fait insensé








Il était une fois un morceau de casse-tête perdu.
Vraiment perdu. Sans boîte, sans petit sac ziploc, du genre où l'on place habituellement les solitaires avec d'autres perdus. Flottant dans l'espace mur à mur d'une maison inhabitée, surfant sur les moutons de poussières comme dans un western des années 60.
N'ayant aucune filiation encore vivante, enfin, aucune qu'il ne se connaissait, le morceau de casse-tête ignorait même de quel coté il s'était un jour emboîter. C'est à peine si on le remarquait. Sa couleur brune et verte d'origine s'était doucement ternie sous une couche grisâtre d'air dense et poussiéreuse et on le confondait sans effort avec le sol dallé de pierres froides.
Parfois une araignée paresseuse quittait son plafond et venait le chatouiller sans crier gare se laissant choir au beau milieu de sa sieste quotidienne.

Puis, un beau jour, un séisme de force inconnue secoua sa saleté pas tout à fait incrustée.
Des bruits, des soubresauts, des courants d'air tourbillonnants envahirent son espace en un instant.
Un choc violent le propulsa sous un énorme dôme noir. Il l'ignorait encore mais une nouvelle famille d'êtres humains venait d'emménager dans sa demeure.
Un gros pied botté de cuir l'envoya valser sous un meuble et il resta là, tremblant, dans l'ignorance la plus totale de son sort.
Le temps que les grosses bottes terminent leur travail il se passa bien quelques jours, puis un beau matin, la lumière se fit et une main, beaucoup plus grosse qu'une patte d'araignée, lui chatouilla le dos.
Et c'est ainsi qu'Édingway, trouva son morceau de casse-tête. Celui qui allait donner une nouvelle direction au petit chemin de traverse qui se déroulait dans le paysage morne plaqué sur la toile de sa vie.

mercredi 7 mars 2007

Bouc émissaire


Deux billets ce matin! ( Voir plus bas, la comparaison ) Mais d'avoir parlé d'éducation m'a amené à autre chose...Je n'ai pas pu m'empêcher de réagir ce matin en écoutant la suite sur l'histoire de l'affaire Libby. Un bouc émissaire dit-on. Moi je dirais plutôt un autre Bush émissaire. À combien de fautes Monsieur Bush aura-t-il droit avant d'être recalé?
Il faut croire que la réforme a aussi touché la sphère politique; on ne double plus, on continue, quelque soit le résultat.

La comparaison

Un petit mot en passant...J'en étais à corriger mes dictées lorsqu'un fait digne de figurer sur mon blog m'est revenu à l'esprit.
L'histoire véridique se passe dans ma classe, vers 3:45, moment béni de la journée. P. et N. deux fillettes charmantes de 9 ans m'aident à ranger en papotant comme deux grandes. Il faut préciser que ces deux élèves sont des cerveaux remarquables. Deux super modèles d'élèves. Deux petites personnes remarquables tant au niveau personnel qu'académique. Elles espèrent bien entendu que je termine la correction de leur copie avant mon départ. Elles me tournent autour et finalement leur attente est récompensée. Victoire, un A pour les deux! Naturellement elles se questionnent : " Et toi, t'as eu comment? "

- A ! Et toi?

- A! Ma mère va être contente!

- La mienne aussi, une chance, l'autre fois j'ai eu B+, elle n'était pas contente du tout

- Ouais...ma mère me demande toujours combien t'as eu toi N. Justement, elle était contente que tu ai eu ce B+.

- Ma mère aussi fait ça, chaque fois que j'arrive elle me demande la note de Charlie et la tienne. Et si j'ai moins elle me dit : " Au mois C. et N. ont étudié eux!

Devant mon air un peu surpris et indigné elles m'assurent que leur mère est pas " si pire " là, mais que c'est fatigant.
Elles finissent leur balai et prennent leur beau collant que je leur remet en guise de remerciement et me quittent en sautillant, heureux âge.
Moi j'arrête de corriger et je songe.... Est-ce là le secret des enfants qui ont de belles notes? Un parent ultra performant qui compare les notes de leur progéniture aux autres? Et puis, tout doucement un souvenir me revient... ma propre mère qui connaissait par coeur les résultats des deux autres garçons avec qui je me disputais la place de première de classe....
Ben oui, ça doit être comme ça depuis que le monde est monde.
Je ne m'en rappelais pas pour la simple et bonne raison que mes enfants n'ont jamais été premiers de classe. Je me contentais de les comparer avec eux-mêmes semaine après semaine. C'est que je suis plutôt une mère Quick moi...le genre, l'important c'est de participer.
Enfin, j'espère que leur mère aura aussi décidé de performer pour cette semaine de relâche afin que ces vacances soient les plus belles et les plus amusantes pour chacun d'entre eux!

lundi 5 mars 2007

Le sacré

Je vais faire une Louise Cousineau de moi ce matin en revenant sur l'émission de tout le monde en parle d'hier soir.
Non pas pour en critiquer ou en louanger le contenu cependant mais plutôt pour souligner le fait que trois des invités d'hier soir avaient en commun une auréole de bonté qui m'a atteinte à travers les ondes.
Zachary Richard, Matthieu Ricard et Jean-Claude Dubois ( Jean-Paul? ) ce dernier m'étant inconnu jusqu'à ce moment.
Ces hommes portent en eux le gène qui pourrait sauver l'humanité ; la bonté qui aiguise la conscience que nous sommes un tout.
J'ai aimé lorsque Zachary Richard a insisté sur son questionnement face à la religion; comment Dieu qui est supposé aimer ceux qui l'honorent, ceux qui croient en lui, a-t-il pu laisser la nature détruire la nouvelle Orléans, état constitué d'une majorité de gens croyants.
J'ai eu moi aussi ce questionnement très jeune, ce qui a fait beaucoup de peine à ma grand-mère qui était une inconditionnelle croyante. Je ne pouvais croire qu'un être, aussi suprême soit-i,l puisse ordonner ou à tout le moins autoriser la mort d'enfants ou de gens innocents. J'ai donc compris que Dieu ne décidait rien mais pouvait aider certaines personnes à affronter les épreuves de la vie et que si nous devions le prier, nous ne pouvions nous attendre qu'à une seule chose, que l'acceptation de nos souffrances soit plus facile.
Depuis, en vieillissant, en écoutant des gens comme ces trois hommes, j'en suis venue à me forger une certaine conviction. Le divin existe, oui, en fait je crois que nous le portons tous en nous.
Le divin, c'est le meilleur de l'homme. C'est la manifestion d'une bonté, d'une empathie, d'une compréhension qui, lorsqu'exprimée sous forme d'action, d'écoute ou de soutien nous confine à ce que l'homme peut atteindre de plus sacré en ce qui a trait à l'humanité.
Le respect de la vie, la volonté d'aider ceux qui souffre, voilà ce qui devrait être le but de toute religion. Si chacun porte en soi son église, son lieu de méditation, son passage dans cette vie ne devrait-il pas être empreint d'une certaine élévation de l'esprit? Ne devrait-on pas tendre à ce meilleur qui exprimé à échelle interplanétaire permettrait de soulever des montagnes?
Il me semble que oui. Le boudhisme me semble en accord avec ces principes. Je ne me ferai pas moine mais je continuerai de tendre à atteindre ce que je considère comme étant le meilleur de moi-même. Être plus altruiste, penser plus aux autres, méditer, me dégager de ce qui n'est pas vraiment un problème. J'essais....chose certaine, j'avance.

vendredi 2 mars 2007

Tempête?


Beloeil 3h. du matin. Le vent a commencé. Il m'a sorti de mon sommeil agité. J'avais mal refermé ma belle fenêtre à petites vitres cheapettes et ça faisait un boucan d'enfer. Ouvre la fenêtre à deux mains, referme celle qui donne sur l'extérieur, et vouuuuuuuuuuuummmm le vent déferle en rage sur moi. Vite, vite, ferme la fenêtre! Hum...il ne neige pas encore. Il ne reste que trois heures pour que les routes deviennent dangeureuses et que la commission scolaire nous invite à ne pas risquer notre vie sur la route.

Je me recouche. Et s'il fallait qu'il ne neige pas à 6h. et que nous allions à l'école quand même et que là, à 9h. la tempête se déchaîne? Et qu'on soit pris dans ce bâtiment qui ressemblerait alors à une prison?

Hiiiiiiiiiiiiiii...........!!!!!!!!!!!

Incapable de refermer les yeux, me voici devant l'ordi, attendant la neige.

Elle arrive à 4h du matin. Bon, pas pire, la météo doit être en campagne électorale, elle tient sa promesse.

Le vent me semble adéquat. La neige elle est un peu maigre....Faudrait rembourrer le flocon un brin. C'est que voyez-vous, si le flocon est de petite constitution, il risque de s'envoler trop loin et adieu le tapis blanc.

Le rapport vélocité du vent densité du flocon est très important dans une situation de fermeture d'école. Il détermine si l'étaubus va réussir à passer ou non. Et si l'étaubus passe, ben, faut y aller.

Wouash...

C'est qu'hier nous les profs on a fait notre profession de foi envers les services météologiques. On les a cru nous. On a fait faire les sacs comme si c'était le dernier jour d'école avant la relâche, on a vidé les casiers, fait le ménage et surtout...surtout, on a apporté toutes nos corrections à faire, celles qui vont faire que la semaine va passer en vitesse grand V.

Il me semble qu'une telle foi en la technologie nous vaudrait bien un peu de reconnaissance.

Tiens, coup d'oeil vers la fenêtre ; le flocon vient de doubler son volume.

Hurray!

Non mais, pensez-y deux minutes....On va peut-être éviter la journée la plus Olé Olé de l'hiver, enfin, la deuxième la plus olé. La première étant celle avant le congé des Fêtes.

Celle avant la relâche est totalement anarchique. Les élèves ne tiennent plus en place, nous non plus, c'est la foire. Juste de la vivre devrait nous donner droit à une deuxième semaine.

( Oh que c'est beau dehors, je ne vois presque plus la maison d'en face )

Bien sûr, tout le monde n'a pas comme moi éventrer la dinde en sacrifice pour qu'il fasse tempête...Y a ceux qui partent........Vous me voyez désolée. Vraiment...Non, non, c'est vrai j'vous jure!

Je suis désolée que vous manquiez votre départ pour Cuba. Moi j'y vais pas mais bon, je compatis. Mais quand même pas assez pour avoir accroché mon chapelet.

Je me demande si je vais me rendormir.......

Je ne vais quand même pas attendre le téléphone du prof avant moi sur la chaîne téléphonique, celui-là même porteur de la bonne nouvelle....Si? En tout cas, l'oeil ne m'est pas ben ben lourd...C'est pas comme le flocon, lui il a l'air très très lourd. Come on mon gros, on lâche pas!

C'est pas que j'aime pas mon métier...Ben nonnnnnnnnnnn! Voyons donc... c'est un tellement beau métier.

Je me demande....je ne sais pas si je mettais mon disque de Paolo Noël
« Noël blanc » si ça encouragerait pas la neige un ptit peu?